
La Suisse n’a plus d’équipe de Coupe Davis!
Les meilleurs tennismen suisses sont allés jusqu’au bout de leurs menaces: ils ont confirmé vendredi leur refus catégorique de disputer en février 2000 la rencontre de Coupe Davis contre le tenant du titre, l’Australie.
Les meilleurs tennismen suisses sont allés jusqu’au bout de leurs menaces: ils ont confirmé vendredi leur refus catégorique de disputer en février 2000 la rencontre de Coupe Davis contre le tenant du titre, l’Australie. Initialement prévu à Genève, le match avait déjà été déplacé dans une petite salle à Zurich, vu l’incertitude liée à la décision des joueurs.
Marc Rosset, Roger Federer, George Bastl, Lorenzo Manta et Ivo Heuberger avaient déjà déclaré qu’ils ne «garantissaient pas leur participation». Après dix jours de réflexion, «pour évaluer calmement la situation», ils ont révélé leurs intentions. «Cette décision a été difficile à prendre pour tous, car l’envie de défendre leur pays contre le tenant du titre est très grande», souligne Claudio Hermenjat, leur représentant. «Mais ils ne peuvent pas accepter la nouvelle politique de Swiss Tennis qui leur enlève le droit de parole et de co-décision dans les domaines directement liés à l’équipe».
La principale pomme de discorde réside dans la nomination début novembre de Jakob Hlasek comme nouveau patron des équipes nationales de Coupe Davis et de Fed Cup (pour les dames). Les tennismen, Marc Rosset en tête, n’ont pas apprécié le remplacement de leur capitaine Claudio Mezzadri, qu’ils avaient eux-mêmes imposé en janvier, au détriment de…Jakob Hlasek, précisément. Tant les joueurs que Swiss Tennis ont campé sur leurs positions. Les dirigeants ont souhaité reprendre la direction des opérations, en nommant Hlasek pour un long mandat de cinq ans. «Cette fois-ci, nous ne transigerons pas, Jakob Hlasek sera notre capitaine contre l’Australie», confirme la présidente de Swiss Tennis, Christine Ungricht.
«Si Swiss Tennis revient sur ses décisions et refait valoir les droits acquis des joueurs, ceux-ci n’excluent pas de jouer», déclare Claudio Hermenjat. Autant dire que la marge de manœuvre est quasi-nulle et le match Suisse-Australie perd tout intérêt. Les seconds couteaux n’auront aucune chance contre les Rafter, Philippoussis et autre Hewitt, s’ils se déplacent. Dans cette affaire, le principal perdant se nomme Roger Federer. L’étoile montante du tennis mondial et actuel no 64 ATP avait les mains liées. D’un côté, un contrat avec Swiss Tennis, de l’autre un sens de solidarité avec ses pairs. Un bien beau gâchis.
Olivier Breisacher

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