

Aujourd’hui en Suisse
Amies et amis suisses du pays et du monde, bonjour,
La Suisse manque de main-d’œuvre qualifiée, et alors qu’elle reçoit des dizaines de milliers d’Ukrainiennes bien formés, ces dernières ont toutes les peines du monde à trouver un emploi. Cherchez l’erreur. C’est ce qu’a fait ma collègue Jessica Davis Plüss.
Je vous parle également de la triste aventure d’un double national suisse et marocain qui aimait trop la justice, d’une condamnation de plus pour une grande banque suisse et de la check-list des Affaires étrangères pour les Suisses qui partent en vacances.
Bonne lecture,

Malgré leurs hauts niveaux de qualification, les réfugiées ukrainiennes peinent à trouver un emploi en Suisse. Elles doivent faire preuve de patience et se montrer créatives pour améliorer leurs perspectives. Et pourtant, la Suisse manque justement de main-d’œuvre qualifiée.
Presque quatre mois après le début de la guerre en Ukraine, les autorités suisses ont indiqué le 16 juin qu’au moins 57’000 Ukrainiens et Ukrainiennes avaient demandé le statut de protection S. Celui-ci leur permet de travailler, contrairement aux demandeuses et demandeurs d’asile qui reçoivent un permis N et doivent attendre au moins trois mois avant de pouvoir obtenir un emploi.
Mais seules 1500 personnes venues d’Ukraine ont trouvé du travail, soit 3% de la population active venue en Suisse. De nombreuses Ukrainiennes se montrent découragées. Malgré la demande de personnel hautement qualifié, les entreprises n’embauchent pas les personnes réfugiées à la vitesse à laquelle beaucoup s’attendaient. L’une des raisons est que la Suisse est un marché hautement compétitif.
- L’article de Jessica Davis Plüss
- Des réfugiées ukrainiennes qui veulent être utiles à la Suisse – Antonio Suárez, Yuliya Pyvovar & Daniel Rih
- Suite de la chronique de vie de Viktoriia et Polina, les deux Ukrainiennes accueillies à Berne par notre ancienne collègue Gaby Ochsenbein.

Bien triste histoire que celle du docteur Labbas Sbaï, qui part d’une oasis perdue dans le désert pour finir dans les geôles du Maroc, après un long passage (presque une vie) en Suisse. Double national marocain et suisse, ce chirurgien de 67 ans a payé cher ses tentatives de dénoncer la corruption et les trafics. Aujourd’hui libéré, il est toujours à l’hôpital à Marrakech.
L’oasis, il y est né. Un petit paradis aussi vert que fragile, aux confins du Maroc et de l’Algérie. Puis il est parti étudier la médecine dans ce qui était alors l’URSS, avant de faire sa vie et de fonder une famille en Suisse. Puis à l’aube de la cinquantaine, il rentre au bled, pour faire de son oasis une réserve naturelle, vouée au tourisme écologique.
Et c’est là que les choses se gâtent: Labbas Sbaï voit trop de trafics, de vols de chameaux et de corruption et se met à les dénoncer. Ce qui ne plaît pas aux potentats locaux. Condamné plusieurs fois pour «outrage à magistrat» ou «désordre dans un lieu public», il a bien failli ne pas sortir vivant de son dernier séjour en prison.
- L’article de Ian Hamel

Deux millions de francs d’amende contre Credit Suisse dans le procès pour blanchiment d’argent en lien avec la mafia bulgare. Les faits remontent à une quinzaine d’années. Le Tribunal pénal fédéral condamne un des accusés à une peine de prison avec sursis partiel. Les trois autres s’en sortent avec des jours-amende, avec sursis.
Le numéro deux bancaire helvétique est condamné pour violation de la responsabilité d’entreprise en relation avec l’infraction de blanchiment d’argent aggravé. La Cour lui reproche des défaillances tant dans le suivi des relations bancaires avec la mafia bulgare que dans la surveillance des règles anti-blanchiment durant la période de juillet 2007 à décembre 2008. Les faits antérieurs sont prescrits.
Les carences de Credit Suisse ont permis à l’organisation criminelle d’évacuer 19 millions de francs, que la banque devra en outre rembourser. 12 millions de francs dormant encore sur des comptes liés à la mafia bulgare ont été confisqués. Credit Suisse annonce qu’elle «prend connaissance de cette décision portant sur d’anciennes lacunes d’organisation». La banque fera recours.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Credit Suisse aurait hébergé des milliards pour des clients sulfureux – RTS, ATS, swissinfo.ch, février 2022
- Le réseau suisse du roi de la cocaïne – Federico Franchini, Gotham City, mars 2021

Le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) lance un appel à la prudence et à la responsabilité personnelle aux Suisses de l’étranger et aux voyageurs. Vous prévoyez un voyage bientôt? Veillez à être bien préparé. Une page ad hoc du DFAE, avec des conseils et un questionnaire peut vous y aider.
En 2021, les représentations consulaires suisses à l’étranger ont dû ouvrir des dossiers pour 171 décès, 147 cas de maladie, 123 cas de détention, et la liste est encore longue, avec des accidents, des enlèvements et des rapatriements. Pour tester si vous avez pensé à tout pour les vacances d’été de cette année, lisez les conseils et répondez aux questions sur la page ci-dessous. C’est ce que recommande fortement le DFAE.
- Partir à l’étranger oui, mais de manière responsableLien externe: les conseils de la Direction consulaire du DFAE
- La Suisse veut mieux gérer ses retraités à l’étranger – Melanie Eichenberger et Balz Rigendinger, mai 2022

En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative