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homme déguisé en Alain Berset

Aujourd’hui en Suisse

Chères abonnées, chers abonnés,

Dans cette dernière sélection de la semaine, nous parlons d’un ministre de la santé sommé de résoudre la quadrature du cercle: répondre aux difficultés des milieux privés d’activité depuis des mois, sans pour autant sembler trop optimiste face à une situation sanitaire qui s’améliore, certes, mais reste fragile.

Il est aussi question de la mobilisation de l’ONU après le coup d’Etat en Birmanie, de mises à pied à Fribourg dans le sillage du mouvement #BalanceTonProf et d’une start-up suisse qui pèse dans le domaine des medtechs.

Excellente lecture et bon week-end,

homme déguisé en Alain Berset
Un homme déguisé en Alain Berset porte une pancarte dénonçant les mesures sanitaires à Lucerne le 11 février, alors que le carnaval qui aurait dû s’y tenir a été annulé. Keystone / Urs Flueeler

Va-t-on vers un assouplissement des mesures sanitaires en Suisse? Dans un entretien à la presse francophone, le ministre de la santé Alain Berset semble l’envisager. «Nous comprenons les frustrations et souhaitons aussi des réouvertures», admet-il. Mais l’évolution de la situation sanitaire «comporte des risques importants», les principaux étant les nouveaux variants.


Après un an de pandémie, le conseiller fédéral dresse un bilan. Il estime que la Suisse s’est trop relâchée pendant l’été. «Je crois que tout le monde avait besoin de respirer un peu», explique-t-il. Alain Berset concède aussi que le Conseil fédéral a été «trop optimiste» en permettant la reprise des grandes manifestations à l’automne.

Les pressions sont nombreuses actuellement sur le gouvernement, de la part des milieux économiques et de certains partis politiques de droite. Le député UDC (droite conservatrice) Roger Köppel appelle les restaurateurs à défier les autorités en ouvrant leurs établissements dès le 1er mars. Les musées de Genève et de Bâle plaident également pour une réouverture le mois prochain.

Sur le front épidémiologique, la situation s’améliore. Ce vendredi, la Suisse compte 1253 cas de coronavirus, 31 décès et 93 hospitalisations supplémentaires en 24 heures, selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Au total, plus de 480’000 doses de vaccin ont été administrées.

Les mesures de restrictions aux frontières favorisent par ailleurs l’émergence d’un marché illégal. Depuis que les tests PCR négatifs sont devenus nécessaires pour voyager, les douanes suisses ont intercepté plusieurs faux certificats, rapporte la RTS.

  • Alain Berset laisse entrevoir des assouplissements sur le Covid-19 – l’article de RTSinfo.chLien externe
  • Coronavirus: la situation en Suisse – notre article mis à jour
  • Le suivi de la pandémie en Suisse sur le site RTSinfo.chLien externe
  • Les pressions sur Alain Berset s’accentuent – l’article du TempsLien externe (réservé aux abonnés)
  • Le marché noir de faux tests négatifs au Covid-19 inquiète les autorités suisses – le sujet de la RTSLien externe
manifestants en Birmanie
L’ONU craint la répression des manifestations qui ont lieu en Birmanie depuis le coup d’état de l’armée. Keystone / Lynn Bo Bo

A la suite du putsch de l’armée birmane, le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève, a tenu une réunion d’urgence vendredi. Il a adopté une résolution pressant les généraux de s’abstenir de réprimer violemment les manifestations quotidiennes contre la destitution d’Aung San Suu Kyi et de son gouvernement. Le texte appelle aussi à la libération immédiate des personnes emprisonnées.


Lors de la session, l’Union européenne a condamné le coup d’Etat, tout comme la France ou les Etats-Unis. Dans sa déclaration ce vendredi, la diplomatie suisse a une nouvelle fois déclaré être «gravement préoccupée par les récents événements au Myanmar», tout en soulignant que «le peuple du Myanmar a répondu de manière très claire à la prise du pouvoir par les militaires». Une allusion aux manifestations quotidiennes des Birmans, malgré leur interdiction par la junte.

Les militaires birmans ont repris le pouvoir lors de la première session du parlement issu des législatives de novembre. Ces élections avaient été massivement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi. Depuis le week-end dernier, des dizaines de milliers de Birmans protestent chaque jour et le spectre de répressions violentes hante les esprits.

  • Le putsch des généraux birmans mobilise l’ONU – l’article de mes collègues Julia Crawford et Frédéric Burnand
  • Le quotidien des réfugiés Rohingyas dans leur camp au Bangladesh – l’article de Patrick Rohr
  • L’ONU demande des sanctions à l’égard des responsables du coup d’Etat en Birmanie – la dépêche sur le site du TempsLien externe
Le conseiller d Etat fribourgeois Olivier Curty
Le conseiller d’Etat fribourgeois Olivier Curty a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative sur l’école d’art Eikon. © Keystone / Anthony Anex

Des membres du corps enseignant d’une école d’art de Fribourg ont été suspendus dans le sillage du mouvement «#Balancetonprof». Trois enseignants et le directeur de l’école professionnelle d’arts appliqués Eikon ont été temporairement mis à pied et une enquête administrative a été ouverte, a annoncé le ministre cantonal Olivier Curty.


Les professeurs sont visés par des dizaines d’accusations de comportements inappropriés à l’égard d’élèves: propos sexistes, chantage sexuel, attouchements et viol, selon la RTS. «Les faits reprochés sont suffisamment sérieux pour qu’on décide de faire la lumière sur le fonctionnement de cette école», selon Olivier Curty, qui rappelle que la présomption d’innocence prévaut.

Le directeur de l’école est relevé de ses fonctions en attendant les conclusions de l’enquête. Une cellule de soutien psychologique a été mise sur pied pour accueillir les élèves qui le souhaitent. Le Département de l’instruction publique envisage de lancer une enquête auprès de tous les établissements.

Depuis une semaine, plus de 400 témoignages concernant les écoles du canton ont été rassemblés sous la bannière «Balance ton prof». Le mouvement a commencé dans un collège de la ville de Fribourg avant que des comportements déplacés soient dénoncés dans de nombreux autres établissements.

  • Trois professeurs accusés d’actes déplacés suspendus à l’école Eikon à Fribourg – le sujet de la RTSLien externe
  • Des membres du corps enseignant de l’Eikon suspendus – l’article du journal fribourgeois La LibertéLien externe
  • Suspensions dans le corps enseignant de l’Eikon – le sujet de la chaîne régionale La TéléLien externe
Le bracelet d’Aktiia a été conçu comme une sorte de «bijou» discret afin d’éviter de stigmatiser son porteur. Aktiia

Une entreprise suisse est à l’origine d’une innovation dans la lutte contre un «tueur silencieux», l’hypertension artérielle. Basée à Neuchâtel, la start-up Aktiia a mis au point le premier bracelet intelligent capable de mesurer la pression artérielle en continu.


La technologie fonctionne grâce à une source de lumière envoyée dans les vaisseaux sanguins sous-cutanés. Elle analyse le changement de diamètre artériel, à chaque battement de cœur, avant d’être collectée par un capteur placé sur le bracelet. Les données récoltées sont ensuite transmises à une application pour smartphone. Il a fallu 15 ans de recherche pour mettre cette technologie au point.

Les premiers bracelets sont en vente depuis la fin janvier en Grande-Bretagne. La mise sur le marché dans d’autres pays européens est prévue au cours des prochains mois. Et il faudra patienter quelques mois supplémentaires pour pouvoir se le procurer en Suisse.

Cette innovation place la Suisse à l’avant-garde d’un marché très convoité par les géants de la technologie. La pression artérielle est considérée comme une sorte de Graal de la santé numérique, écrit mon collègue Samuel Jaberg. D’une part car elle est difficile à mesurer et, d’autre part, car le marché est colossal: 1,5 milliard de personnes souffrent d’hypertension dans le monde, selon l’OMS.

Keystone / Gian Ehrenzeller

Participez au sondage de la SSR sur les votations! Le 7 mars prochain, les Suisses seront appelés à voter sur trois objets: l’initiative pour l’interdiction de se dissimuler le visage, la loi sur l’identification électronique et l’accord de libre-échange de l’AELE avec l’Indonésie.



Nous aimerions savoir comment vous vous positionnez par rapport à ces trois projets et si vous avez déjà décidé de glisser un oui ou un non dans l’urne. Participez au sondage de la SSR, auquel vous accédez en cliquant iciLien externe. Nos articles sur les enjeux des trois objets soumis au vote sont ci-dessous.

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Le 7 mars 2021, le peuple suisse a voté sur l’accord de libre-échange avec l’Indonésie. Il s’agisssait du premier traité imposant des critères de durabilité aux conditions d’échange. À l’avenir, l’écologie s’invitera probablement de plus en plus dans l’économie mondiale. Qu’en pensez-vous? De l’article Les élections au Brésil pourraient donner un nouvel élan aux accords de libre-échange…

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