Aéroport de Sion: le Conseil d’Etat favorable à sa cantonalisation

Le Conseil d'Etat se dit prêt à créer une Loi en lien avec le financement et le fonctionnement de l'aéroport de Sion. L'infrastructure basée à Sion pourrait ainsi devenir une compétence cantonale.
(Keystone-ATS) L’aéroport de Sion représente 37’000 vols pour 22’000 passagers par an. Les partis de droite représentés au Grand Conseil valaisan veulent le développer pour des motifs économiques et touristiques. Deux motions avaient été déposées lors de la session de mars dernier.
« Nous ne pouvons pas perdre le contrôle de cette infrastructure stratégique », avait souligné la Centriste Claire-Lise Bonvin, une des cosignataires du texte, lors de la session de mars dernier. « Il s’agit davantage qu’une simple piste d’atterrissage, c’est un pilier de notre économie et une infrastructure majeure pour le tourisme. Chaque année, il génère plus de 70 millions de francs de retombées économiques pour le Valais (ndlr : 74,9 millions de francs selon le canton). »
Un appel du pied à la ville
En 2024, le Conseil d’Etat avait lancé l’idée de cantonaliser l’aéroport de Sion, la concession pour les vols civils actuellement détenue par la Ville se terminant en 2031. Au terme d’une période de consultation mitigée, l’Exécutif avait décidé de lâcher l’affaire.
Lundi après-midi, le Grand Conseil a accepté les deux motions émanant du Centre du Valais romand, du PLR et de l’UDC. Seul le groupe des Vert-e-s a refusé les deux textes. L’un proposait simplement de relancer le débat (117 voix contre 9), l’autre défendait le principe d’une cantonalisation (118 oui contre 8 non).
Volonté de pérenniser les lieux
Le Gouvernement va ainsi remettre l’ouvrage sur le métier, a dit le Conseiller d’Etat en charge de l’économie et de la formation, Christophe Darbellay. L’Exécutif cantonal se dit favorable à « un projet de loi visant à assurer la transformation et la pérennité des lieux ». Son soutien est toutefois conditionné à un engagement politique et financier sans équivoque de la part des communes valaisannes, en particulier de la Ville de Sion, en faveur de cette démarche.
« L’aéroport de Sion est un outil de développement économique et touristique, essentiel », a résumé, lundi après-midi en plénum, le chef du groupe UDC, Gregory Logean.
Les questions ciblées du PS
Pour le député Florian Chappot (PS), « l’impact d’un tel projet « doit avoir un impact strictement limité sur les finances publiques. Son développement doit respecter l’environnement, favoriser un développement innovant, sans ignorer les nuisances que l’aéroport engendre. » La question de la présence sur le moyen-long terme de l’armée devra également être réglée, selon le Socialiste.
Jusqu’à une éventuelle entrée en vigueur d’une loi cantonale, le Canton participera au déficit d’exploitation et aux investissements de l’aéroport de Sion à hauteur de 50%.