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Chine: le Parti en conclave sur le prochain plan quinquennal 2016-2020

(Keystone-ATS) La direction du Parti communiste chinois (PCC) était réunie lundi à huis clos à Pékin afin de fixer les grandes orientations du pays pour les cinq prochaines années. Ce conclave intervient alors que la deuxième économie mondiale est confrontée à un net ralentissement.

Les 375 membres du comité central du PCC, titulaires et suppléants – coeur du pouvoir chinois -, sont rassemblés en plénum jusqu’à jeudi pour parler du 13e plan quinquennal (2016-2020), “feuille de route” de la Chine communiste sur les plans économique, politique et sociétal.

Le PCC, qui tire sa légitimité d’une croissance qui a sorti des centaines de millions de Chinois de la pauvreté, devra plancher sur des solutions au malaise économique actuel face à des investisseurs inquiets. Les mauvais chiffres annoncés récemment – PIB, commerce extérieur, activité manufacturière – ont entraîné “une attention croissante des observateurs tant en Chine qu’à l’étranger”, selon l’agence Chine nouvelle.

Vieillissement de la population, pollution

La politique de limitation des naissances, déjà assouplie fin 2013, pourrait l’être à nouveau, plusieurs experts d’agences officielles ayant appelé à permettre à tous les couples chinois d’avoir deux enfants afin d’enrayer le vieillissement de la population et l’inquiétant déséquilibre hommes-femmes (116/110).

La pollution, thématique sensible pour l’opinion chinoise, sera un autre sujet-clé du plénum. “Le gouvernement doit recourir aux restrictions énergétiques, en particulier sur le charbon, pour poursuivre la transformation de la structure économique”, a demandé Lin Boqiang, le directeur du Centre chinois pour la recherche en économie énergétique, dans un éditorial du journal anglophone officiel China Daily.

Comité central fortement remanié

Depuis 2012 et l’arrivée de Xi Jinping à la tête du parti, ce comité central a été fortement remanié: 104 membres ont été promus, démis de leurs fonctions ou exclus, a détaillé lundi le quotidien Beijing Daily, résultat tant de décisions voulues par M. Xi que de la campagne anticorruption qu’il a lancée depuis son arrivée au pouvoir.

“Un remaniement à grande échelle extrêmement rare dans l’histoire du PCC”, a relevé le Global Times, autre quotidien du PCC.

Quatre-vingt-un membres ont été placés à des postes-clés, à l’image de Wang Yupu, qui a pris la tête du géant pétrolier Sinopec, après celle de l’Académie d’ingénierie. Sept autres, déjà tombés pour corruption, devraient être formellement exclus du PCC par le plénum.

“Ce remaniement (…) a aidé à sélectionner les dirigeants sur la base de leurs actes et de leur courage, car la Chine a besoin de tels dirigeants pour s’attaquer aux problèmes économiques”, analyse Zhang Xixian, un professeur de l’Ecole centrale du Parti, dans le Global Times.

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