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Une voix de plus pour défendre la science

Les sciences humaines moins bien dotées que les sciences «dures». Keystone

Les quatre Académies suisses créent une association faîtière. Histoire de mieux remplir leur vocation de soutien à la recherche, universitaire et privée.

Et de continuer à défendre auprès du monde politique la nécessité de ne pas couper dans les budgets de la science et de l’innovation. Et même de les augmenter.

Sciences humaines, sciences naturelles, sciences médicales, sciences techniques: toutes les activités de recherche menées en Suisse se rattachent à l’un de ces quatre grands domaines.

Et chacun a son Académie, parfois depuis fort longtemps. La doyenne, celle des Sciences naturelles, est la descendante de la vénérable Société Helvétique des Sciences Naturelles, fondée en 1815.

Mais malgré leur nom d’Académies, on n’y fait pas d’enseignement. Depuis 1975, la loi leur fixe la mission d’encourager la recherche, ce qu’elles font au moyen de budgets modestes, alimentés essentiellement par des subsides des pouvoirs publics.

Cet argent est redistribué à des instituts de recherche, publics ou privés, dont les Académies sont aussi les organes faîtiers. Elles soutiennent également des projets individuels.

En décidant de créer l’association «Académies suisses des sciences», elles font vendredi un pas en direction d’une seule structure nationale, comme il en existe dans la plupart des pays voisins. Mais pour l’heure, chacune conserve sa culture propre.

Science et cité

Le premier but de ce rapprochement est d’augmenter le poids de ceux qui parlent au nom de la science vis-à-vis du monde politique. En clair: obtenir le maintien, voire l’augmentation des budgets publics, mis sous pression dans un climat qui est nettement aux économies.

Mais les Académies vont également collaborer plus étroitement pour leurs autres tâches.

Ainsi, elles s’astreignent à suivre très régulièrement l’état d’avancement de la science dans leurs domaines respectifs, afin de détecter le plus tôt possible les thématiques qui seront celles de demain.

Elles s’occupent aussi des relations entre la science et la cité, en organisant des colloques, en publiant des écrits et en décernant des prix pour récompenser travaux journalistiques ou expositions qui contribuent à éclairer le public sur ce que les savants trament dans leurs laboratoires.

Et tout ceci en s’efforçant «de ne pas marcher sur les plate-bandes des universités, ni sur celles du Fonds national de la recherche», selon la formule de Nadja Birbaumer, collaboratrice scientifique à l’Académie des sciences humaines et sociales.

Combat perpétuel

Pour elle, la création de cette nouvelle association ne pourra que renforcer le poids des défenseurs de la science, qui entendent bien «montrer qu’il sont là» dans ce «combat perpétuel» que constitue la défense des budget.

Combat encore plus rude pour les sciences humaines, qui doivent plus souvent que les sciences «dures», justifier de chaque dépense. «Tout le monde croît que nous coûtons moins cher», fait remarquer Nadja Birbaumer.

Vendredi à Berne, le secrétaire d’Etat à l’éducation et à la recherche Charles Kleiber et les présidentes des deux commissions parlementaires compétentes ont souhaité bon vent à la nouvelle association, qui devrait aider la science à renforcer ses positions contre la «politique des caisses vides» de la Confédération.

swissinfo, Marc-André Miserez

– En Suisse, pays à structure fédéraliste, l’organigramme du domaine des Hautes Ecoles et de la recherche est particulièrement complexe.

– Les Universités dépendant des cantons, tandis que les deux Ecoles polytechniques fédérales sont du domaine de l’Etat central.

– Pour soutenir la recherche, celui-ci alloue chaque année plus de 400 millions de francs au Fonds national et 22 millions en tout aux quatre Académies.

– Ces dernières soutiennent des projets de recherche, organisent des colloques, publient des textes et encouragent la communication entre science et cité.

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