20 Minutes fête ses dix ans
(Keystone-ATS) 20 Minutes vient de passer le cap de sa première décennie. Le journal gratuit s’est fait sa place, jusqu’à devenir le titre le plus lu de Suisse romande. Sa rédaction web a gagné en importance.
Le 8 mars 2006 paraissait le premier numéro de 20 Minutes, petit frère de 20 Minuten, son pendant alémanique né cinq ans plus tôt. En Suisse romande, deux gratuits vont se battre sur ce marché.
« Les débuts n’ont pas été faciles », se souvient Philippe Favre, rédacteur en chef. « Le Matin Bleu, d’Edipresse, avait été créé cinq mois auparavant en parade à notre arrivée. L’idée était d’empêcher 20 Minutes de venir en Suisse romande ».
Pendant trois ans, les deux titres ont inondé la Suisse romande de journaux gratuits. Philippe Favre parle d’une « guerre soutenue » entre les deux groupes de presse, qui a fini par déclencher la fusion entre Edipresse et Tamedia. Au final, il n’est resté plus qu’un seul titre, sous le nom 20 Minutes, dès fin 2009.
Importance du web
Depuis ses débuts, le journal mêle information et divertissement, avec un accent sur les faits divers. Il vise un public jeune et urbain et propose des textes courts. « C’est dans l’ADN de 20 Minutes d’être très rapide et réactif ». Principal changement en dix ans: la place de l’édition électronique a pris de l’importance.
« Au départ, le print et le web étaient des entités relativement séparées. La prépondérance du print était assez évidente. Il générait 100% de nos revenus », précise Philippe Favre.
Aujourd’hui, le web a pris une place forte dans l’offre éditoriale du titre et génère environ 30% de ses revenus et une audience importante. La marque est devenue une plateforme digitale qui édite également un journal.
Rédaction étoffée
La rédaction comptait au début 25 personnes pour le journal imprimé, plus trois collaborateurs pour le web. « Aujourd’hui, on est environ à 25-30 personnes pour le print et une vingtaine pour le web, tout compris. Le web a connu le plus gros développement », note le rédacteur en chef.
Cette progression pourrait se poursuivre. « Il est possible qu’un jour on renonce au papier. Les lecteurs et le marché décideront. On est prêts, a-t-il ajouté.