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Face aux pressions européennes, la Maison Blanche reste de marbre

L'économie américaine ne doit pas être ralentie par des mesures environnementales, selon l'Administration Bush. Keystone

La pression helvétique s'ajoute à celles des pays de l'Union Européenne qui veulent convaincre l'Administration Bush de revenir sur sa décision de dénoncer le Protocole de Kyoto. Mais la Maison Blanche fait la sourde oreille.

Dans sa lettre adressée à son homologue américain, George Bush, Moritz Leuenberger appelle les Etats-Unis à continuer à collaborer au processus de Kyoto. Qui représente, écrit le président de la Conféderation, «une solution équitable» pour «relever le défi du réchauffement climatique».

La Suisse s’aligne donc sur l’Union Européenne. Qui a dépêché la semaine dernière une délégation à Washington. Et qui avait demandé, le mois passé, au chancelier allemand Gerhard Schroeder d’exhorter George Bush à ne pas faire capoter le Protocole de Kyoto. Pour autant, toutes ces pressions n’émeuvent pas l’Administration Bush.

Certes, le patron de la Maison Blanche promet de travailler avec les alliés des Etats-Unis pour trouver un compromis sur la réduction de l’effet de serre. Le Département d’Etat promet qu’il proposera une alternative au Protocole de Kyoto, lors des prochaines négociations sur le changement climatique prévues à Bonn. Mais, l’Administration Bush souligne qu’un compromis ne saurait englober des mesures «néfastes à l’économie américaine», ni «exonérer les pays en développement».

«La question des pays en développement est agitée devant l’opinion publique américaine par l’Administration Bush comme un écran de fumée, déclare à swissinfo Kevin Baumert, porte-parole du World Resources Institute, une organisation non gouvernementale américaine spécialisée dans la défense de l’environnement. En fait, le dossier de Kyoto est géré à la Maison Blanche par une poignée d’individus qui sont surtout préoccupés par le point de vue de leurs amis du secteur pétrolier».

A Washington, dans les milieux diplomatiques, on s’accorde à dire que le dossier du réchauffement de la planète est contrôlé par le vice-président Dick Cheney, et non pas par le Secrétaire d’Etat Colin Powell. Par ailleurs, tant dans les ambassades qu’au sein du mouvement écologiste, on déplore que le dialogue avec la Maison Blanche sur le sort du Procotole de Kyoto soit réduit au minimum et, pour le moment, infructueux.

«Nous ne constatons aucun mouvement de la part de l’Administration Bush sur Kyoto», indique à swissinfo Willy Helin, le porte-parole de la Délégation Européenne à Washington.

Marie-Christine Bonzom, Washington

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