Affaire Maëlys: Lelandais condamné à la réclusion à perpétuité

(Keystone-ATS) La cour d’assises de l’Isère a condamné vendredi Nordahl Lelandais à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys en août 2017. Elle est assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. L’homme ne fera pas appel
Cette condamnation est conforme aux réquisitions de l’avocat général, qui avait qualifié l’accusé de « danger social absolu ». Debout dans son box, Nordahl Lelandais a réagi calmement à l’énoncé du verdict, qui par un hasard du calendrier tombe le jour de ses 39 ans.
La famille de la fillette de huit ans est elle restée sans réaction apparente à l’énoncé du verdict, qui correspond à une peine maximale. Dans la salle d’audience, le verdict a été accueilli par un silence ému, au terme des trois semaines du procès organisé au palais de justice de Grenoble.
Agressions contre deux petites-cousines
L’ancien militaire a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation retenus contre lui. Il était jugé depuis le 31 janvier pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys, 8 ans, dans la nuit du 26 au 27 aout 2017 lors d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), ainsi que pour des agressions sexuelles contre deux petites-cousines âgées de 4 et 6 ans au cours du même été.
La défense avait plaidé pour une peine de 30 ans afin de permettre à Nordahl Lelandais de « conserver un espoir, fût-il lointain ». Celui-ci purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour le meurtre d’un jeune militaire qui avait croisé son chemin en avril 2017.
Excuses à la famille
Juste avant le début du délibéré, qui a duré environ 7 heures, Nordahl Lelandais avait une dernière fois présenté ses excuses à la famille de la petite Maëlys. « Je sais que les familles n’accepteront jamais mes excuses, mais je me dois de leur présenter avec la plus grande sincérité », avait-il déclaré.
Après plusieurs versions fluctuantes pendant l’enquête et le procès, il a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés, mais nie farouchement toute atteinte sexuelle sur sa petite victime.
« La justice a été rendue »
« C’est dur d’entendre le mot de perpétuité (…). On ne va pas faire de suspense, il n’y aura pas d’appel », a indiqué son avocat Me Alain Jakubowicz à la sortie de la salle d’audience. « La justice a été rendue, tout le monde l’attendait, elle est là, au rendez-vous au terme d’un procès éprouvant pour tout le monde », a-t-il souligné.
« Je suis contente du verdict qui a été dit aujourd’hui. La perpétuité, c’est ce qu’on a pris en n’ayant plus Maëlys », a pour sa part déclaré la mère de la fillette de huit ans, Jennifer Cleyet-Marrel.
« Que dire de plus, depuis quatre ans on attendait ce moment, on n’est pas totalement satisfait, on sait qu’il part en prison et qu’il ne fera plus de mal à personne, ça nous soulage », a commenté le père de la petite fille, Joachim De Araujo.
La décision de la cour d’assises est celle « que nous attendions », a aussi déclaré Me Yves Crespin, qui représente deux associations de défense de l’enfant, après le verdict. Elle « va servir à apaiser les douleurs des parties civiles et notamment des familles des victimes », a-t-il estimé.