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Berne en campagne pour la vaccination contre la grippe

Campagne nationale de vaccination contre la grippe, sans Nasalflu cette année. swissinfo.ch

Pour la première fois, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) lance une campagne nationale de vaccination contre la grippe. 1,45 million de doses seront à disposition dans les semaines à venir. Les patients devront toutefois se passer du spray nasal mis au point par Berna. La firme suisse a en effet décidé de le retirer provisoirement pour étude complémentaire.

«Si l’on vous demande quelle est la maladie infectieuse la plus meurtrière en Suisse, vous penserez probablement tout de suite au sida. Pourtant la grippe tue nettement plus, entre 400 et 1000 personnes par année», a rappelé le directeur de l’OFSP Thomas Zeltner vendredi à Berne, à l’occasion du lancement de cette campagne.

La grippe, que l’on confond souvent avec un banal refroidissement, est capable de clouer n’importe qui au lit en quelques heures. Rien qu’en Suisse, elle entraîne chaque année de 100 à 300 000 consultations médicales, débouchant sur 1000 à 5000 hospitalisations.

Fléau mondial, qui ne sera probablement jamais éradiqué, la grippe n’est, selon la formule du docteur Pierre-Alain Raeber, chef de la division épidémiologie et maladies infectieuses de l’OFSP, «ni une antiquité, ni une banalité, ni une fatalité».

Pas d’année « sans »

Comme le rappelle également le docteur Raeber, le virus de la grippe est en perpétuelle activité. De mémoire de médecin, le monde n’a jamais connu une année «sans». Et ce virus a la redoutable particularité de muter en permanence.

Chaque année, les spécialistes se retrouvent pour cibler les trois souches virales les plus actives du moment et proposer ainsi des vaccins spécifiques contre ces souches. Cet hiver, la grippe sera ainsi de Nouvelle-Calédonie, de Moscou et de Sichuan.

Même si le vaccin n’offre pas une protection totale, il s’avère efficace dans 50 à 90% des cas, la meilleure protection étant assurée aux sujets les plus jeunes. En outre, il permet également d’éviter les complications les plus graves dues à la maladie dans 50 à 70% des cas.

Cibler les groupes à risque

L’objectif des autorités sanitaires n’est pas de faire vacciner l’ensemble de la population. Il s’agit avant tout d’augmenter le taux de couverture des groupes à risque. D’ici à 2005, l’OFSP aimerait voir 60% des personnes de plus de 65 ans protégées par le vaccin, alors qu’elles n’étaient que 48% l’an dernier.

De même pour le personnel soignant, qui risque en cas d’infection de transmettre le virus aux patients qu’il traite. Ici comme dans les autres groupes à risque (personnes souffrant de maladies chroniques), le taux de couverture vaccinale visé est de 70%.

A noter que le vaccin contre la grippe est pris en charge par les caisses-maladie pour les personnes à risque. Les professionnels de la santé se le font généralement offrir par leur employeur, alors que pour les autres, il coûte moins de 20 francs.

Sans Nasalflu cette année

L’OFSP a donc commandé 1 million 450 000 doses de vaccin auprès des quatre fabricants qui les livrent habituellement. Parmi eux, une seule firme suisse, Berna Biotech SA, mais qui cette année ne livrera – à l’instar de ses concurrents – que des vaccins injectables.

Son produit Nasalflu a en effet été provisoirement retiré de la circulation, par décision annoncée également vendredi matin. Ce nouveau vaccin, administrable par voie nasale, est en effet soupçonné de causer dans certains cas des paralysies faciales passagères. Berna a donc décidé d’attendre les résultats d’une étude clinique d’envergure avant de le remettre sur le marché.

Berna, qui ne veut prendre aucune risque, rappelle tout de même que lors des études préliminaires sur le Nasalflu, aucun cas de paralysie faciale n’était apparu. Par ailleurs, l’entreprise bernoise souligne que les cas de paralysie faciale en Suisse sont en moyenne de 3000 par année, indépendamment de l’usage de son vaccin.

Pour l’OFSP, ce retrait ne risque pas de poser de problèmes de stocks, puisque l’an dernier, 100 000 doses de Nasalflu seulement avaient été prévues (sur un million de vaccins). Et pour cette année, il n’en a tout simplement pas été commandé.

Marc-André Miserez

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