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Roger Federer enfin roi de Roland-Garros!

Keystone

En battant le Suédois Robin Soderling, le Suisse s'est imposé dans le dernier grand tournoi qui manquait encore à son palmarès. Après avoir perdu les trois dernières finales à Paris contre Rafael Nadal, il égale le record de 14 victoires en Grand Chelem de Pete Sampras.

«Pas facile de gérer des moments comme ça, c’est incroyable. Je n’ai presque plus de voix. Sans eux (le public), ce n’était pas possible. J’apprécie énormément, je me réjouis déjà pour l’année prochaine. Pour le moment, c’est la fête.»

Roger Federer est le sixième joueur du monde à remporter les quatre épreuves du Grand Chelem, l’Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open, et le troisième seulement dans le tennis moderne (ère Open, 1968) après l’Australien Rod Laver et l’Américain Andre Agassi.

«C’est peut-être ma plus grande victoire, celle qui m’enlève le plus de pression. Jusqu’à la fin de ma carrière, je peux jouer tranquillement et ne plus jamais entendre que je ne gagnerai pas Roland-Garros», a lancé le Bâlois avant de recevoir, très ému, la Coupe des Mousquetaires des mains d’Agassi.

Lors de la finale, disputée en grande partie sous la pluie, Federer, pratiquant un tennis superbe, n’a laissé aucune chance à Soderling, l’homme qui avait éliminé Nadal, quadruple tenant du titre, en huitièmes.

Un calme parfait

Efficace au service (16 aces), commettant un minimum de fautes directes, il a pris à la gorge le Suédois, tétanisé par l’importance de l’événement, comme pratiquement tous les invités-surprise à ce niveau de la compétition.

Au bout de 13 minutes, le Suisse menait déjà 4 à 0 avec deux breaks d’avance. Le Suédois s’est ressaisi à partir de la manche suivante, mais sans jamais contester la supériorité d’un Federer évoluant à un très haut niveau.

Le Suisse est resté d’un calme parfait pendant presque toute la rencontre grâce à son incomparable expérience des finales de Grand Chelem. Il jouait la 19e de sa carrière, record du Tchèque Ivan Lendl égalé.

Même l’irruption sur le court, au deuxième set, d’un énergumène qui a tenté de lui couvrir la tête avec un tissu ne lui a pas fait perdre son sang-froid.

L’aboutissement ultime

Cette victoire est l’aboutissement ultime pour Federer, qui semblait ne jamais devoir s’imposer sur la terre battue parisienne, et une éclatante revanche au moment où son déclin était annoncé. Pour la première fois depuis 2003, il ne portait pas la tête de série N.1, ayant cédé sa place à la tête de la hiérarchie mondiale à Nadal l’année dernière.

Battu en finale de l’Open d’Australie par le Majorquin, il avait multiplié les contre-performances durant les mois suivants. Mais il avait relevé la tête lors du dernier tournoi de préparation à Roland-Garros, à Madrid, en battant Nadal en finale, pour la deuxième fois de sa carrière seulement sur terre battue.

Pas de tout repos

C’est évidemment l’échec prématuré du Majorquin contre Soderling qui lui a ouvert un boulevard vers le titre. Pourtant la suite n’a pas été de tout repos. Le Suisse a été mené 2 sets à 0 par l’Allemand Tommy Haas en huitième de finale, ce qui ne lui était jamais arrivé dans un tournoi du Grand Chelem.

Il a encore dû livrer une dure bataille en demi-finale contre le jeune Argentin Juan Martin Del Potro, qui menait lui aussi, 2 sets à 1. Jamais il n’avait dû disputer deux matches en cinq manches pour gagner un tournoi majeur.

Federer occupe désormais une place à part dans l’histoire du tennis. Codétenteur du record des Grands Chelems tout en ayant inscrit les quatre titres majeurs à son palmarès, il est le principal prétendant au titre de plus grand joueur de tous les temps.

swissinfo.ch et les agences

1er tour: bat Alberto Martin (Espagne) 6-4 6-3 6-2

2e tour: bat Jose Acasuso (Argentine) 7-6 5-7 7-6 6-2

3e tour: bat Paul-Henri Mathieu (France) 4-6 6-1 6-4 6-4

4e tour: bat Tommy Haas (Allemagne) 6-7 5-7 6-4 6-0 6-2

Quart de finale: bat Gael Monfils (France) 7-6 6-2 6-4

Demi-finale: bat Juan Martin del Potro (Argentine) 3-6 7-6 2-6 6-1 6-4.

Victoire dans les quatre tournois majeurs: Open d’Australie, Roland Garros, Wimbledon et US Open. Un «vrai» Grand Chelem est réalisé lorsque ces quatre titres sont remportés durant la même année.

Rod Laver est le seul joueur masculin de l’ère open (après 1968) a avoir remporté le Grand Chelem en 1969.

Comme Pete Sampras, Federer a remporté 14 titres du Grand Chelem, Björn Borg 11, André Agassi, Jimmy Connors et Ivan Lendl, 8.

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