Affaire Kadhafi: rupture des relations diplomatiques envisageable
(Keystone-ATS) Berne – La Suisse reste dans l’expectative d’ici le 20 octobre, date butoir fixée par Hans-Rudolf Merz pour le retour des deux Suisses retenus en Libye, estiment des parlementaires. Mais après cette échéance, « tout est envisageable »: refus de visas, plainte à l’ONU voire rupture des relations diplomatiques.
Le conseiller national Ulrich Schlüer (UDC/ZH) exige de la Suisse qu’elle rompe ses relations diplomatiques avec la Libye. Cette proposition a été discutée mardi à Genève par la Commission de politique extérieure du Conseil national (CPE-N).
Certains membres de la commission n’excluent pas une telle solution, mais « M. Schlüer ne représente pas la majorité » pour le moment, estime Carlo Sommaruga (PS/GE). Selon lui, « la rupture des liens diplomatiques n’est pas à l’ordre du jour. Mais il faudra évaluer la situation après le 20 octobre ».
Lors de leur audition par la CPE-N, le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz et la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey « n’ont rien dit formellement ». Mais la ministre des affaires étrangères, qui a paru « très virulente », « envisage des sanctions après le 20, si les otages ne reviennent pas », souligne Luc Barthassat (PDC/GE).
Mario Fehr (PS/ZH) estime qu’il est néanmoins nécessaire de « trouver une solution intermédiaire » avant la solution radicale constituée par la rupture des liens diplomatiques. « Nous pourrions déclarer caduc l’accord » signé le 20 août par M. Merz à Tripoli, poursuit-il. « Ou refuser des visas d’entrée à des ressortissants libyens ».
Par ailleurs, un « comité des sages » a été formé sous la houlette du chercheur Hasni Abidi pour jouer un rôle de facilitateur dans les relations entre la Suisse et les pays musulmans, dont la Libye. Sur le dossier des deux otages suisses, le comité attend le 20 octobre pour « passer à l’action », a précisé M. Abidi.