Les 50 ans du Fonds national de la recherche scientifique

Grâce au Fonds national, la Suisse est devenue l'un des leaders mondiaux de la recherche scientifique. Encore faut-il qu'elle puisse le rester.
«Si vous prenez la position qu’elle occupe actuellement dans le domaine de la recherche fondamentale, confirme Hans Peter Hertig, on peut dire que la Suisse travaille plutôt bien.»
«Mais, ajoute aussitôt le secrétaire général du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS), nous aurions pu faire mieux encore. Nous aurions dû, entre autres, attirer un plus grand nombre de jeunes et brillants scientifiques chez nous.»
Des chercheurs tels que Werner Arber, Rolf Zinkernagel et Richard Ernst. Les deux premiers ont décroché le Nobel de médecine, respectivement en 1978 et 1996. Et le troisième, lui, a obtenu celui de chimie, en 1991.
Des projets à long terme
Et la politique menée par le FNRS au cours des cinquante dernières années y est pour quelque chose.
«Les trois quarts de nos fonds sont investis dans des projets à long terme réalisés par de jeunes scientifiques qui ont entre 20 et 35 ans», explique Hans Peter Hertig.
Certes, le FNRS privilégie les travaux de longue haleine. Pour autant, il ne néglige pas le reste.
Il s’intéresse, en particulier, aux projets interdisciplinaires. Autrement dit, aux recherches menées de front et en commun par des scientifiques de formation différentes.
«Jadis, chacun travaillait dans son coin, rappelle Hans Peter Hertig. Ce n’est plus le cas. Mais le pari est difficile. Et, pour le gagner, il faut instaurer une très bonne collaboration entre les universités helvétiques.»
Un cruel manque d’argent
Collaboration au plan national. Mais aussi international aussi. Notamment en matière de financement.
«Il faut que les Etats fassent preuve d’une plus grande souplesse, estime le secrétaire général du FNRS. C’est l’avenir qui est en jeu.»
En effet, la recherche manque cruellement d’argent. En Suisse dans tous les cas. Du moins si l’on en croît le FNRS.
Le Fonds national de la recherche scientifique demande au gouvernement une rallonge de 1,25 milliard de francs pour l’exercice 2004-2007, soit une hausse de plus de 80% de son budget actuel.
Le prix de la compétitivité
Cette somme peut paraître exorbitante. Mais, selon le FNRS, c’est le prix à payer pour que la Suisse puisse conserver sa compétitivité au plan mondial.
Et le Conseil national de la recherche d’ajouter, en substance, que seule une Suisse compétitive peut espérer attirer d’excellents scientifiques étrangers et conserver ses propres cerveaux.
Cela dit, malgré le gel des subventions publiques, les scientifiques suisses n’ont pas baissé les bras.
Pour preuve, cette année, le FNRS soutient 3000 projets avec un budget de 400 millions de francs.
80% de cette somme sont investis dans des recherches sur la science et la technique pure. Le 20% restant est consacré aux sciences sociales. Ce qui, pour Hans Peter Hertig, n’est pas suffisant.
swissinfo/Vincent Landon

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