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Roger Federer imbattable… même sans coach

En finale, Roger Federer a battu le Britannique Tim Henmann. Keystone

Même sans entraîneur, le Bâlois continue de dominer outrageusement le tennis mondial. Après Melbourne et Dubaï, il a remporté dimanche le tournoi d’Indian Wells.

Mais attention. Si tout va pour le mieux, l’absence d’un tacticien à ses côtés pourrait bientôt se payer.

Vingt-deux matches gagnés et un seul perdu pour un total de trois nouvelles victoires finales sur le circuit de l’ATP (association de tennis professionnel).

Roger Federer débute l’année 2004 comme il avait terminé la saison passée: en beauté. Après ses succès à l’Open d’Australie et à Dubaï, le Bâlois s’est donc offert, dimanche, le 14e titre de sa carrière dans le désert californien.

En finale, il a battu sa dernière «bête noire», le Britannique Tim Henmann. Désormais, plus aucun joueur ne peut se targuer d’avoir un quelconque ascendant psychologique sur lui.

«Henmann m’avait battu à Rotterdam sur une surface qui l’avantageait énormément, a expliqué Roger Federer. A Indian Wells, les conditions sont différentes.»

Cette nouvelle victoire conforte encore un peu plus sa place de numéro un mondial décrochée en janvier à Melbourne. Le Bâlois est même déjà assuré de débuter le tournoi de Wimbledon – dont il est tenant du titre – dans la peau du leader du classement… c’est dire.

Sans coach!

Déjà exceptionnelle, cette domination sans partage l’est encore plus si l’on se souvient que le Rhénan n’a plus d’entraîneur à ses côtés. En décembre dernier, il avait en effet mis un terme à la fructueuse collaboration qui l’unissait au Suédois Peter Lundgreen.

Depuis le début de l’année, il effectue donc tous ses déplacements avec son amie Miroslava Vavrinec. Affublée du titre de responsable des relations publiques, l’ancienne joueuse de tennis est désormais son principal point de repère.

«Miroslava est une femme fantastique qui a apporté un grand équilibre à Roger Federer, constate Arnaud Decugis. Aujourd’hui, ‘Rodgeur’ est un homme heureux sur et en dehors du court.»

Ancien coach de tennis reconverti dans la gestion de carrière de sportifs de pointe (il a notamment entraîné Julie Halard qui est devenue son épouse et plus récemment la Genevoise Emmanuelle Gagliardi), ce Français établi en Suisse depuis six ans suit depuis de nombreuses années la carrière du Bâlois.

«Je comprends très bien son choix d’évoluer sans entraîneur. D’ailleurs, tous les joueurs classés parmi les 100 meilleurs devraient régulièrement en faire autant», poursuit-il.

Selon lui, cela permet aux athlètes de retrouver une certaine autonomie dans leur organisation personnelle et une plus grande liberté dans l’expression de leur jeu.

Une décision rapide

Arnaud Decugis pointe également un doit accusateur contre un excès de l’utilisation des coaches. Beaucoup ne rempliraient selon lui qu’une fonction d’accompagnateur. Sans se soucier d’apporter un quelconque soutien technique et tactique.

Très sévère envers ses anciens collègues, le Français ne pense pourtant pas qu’il soit possible pour un joueur de tennis de se passer indéfiniment des conseils d’un entraîneur professionnel. Même dans le cas de Roger Federer.

«Il serait bien pour lui qu’il prenne une décision assez rapidement. C’est-à-dire avant d’avoir de moins bons résultats. Ses excellents matches de ce début d’année sont le fruit du très bon travail accompli l’an dernier», explique Arnaud Decugis.

«Mais son jeu se dégrade lentement, conclut-il. Notamment sur son coup de revers. Le manque de précision et d’intensité à l’entraînement se paie toujours quelques semaines plus tard.»

Reste que Roger Federer fait encore une fois figure d’homme à battre à Key Biscayne. Les problèmes éventuels ne devraient d’ailleurs pas commencer avant le début des tournois sur terre battue. Car la brique pilée est bien la surface qui demande la meilleure préparation.

A Roland-Garros, par exemple, les présences conjuguées de Miroslava Vavrinec, d’un bon sparing-partner et de son physiothérapeute dans son entourage pourraient ne pas suffire. Quoi qu’avec le génie tennistique du Bâlois, rien ne semble impossible.

swissinfo, Mathias Froidevaux

Roger Federer a remporté dimanche le 14e titre de sa carrière
Le troisième déjà en 2004 (Open d’Australie, Dubaï, Indian Wells)
Depuis le 1 janvier 2004, le Bâlois a remporté 22 matches et en a perdu un.
Depuis le début de l’année, il a gagné 1 556 800 dollars de prize monney.

– Roger Federer est le 23e numéro un du tennis mondial depuis le mois de janvier 2004 (depuis l’introduction du classement informatique en 1973).

– Classé numéro deux en fin d’année dernière malgré sept tournois gagnés – dont Wimbledon et le Masters de Houston – il a accédé à la première place lors du premier tournoi du Grand Chelem en Australie à Melbourne (tournoi qu’il a remporté).

– Depuis le début de l’année, le Bâlois se déplace sur les différents tournois sans coach ni entraîneur.

– Il s’était en effet séparé de son entraîneur suédois Peter Lundgren en décembre 2003 (leur collaboration avait débuté en 2000).

– A l’heure actuelle, il effectue tous ces déplacements en compagnie de son amie et ancienne joueuse de tennis Miroslava Vavrinec.

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