Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses du monde,
Les partis de droite ne sont décidément pas d’accord avec leurs représentants au gouvernement: ils dénoncent une «dictature» dans la gestion de la pandémie et exigent un assouplissement plus rapide des mesures de lutte contre le virus.
Le financement de la vie politique, lui, pourrait devenir un peu moins opaque. Le Parlement semble enfin faire preuve d’une certaine ouverture en faveur de la transparence.
Bonne lecture,
Le Parlement veut assouplir plus rapidement les mesures de lutte contre le coronavirus. La Chambre basse a adopté ce matin une déclaration pour que le gouvernement rouvre les restaurants ainsi que les institutions culturelles et sportives le 22 mars.
L’évolution de la situation épidémiologique étant incertaine en raison de la dominance des nouveaux variants du virus, le Conseil fédéral prévoit une nouvelle évaluation à la mi-mars avec une réouverture par étapes à partir du 22 mars ou du 1er avril. Mais les parlementaires veulent accélérer le mouvement. Ils demandent aussi de lever immédiatement la limite des rassemblements privés à 5 personnes.
La Chambre basse est toutefois divisée. La déclaration a été acceptée par 97 voix contre 90 et 6 abstentions. Elle a été soutenue par une grande partie des élus de droite, pourtant majoritaires au gouvernement. À gauche, les politiciens martèlent qu’une pandémie ne se combat pas à coups de déclarations et regrettent le manque de soutien financier aux secteurs et aux personnes en difficultés.
Une polémique enfle aussi depuis plusieurs semaines, après que certains membres du parti conservateur UDC ont dénoncé l’attitude «dictatoriale» du gouvernement dans sa gestion de la pandémie. Pourtant, l’UDC est le parti qui comptabilise le plus d’élus à la Chambre basse du Parlement. Il a également deux ministres en fonction sur les sept que compte le Conseil fédéral.
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Des chiens renifleurs pourraient bientôt être utilisés en Suisse pour détecter la Covid-19. Les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) vont lancer une étude pour étudier l’efficacité de cette méthode.
Des brigades de chiens renifleurs sont déjà déployées dans plusieurs pays, par exemple à l’arrivée des aéroports de Dubaï, Helsinki et de Nouvelle-Calédonie. Avec de bons résultats: les premières études évoquent une efficacité de 90%, un taux proche des tests effectués en laboratoire.
«Nous allons utiliser des échantillons de sueur que nous allons prélever en plaçant pendant dix minutes des compresses stériles sous les aisselles des personnes, décrit Manuel Schibler, infectiologue au HUG, au micro de la Radio Télévision suisse (RTS). Les chiens vont alors sentir les échantillons, confirmés positifs par un frottis nasopharyngé, avec une position à adopter et une récompense.»
Si l’odorat des chiens renifleurs s’avère aussi fiable qu’un test salivaire, son utilisation pourrait se généraliser en Suisse, notamment pour détecter des foyers d’infection dans les écoles, les EMS ou les grandes manifestations. L’armée suisse est aussi intéressée et participe à cette étude.
- La capacité des chiens à détecter la Covid-19 étudiée à Genève, le sujet de la RTSLien externe
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La Suisse est l’un des pays européens les plus opaques sur le financement des campagnes et partis politiques. Mais le vent est en train de tourner, le Parlement vient d’entrer en matière sur de nouvelles règles.
La Confédération est la seule nation membre du Conseil de l’Europe à n’avoir pas encore élaboré de loi sur la transparence du financement de la vie politique. Elle est d’ailleurs régulièrement critiquée à ce sujet par le Groupe d’États contre la corruption (GRECO). Si bien qu’une initiative populaire a été lancée pour tenter de faire bouger les choses.
Mais jusqu’à présent, le Parlement s’était contenté d’inviter le peuple à rejeter l’initiative lorsqu’elle passerait en votation. Toute tentative d’élaborer un contre-projet avait échoué. Jusqu’à ce matin, où une ouverture s’est enfin dessinée à la Chambre basse: une majorité d’élus est entrée en matière sur le projet proposé par la Chambre haute.
Les débats s’annoncent encore longs entre les deux Chambres pour parvenir à un compromis. Mais le nouveau texte est plus ambitieux: il demande notamment aux partis politiques de déclarer tous les dons dépassant les 15’000 francs. Alors que jusqu’ici, les élus avaient refusé toute transparence au niveau des donations.
- Le résuméLien externe du débat sur la transparence de la vie politique à la Chambre basse par l’Agence télégraphique suisse (ATS)
- La Suisse continue de se distinguer par l’opacité du financement de sa vie politique, notre article
- Interview du secrétaire exécutif du GRECO au sujet du manque de transparence de la vie politique en Suisse
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L’industrie solaire européenne pourrait renaître de ses cendres. C’est en tout cas ce que pense l’entreprise Meyer Burger, qui mise désormais sur la fabrication de cellules et de modules photovoltaïques.
Meyer Burger, dont le siège est basé en Suisse, est en train d’équiper ses usines en Allemagne de l’Est pour achever sa reconversion. L’entreprise a décidé de tenter une nouvelle stratégie: au lieu de produire des machines destinées à l’industrie photovoltaïque, elle va fabriquer et vendre elle-même des cellules et modules solaires.
L’industrie solaire européenne s’est effondrée en 2012 en raison de la concurrence féroce de la Chine. Mais le directeur de Meyer Burger, Gunter Erfurt, est convaincu de pouvoir tenir tête aux productions asiatiques en misant sur la durabilité et la qualité. Plusieurs experts sont de son avis, car les prix des modules ont chuté de 85% en dix ans et ne représentent qu’une petite partie de l’investissement lors de l’installation de systèmes photovoltaïques.
Mais il y a aussi des sceptiques: Götz Fischbeck, de l’agence de conseils Smart Solar, a déclaré au journal allemand Handelsblatt: «Il y a peu de raisons de penser qu’un nouveau printemps viendra pour l’industrie solaire européenne». Meyer Burger, en tout cas, y croit et est prêt à se lancer dans l’aventure.
- Notre article sur les ambitions de Meyer Burger et du solaire européen
- Reportage dans la première centrale solaire flottante installée dans les Alpes suisses
- Le prix suisse de l’énergie décerné à deux premières mondiales, notre résumé
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