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La Suisse appelle à soutenir le GIEC qui célèbre ses 30 ans

Le prochain rapport du GIEC présidé par Hoesung Lee est attendu dans quelques mois (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse veut un soutien financier pour le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC). Selon elle, ce rassemblement de scientifiques, qui célébrait jeudi ses 30 ans à Genève, sera indispensable pour la limitation du réchauffement décidée par les Etats.

“Nous utilisons pleinement le travail du GIEC pour notre politique climatique”, a dit lors de cette célébration la porte-parole de la Mission suisse à l’ONU à Genève, Paola Ceresetti. Elle s’exprimait au nom de l’ambassadeur Valentin Zellweger, présent dans la salle mais qui lui a cédé sa place.

En tant que membre des “Champions de la parité”, le représentant suisse souhaite au moins une femme à chacun des débats dans la Genève internationale. Comme sa numéro deux, l’ambassadrice auprès de la Conférence du désarmement Sabrina Dallafior, ne pouvait le remplacer et que des solutions parmi les autres intervenants n’ont pu être trouvées, il a mandaté sa porte-parole pour prononcer le discours.

Aux côtés de celle-ci se trouvaient des représentants des autorités genevoises comme de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui accueille le secrétariat du GIEC, de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) ou encore du groupe d’experts lui-même. Sur le contenu, “nous devons soutenir la recherche climatique pour combler les lacunes” en terme de données, estime la Suisse.

Saluée par le GIEC

Le GIEC a largement alimenté la volonté affichée des Etats dans l’Accord de Paris à limiter le réchauffement à maximum 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais les plans nationaux actuels aboutiraient à une augmentation de 3°C.

Le prochain rapport du groupe, attendu dans environ quatre mois, doit établir une liste des actions concrètes pour limiter la hausse de la température moyenne à 1,5°C. De son côté, le président de cette instance Hoesung Lee a remercié la Suisse, qui finance le GIEC avec 100 000 francs par an au total, pour son soutien.

Sans “préjuger des conclusions” du prochain rapport, il a relevé que celui-ci a associé des spécialistes de questions plus larges que le climat. “Nous avons les moyens de stopper” le changement climatique, a expliqué M. Hoesung.

Appel lancé à des actions “immédiates”

La stabilisation demande “des actions immédiates pour réduire les émissions globales de gaz à effet de serre”, a-t-il répété. Les technologies “vont probablement devenir moins chères”, se félicite-t-il.

Mais l’application de l’Accord de Paris est lié à davantage que des dispositifs technologiques, dit-il. Il mentionne des questions économiques, sociétales ou politiques qui rassemblent gouvernements, secteur public et population.

Face aux préoccupations des Etats, le GIEC devra contribuer aux actions sur le climat mais aussi sur les “autres priorités nationales”. Les données sur plusieurs questions devront être améliorées, notamment sur les liens avec les Objectifs du développement durable (ODD), les conséquences du réchauffement et les changements sur l’accès à l’eau, explique le président.

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