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CICR, EPFL et EPFZ s’allient sur la technologie pour l’humanitaire

Les deux Ecoles polytechniques fédérales et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) souhaitent notamment améliorer l'assistance sur les médicaments (archives). KEYSTONE/AP/Nariman El-Mofty sda-ats

(Keystone-ATS) Les efforts des Ecoles polytechniques fédérales de Lausanne et Zurich (EPFL et EPFZ) doivent être utilisés pour l’assistance humanitaire. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les deux institutions ont lancé jeudi une nouvelle alliance.

Avec cette initiative, la science et la technologie doivent aider les organisations humanitaires à dépasser des “défis sans précédent”, selon ces trois acteurs. Le dispositif va porter sur l’énergie et l’environnement, les données et le numérique et la santé personnalisée. Si elles ont collaboré depuis plusieurs années, les trois institutions souhaitent désormais accélérer ce lien.

Le potentiel de la technologie pour l’assistance humanitaire “est encore largement inexploité”, affirme le président de l’EPFZ Joël Mesot. Or, celle-ci peut faciliter le travail du CICR, dit-il. Son homologue de l’EPFL Martin Vetterli a rappelé que l’entité lausannoise avait lancé un centre technologique humanitaire avec le CICR en 2016. Mais cette nouvelle initiative “aura un impact concret et positif” pour les conditions des populations.

Alliance “cruciale”

Cette alliance “est cruciale” étant donné les “énormes défis” provoqués par la violence, le changement climatique et la pandémie, explique de son côté le président du CICR Peter Maurer. Il faut que l’assistance humanitaire puisse continuer à “honorer les besoins les plus urgents des populations”. Le président a salué cette collaboration “plus systématique” et “plus structurée”.

Après un atelier entre 35 scientifiques et employés du CICR, plusieurs projets ont déjà été lancés, notamment sur la question de protection des données biométriques, sur laquelle l’organisation oeuvre beaucoup. Cette technologie doit notamment permettre de garantir qu’autant de personnes que possible soient aidées.

Millions de francs

Elle a aussi une importance politique et a augmenté les tensions lorsqu’elle n’est pas utilisée de manière adaptée, a affirmé à la presse M. Maurer. “Les questions de cybersécurité sont très importantes pour le CICR”, affirme de son côté M. Vetterli.

Autre approche, l’intelligence artificielle (IA) va contribuer à identifier les populations vulnérables, en rassemblant images satellitaires et composantes de réseaux sociaux. Sur la santé personnalisée, un projet doit évaluer les différentes données liées à l’acheminement pour réduire le manque et les pertes de médicaments.

“Si les médecins n’ont pas le bon approvisionnement, ils ne peuvent oeuvrer”, a fait remarquer un responsable du CICR. Dans certaines zones, seule l’organisation peut le garantir.

La collaboration permettra d’atteindre le stock adapté à moindre coût dans les régions qui en ont besoin. Un lien direct entre les hôpitaux dans les différents pays et Genève sera établi. Des enseignements pourront aussi être tirés pour d’autres mécanismes, alors que la pandémie liée au coronavirus va provoquer une livraison record de médicaments.

Les deux institutions de recherche ont elles prévu 5 millions de francs sur deux ans. Les employés du CICR et les partenaires dans les zones d’assistance seront aussi encadrés pour l’utilisation de ces dispositifs.

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