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Zurich mène une offensive de charme en Romandie

Christian Huber à Lausanne pour défendre Zurich. Keystone

L'avenir de l'aéroport de Kloten n'est pas une affaire zurichoise, mais concerne toute la Suisse.

Christian Huber, président du gouvernement zurichois, a délivré ce message lors d’une table ronde avec les médias romands.

Cette initiative inhabituelle visait à dissiper certains malentendus avec la Suisse romande. Le Conseil d’Etat zurichois (gouvernement cantonal) estime en effet que la presse romande se faisait «une joie maligne» de relater les problèmes de l’aéroport de Kloten.

«J’ai l’impression que la gravité du problème n’est pas perçue dans sa vraie dimension en Suisse romande», a expliqué le conseiller d’Etat Christian Huber lors de la rencontre organisée, lundi à Lausanne, sur l’initiative de Peter Rothenbühler, rédacteur en chef du Matin.

Depuis 50 ans, l’approche de l’aéroport se fait par le nord et les décollages par le sud. «L’accord sur le trafic aérien nous contraindra à tourner de 180 degrés ce dispositif», a expliqué Peter Huber.

Les avions survoleront à basse altitude une zone où résident 100’000 riverains.

Avec ou sans Swiss

«Je ne suis pas venu lancer un appel au secours, ni demander la pitié, ni même m’excuser d’être Zurichois – je suis d’ailleurs Saint-Gallois», a ajouté Christian Huber.

L’aéroport génère directement ou indirectement 80’000 postes de travail. «Si Zurich descend en deuxième ligue, c’est la Suisse entière qui perd».

Pour Christian Huber, l’aéroport existera avec ou sans la compagnie aérienne Swiss. «Si Swiss disparaît, le rôle de l’aéroport comme hub sera peut-être en danger. Mais il restera toujours des avions et des voyageurs. Pour le gouvernement, l’aéroport est la priorité numéro un. Les transporteurs aériens peuvent changer».

L’anglais en premier

Concernant la polémique sur l’enseignement des langues à l’école, Christian Huber estime «juste» d’avoir choisi l’anglais, plutôt que le français, comme première langue, une mesure qui avait irrité la Suisse romande il y a quelques années.

Le gouvernement zurichois a pris cette décision pour éviter d’avoir un enseignement à deux vitesses.

«Des élèves commençaient à prendre des leçons privées en anglais. Certains parents pouvaient se le permettre, d’autres pas. Nous commencions à avoir deux classes dans une seule classe», a-t-il expliqué.

La Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique était divisée. «J’avoue que nous avons été impatients. Mais cette scission des élèves nous causait des soucis», a-t-il dit.

Il a précisé qu’à la fin de leur scolarité obligatoire, les élèves doivent maîtriser oralement le français aussi bien que l’anglais.

swissinfo et les agences

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