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Un hommage du Tessin à l’architecture

Apollon et le char solaire. Détail de la fresque qui orne l’aula magna de l’Académie des Beaux-Arts . swissinfo.ch

L'Académie d'architecture de Mendrisio signe un accord de collaboration avec l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg pour faciliter les échanges d'étudiants.

Un signe qui démontre la volonté d’ouverture de l’ancienne capitale de l’Empire russe.

«Pour répondre à la transformation imposée par le moderne, il faut s’appuyer sur la tradition humaniste», a déclaré Mario Botta, lundi à St-Pétersbourg, durant la journée tessinoise des Swiss Days.

Un appel qu’Apollon et les muses – qui garnissent la coupole de l’aula magna de l’Académie des Beaux-Arts de la ville où se tenait l’allocution de l’architecte tessinois– n’ont pu accueillir qu’avec bienveillance.

Pour cette deuxième journée de célébrations suisses en l’honneur du 300e anniversaire de St-Pétersbourg, l’Académie d’architecture de Mendrisio a conclu un accord de collaboration avec son homologue du bord de la Neva.

Les deux institutions espèrent ainsi renforcer leurs relations par le biais d’échanges d’étudiants. Les futurs architectes russes profiteront chaque année de plusieurs bourses pour étudier à Mendrisio.

Une reconnaissance qui permet à la nouvelle Université de la Suisse italienne d’accroître sa visibilité sur la scène internationale.

De son côté, l’ancienne capitale de l’Empire russe démontre la volonté d’ouverture qui l’anime. Elle retrouve également par ce biais la vocation internationale que lui avait assignée Pierre le Grand dès sa création en 1703.

Hommage à la culture architecturale

Mais la journée tessinoise a également permis de rappeler que les échanges entre la Suisse italienne et la ville de St-Pétersbourg découlent d’une longue tradition.

Au XVIIIe et XIXe siècles, de nombreux architectes, sculpteurs et maîtres d’œuvre ont abandonné le Tessin pour participer à la construction de St-Pétersbourg.

Le nom du plus célèbre d’entre eux, Domenico Trezzini, orne même la place qui accueille le bâtiment de l’Académie des Beaux-Arts.

Fortes de cette riche tradition, les Archives de l’architecture moderne de l’Université de la Suisse italienne ont lancé un projet de recherche sur les architectes tessinois qui ont contribué à l’édification de la ville.

Ses résultats seront exposés cet automne au musée d’art de Lugano et à l’Ermitage – l’ancien Palais d’hiver des Tsars devenu le siège d’un des plus importants musées du monde – au printemps prochain.

Cette grande exposition sur le développement architectural de St-Pétersbourg – intitulée «du mythe au projet» – offrira une vue générale sur les significations, les styles et les personnages qui ont contribué à l’essor de la ville sous le règne de Catherine II.

Un futur à construire

Mais St-Pétersbourg doit encore gérer son présent. La nouvelle Russie connaît actuellement un véritable boom immobilier auquel la ville n’échappe pas.

Les défis architecturaux sont donc nombreux et les représentants russes ne manquent pas de souligner leur volonté de sauvegarder ce patrimoine plus que centenaire.

Il s’agit avant tout de permettre à la ville de se développer dans le respect de la tradition architecturale qui a fait sa renommée. Et c’est pour cette raison que le soutien de l’Université de la Suisse italienne est important.

Par conséquent, Mario Botta ne semble pas prêcher dans le désert. L’évolution récente semble même lui donner raison.

Parallèlement à la rénovation de nombreux bâtiments historiques pour le 300e anniversaire de la ville, les autorités ont mis au concours la rénovation du plus grand théâtre de St-Pétersbourg, le théâtre Marinsky.

De nouveaux symboles pour la ville

Pas moins de neuf architectes de renommée internationale ont présenté un projet dont l’ambition explicite était de donner à la ville un nouveau symbole qui puisse s’insérer dans sa structure classique, tout en s’en différenciant.

Le projet de Mario Botta s’est vu préférer celui de l’architecte français Dominique Perrault, auteur de la Bibliothèque nationale de Paris.

Malgré sa défaite, l’architecte tessinois estime que ce concours international est le signe le plus important d’une «nouvelle conscience architecturale et d’une nouvelle ouverture internationale de la ville».

swissinfo, Daniele Papacella et Jean-Didier Revoin, St-Pétersbourg

Après le concert de l’Orchestre de la Suisse italienne dimanche, l’exposition du sculpteur tessinois Nag Arnoldi à l’Académie des Beaux-Arts de St-Pétersbourg marque le second événement des Swiss Days qui se dérouleront toute la semaine dans l’ancienne capitale impériale russe.

L’occasion pour Mario Botta, invité de marque du vernissage, de sceller un accord de collaboration entre l’Académie d’architecture de l’Université de la Suisse italienne à Mendrisio et l’Académie des Beaux-Arts de St-Pétersbourg.

Une pointe de déception a néanmoins marqué son exposé. Candidat à la rénovation du théâtre Marinsky à St-Pétersbourg, le projet de l’architecte tessinois n’a pas été retenu par le jury international chargé de procéder à la sélection.

Samedi, le projet de l’architecte français Dominique Perrault, auteur de la Bibliothèque nationale de France à Paris, a remporté le concours.

Rival du Bolchoï de Moscou, le théâtre Marinsky s’est forgé depuis une dizaine d’années la réputation de «meilleure scène de Russie», sous la direction de Valéri Guerguiev.

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