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Conseil fédéral

Aujourd’hui en Suisse

Chers abonnés,

Voici quelques nouvelles sur l’assouplissement prudent des mesures sanitaires en Suisse et l’évaluation de la pandémie mondiale par l’OMS qui invite à un optimisme mesuré. Vous en saurez également plus sur la numérisation déficiente du système de santé du pays.

swissinfo.ch poursuit sa série sur la neutralité suisse avec le point de vue forcément critique de l’historien Hans-Ulrich Jost. Et pour finir aux antipodes de la Suisse, je vous propose le portrait publié par Le Temps d’Aung San Suu Kyi, à nouveau prisonnière des généraux birmans.

Bonne lecture,

Conseil fédéral
Keystone / Peter Klaunzer

Les commerces ou les musées pourront rouvrir le 1er mars, mais pas les restaurants ni les salles de spectacles. Le Conseil fédéral a lâché du lest ce mercredi face aux pressions croissantes de la gauche comme de la droite.

Le gouvernement demande au Parlement d’ouvrir huit crédits supplémentaires d’aide aux entreprises. Le montant total des aides fédérales atteint désormais 14,3 milliards de francs. Comme tous les gouvernements de la planète, Berne navigue à vue, l’évolution de la crise sanitaire restant incertaine.

L’OMS a annoncé une baisse du nombre de nouveaux cas de personnes infectées dans le monde, sauf en Méditerranée orientale où les personnes infectées continuent d’augmenter. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, précise que le nombre de nouveaux cas avait diminué pour une cinquième semaine consécutive, chutant de près de moitié par rapport aux plus de cinq millions de cas enregistrés dans la semaine du 4 janvier: «Cela montre que de simples mesures de santé publique fonctionnent, même en présence de variants. »

Mais ce n’est pas l’heure de baisser la garde, avertit le docteur Tedros . «Ce qui importe maintenant, c’est la façon dont nous réagissons à cette tendance. Le feu n’est pas éteint, mais nous avons réduit sa taille. Si nous arrêtons de le combattre sur quelque front que ce soit, il reviendra en force».

De fait, les variants anglais, sud-africain et brésilien, selon l’appellation commune, touchent un nombre croissant de pays. Depuis son apparition, le Sars-CoV-2 prend tout le monde de vitesse à chacun de ces développements.  

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digitalisation
© Keystone / Christian Beutler

La digitalisation des données cliniques fait suer la Suisse, relève ma consœur Sara Ibrahim.

Les spécialistes qu’elle a consultés soulignent les nombreux écueils empêchant la digitalisation des dossiers médicaux de chaque patient et leur partage par les médecins et les hôpitaux. Ces informations existent sous diverses formes. Et l’usage du fax est encore fréquent pour assurer le suivi médical de chacun d’entre nous en Suisse.

Cette carence a également des conséquences sur un système de santé où l’Intelligence Artificielle joue un rôle croissant. Avec davantage de données à disposition lors d’une épidémie, le recours à l’IA permettrait de mieux comprendre lesquels des patients sont exposés à des complications sévères. Il déboucherait aussi sur une optimisation des campagnes de vaccination, soulignent les spécialistes interrogés par ma consœur. Ils insistent: en Suisse, les données cliniques restent une denrée rare.

  • La digitalisation des données cliniques fait suer la Suisse (swissinfo.ch)
  • Pour une intelligence artificielle dotée de valeurs européennes (swissinfo.ch)
  • Le focus de swissinfo.ch sur les questions éthiques de la transition numérique
Croix-rouge, croix blanche
L’action humanitaire de la Suisse durant la Grande guerre fit l’objet d’une abondante production médiatique, de cartes postales et d’affiches. Cette propagande était destinée aussi bien à l’étranger qu’aux Suisses, comme moyen de surmonter les divisions et les tensions qu’a connu le pays, souligne Cédric Cotter. Bibliothèque nationale suisse

swissinfo.ch vous propose une série de points de vue sur la neutralité suisse, alors que les relations et les antagonismes entre les États connaissent de sérieuses turbulences.

Réputé pour son regard critique (gauchiste, selon ses contempteurs), l’historien Hans-Ulrich Jost met en relief les considérations internes et internationales qui ont forgé la neutralité suisse. Une image à laquelle les Suisses tiennent énormément, selon un sondage récent.

Comme le détaille le professeur honoraire de l’université de Lausanne, le statut de neutre accordé à la Suisse a résulté du bon vouloir des puissances européennes. Les puissances qui se sont fait la guerre durant la première moitié du 20e siècle ont estimé plus utile de conserver un pays neutre pour y commercer, passer des messages et s’espionner. Pays neutre également, la Belgique fut ravagée par les deux guerres.

Pour Hans-Ulrich Jost, la neutralité mâtinée d’action humanitaire brandie par le gouvernement depuis un bon siècle a permis de défendre au mieux les intérêts du pays, essentiellement économiques. Et son interprétation par le gouvernement a toujours été des plus souples.

La Suisse a eu la chance et le talent de conserver ce statut essentiel aux pays fortement dépendants des marchés internationaux. Aux antipodes, un pays qui se rêvait d’être la Suisse d’Asie du Sud-Est – le Cambodge – a vu sa neutralité s’éteindre dans le sang et les cendres.

Birmanie
Keystone / Diego Azubel

Les Birmans continuent de manifester quotidiennement contre le putsch des généraux. Ce mercredi, ils réclamaient une fois de plus la fin du régime militaire et la libération d’Aung San Suu Kyi.

Placée en résidence surveillée dans la capitale administrative du pays, la «Dame de Rangoun» continue d’être vénérée au Myanmar, contrairement à l’opinion publique en Europe. Dans un portrait signé par le correspondant du Monde en Asie du Sud-Est, Le Temps raconte le destin tragique, au sens antique du terme, de cette personnalité mondiale.

Après l’assassinat de son père, alors général et fondateur de la Birmanie indépendante, Aung San Suu Kyi s’est lancée dans l’arène politique pour lutter contre la junte au pouvoir. Ce qui a rapidement conduit à son arrestation, sa mise en résidence surveillée et son statut iconique à l’international.

«Si la dirigeante birmane fut, durant trois décennies, de 1988 à 2010, une sorte d’Antigone dont le Créon était l’un ou l’autre des dictateurs en place, son histoire a connu, ces dix dernières années, des rebondissements que nul n’aurait été capable d’anticiper», écrit Bruno Philip.

Son absence de réaction face aux massacres et au nettoyage ethnique subi par la minorité musulmane des Rohingyas a brisé la représentation que s’était faite l’opinion publique des pays occidentaux. Rien de tel en Birmanie où l’icône continue d’être vénérée, malgré ses compromis et ses compromissions de femme politique. Un destin qui se retrouve là où sa carrière politique avait commencé, en résidence surveillée, dans un pays que l’armée veut toujours régir.

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