
L’origine du crash reste inconnue

Les boîtes noires révèlent uniquement que les pilotes du Jumbolino, écrasé samedi dernier, ont voulu remettre les gaz, juste avant l'accident.
Cette première analyse des boîtes noires ne révèle, pour le moment, aucun indice susceptible d’expliquer pourquoi le Jumbolino a atterri dans les arbres samedi passé, a indiqué, vendredi à Zurich, Jean Overney, le directeur du Bureau d’enquête sur les accidents d’aviation (BEAA).
On apprend tout de même que le commandant de bord a donné l’ordre de remise des gaz entre 22h06 et 22h08, immédiatement après que l’alarme minimum a été signalée par l’ordinateur du radar d’altitude. Peu auparavant, il avait indiqué que l’avion volait à 500 pieds (soit 167 mètres environ).
Ordre confirmé par le co-pilote
Puis, un signal acoustique a indiqué l’arrêt du pilotage automatique. Le co-pilote a ensuite confirmé l’ordre de remise des gaz.
«Un bruit sourd s’est alors fait entendre, puis plus rien, le silence», ont annoncé le Bureau fédéral d’enquête sur les accidents d’aviation et la police cantonale zurichoise.
«Les deux pilotes avaient annoncé la remise des gaz d’une voix tranquille», a précisé le chef du BEAA. «Il n’y avait alors aucun signe d’excitation dans le cockpit».
«Le pilote a pu prendre la décision de remettre les gaz parce qu’il n’avait pas la visibilité nécessaire», estime Jean Overney, qui relève que la remise des gaz est une procédure standard dès que quelque chose ne va pas.
Peu avant l’autorisation d’atterrir, le pilote du Jumbolino avait annoncé qu’il disposait d’une «certaine visibilité» au sol. Or, au moment du crash, il neigeait légèrement et le ciel était couvert.
D’abord la piste 14
Peu après 20h30, le pilote de l’avion avait expliqué à son co-pilote la procédure d’approche en vue d’un atterrissage selon le système ILS sur la piste 14.
Toutefois, un nouveau «briefing» sur la base du système d’approche «non précis» VOR/DME de la piste 28 avait suivi quelques minutes plus tard, après que la tour de contrôle de Kloten eut informé les pilotes qu’ils devaient atterrir sur la piste 28.
Selon le «voice recorder», il n’y a eu, à aucun moment, de malentendu entre les pilotes et les contrôleurs du ciel, souligne le BEAA. Par ailleurs, les pilotes n’avaient pas consommé d’alcool, de médicaments ou de drogue, selon des analyses de sang, a indiqué le chef de l’Institut de médecine légale de Zurich, Walter Bär.
Pas de problème technique en vue
Sur le plan technique, la machine disposait de suffisamment de kérosène. Le réservoir contenait 5650 kg au départ de Berlin, alors qu’il faut 4893 kg pour un vol jusqu’à Zurich. Lors du crash, «le train d’atterrissage était sorti», a indiqué Jean Overney. Mais au niveau actuel de l’enquête, il n’est pas en mesure de dire si les réacteurs fonctionnaient encore…
«Il ne s’agit ici que de faits. Nous sommes encore loin d’une conclusion», a souligné M. Overney. Il reste maintenant à analyser toutes les données, ce qui devrait prendre des mois. Il faut notamment synchroniser les conversations et les paramètres de vol.
Sinon, le ministère public de Bülach a d’ores et déjà entamé une procédure judiciaire pour déterminer si une ou plusieurs personnes se sont rendues coupables aux yeux de la justice.
On rappellera que l’Avro 146 RJ 100 volait en provenance de Berlin et qu’il transportait 33 personnes. Neuf d’entre elles ont survécu à l’accident qui s’est produit dans la forêt proche de deux kilomètres de la piste 28 de l’aéroport de Zurich-Kloten.
swissinfo avec les agences

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