Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Le Comité international de la Croix-Rouge fait face à un manque de financement sans précédent et s’apprête à licencier un nombre record de personnes. Les difficultés auxquelles les pays donateurs sont confrontés en sont la cause, explique-t-il. Mais selon une enquête de la RTS, de nombreuses voix à l’interne dénoncent une décennie d’expansion irresponsable au sein de l’organisation genevoise.
Bonne lecture,
En pleine crise budgétaire, le CICR doit supprimer de nombreux postes. À l’interne, une partie du personnel dénonce sa «dérive budgétaire» et demande des comptes, selon une enquête de la RTS.
Car le budget de l’organisation a doublé entre 2012 et 2022, passant de 1,18 milliard à 2,84 milliards de francs. Problème: il lui manque cette année 430 millions de francs. En conséquence, le CICR s’apprête à licencier 1800 personnes sur les 22’700 qu’il emploie.
Dans une lettre à la direction, 2500 de celles-ci dénoncent les pratiques des dirigeants passés. Elles leur reprochent une croissance irresponsable éloignant le CICR de sa mission première (protection des civils, visite des prisonniers, recherche des disparus) pour une expansion des activités d’assistance (distribution d’eau, de nourriture, etc.).
Si l’ancienne direction refuse de s’exprimer, Gilles Carbonnier, actuel vice-président, réfute toute mauvaise gestion. Selon lui, comme le reste du secteur humanitaire, le CICR est confronté aux restrictions budgétaires des pays donateurs qui se concentrent avant tout sur leur économie ou la guerre en Ukraine.
- Lire l’article de la RTS
- Lire notre article sur l’impact de la guerre en Ukraine sur le reste du secteur humanitaire
- Lire mon articleLien externe sur les conséquences du manque de financement pour la crise au Yémen
Le président de la Confédération, Alain Berset, rencontrait jeudi en Moldavie son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. La RTS l’a interrogé.
Les deux hommes ont notamment abordé les avoirs bloqués russes et le rôle de la Suisse dans le déminage et l’aide humanitaire. Ils se rencontraient en marge d’un sommet européen rassemblant 50 dirigeants du continent dans la banlieue de Chisinau, à moins de 100km de la frontière ukrainienne.
La position de la Suisse est bien comprise par les Ukrainiens, affirme Alain Berset. Cela inclut la question des exportations d’armes. «Nous appliquons notre droit. On a montré depuis le début qu’on n’était pas indifférent à ce qui se passait, on s’est fortement engagé aux côtés de l’Ukraine», rappelle-t-il.
Le Parlement, en session à Berne, décidait justement jeudi soir d’enterrer une proposition visant à autoriser la réexportation d’armes suisses vers l’Ukraine. Un autre texte, qui ne concerne pas uniquement l’Ukraine et dont je vous parlais hier, reste en discussion et pourrait passer ces prochaines semaines.
- Lire l’articleLien externe de la RTS
- Armes suisses pour l’Ukraine: un nouveau projet passe à la trappe (Le Temps, abonnement)
Le Conseil fédéral était réuni ce vendredi à Berne. Il a notamment décidé d’une révision partielle de l’ordonnance sur la chasse.
À partir du 1er juillet: les loups isolés pourront être abattus s’ils représentent un «grave danger» pour l’être humain. Le seuil de dommages est aussi abaissé. Dans les régions abritant des loups isolés, un animal pourra être abattu lorsqu’il tue six animaux de rente en quatre mois, contre dix actuellement. Dans les régions abritant des meutes, le seuil est fixé à huit (versus 10).
La décision vise à répondre aux défis auxquels sont confrontés les cantons de montagne. Les attaques de loups contre les animaux de rente se multiplient. En 2022, on en dénombrait 1500, principalement contre des moutons. Cette révision devrait permettre d’apaiser la situation en attendant la mise en œuvre de la nouvelle loi sur la chasse adoptée par le Parlement.
L’organisation faîtière Economiesuisse publie vendredi sa prévision de croissance du PIB pour 2023. Elle reste inchangée à 0,6%.
C’est le reflet de perspectives mitigées. Le rebond espéré pour 2024 pourrait d’ailleurs ne pas avoir lieu, selon Economiesuisse, qui table sur une croissance de 0,9%. Car l’inflation continue de peser sur l’économie. Si elle reste modeste en comparaison européenne, elle ne diminue pas non plus.
La situation varie néanmoins fortement d’une branche à l’autre. L’horlogerie, par exemple, est en pleine expansion. Le secteur des machines, équipements électriques et métaux est quant à lui sous pression, la faute notamment aux difficultés d’approvisionnement persistantes. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée pose également des problèmes, même lorsque les perspectives de croissance au sein des entreprises sont bonnes.
Economiesuisse s’attend à ce que la Banque nationale suisse relève ses taux avant la fin de l’année. Un moyen de lutter contre l’inflation. Si tout cela vous semble nébuleux, je vous conseille de lire l’article de mon collègue Fabio Canetg, docteur en politique monétaire, qui explique ce que fait la BNS et comment ses décisions sont prises.
- Perspectives de croissance de l’économie suisse toujours mitigées (swissinfo via Keystone-ATS)
- Lire notre explicatif sur la BNS
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