La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse
B

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Comme sa vie, la mort de Silvio Berlusconi va diviser l’Italie entre inconditionnels du «Cavaliere» et allergiques aux «Berlusconneries». Entrepreneur, magnat de la presse, animal politique, médiatique, affairiste et judiciaire, il fut propriétaire des grandes heures du mythique Milan AC, trois fois président du Conseil, sénateur jusqu’à son dernier souffle et metteur en scène de la coalition d’extrême droite au pouvoir dans la Botte. En Suisse, il laissera surtout des souvenirs dans les annales de la justice.

Dans cette sélection, je vous parle aussi des vols spéciaux que Berne affrète parfois pour rapatrier cinq (voire un seul) requérants d’asile déboutés, de l’eau qui devient un problème même en Suisse et de très chers soins dentaires.

Excellente lecture,

Berlusconi
Keystone / Matteo Bazzi

Silvio Berlusconi, ancien chef du gouvernement italien est mort lundi à l’âge de 86 ans. Hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, il était soigné pour une leucémie. Trois fois président du Conseil des ministres entre 1994 et 2011, «Il Cavaliere» était un homme d’affaires à succès, avec une fortune évaluée par Forbes à 6,4 milliards d’euros.


La carrière de Silvio Berlusconi a aussi été émaillée de nombreux scandales retentissants, de gaffes devenues légendaires, de procès à répétition et de coups d’éclat diplomatiques. Ses soirées «Bunga Bunga» ont attisé cette réputation sulfureuse. Il a notamment eu fort à faire avec la justice suisse. En 2005, le parquet fédéral avait bloqué environ 140 millions de francs dans l’affaire des caisses noires de son empire audiovisuel Mediaset.

Fait moins connu: Silvio Berlusconi avait reçu en 1991 un doctorat honoris causa en ingénierie de gestion, décerné par le mathématicien vaudois Jacques Guenot, un des fondateurs de l’Université de Calabre. C’est lors de sa remise que l’homme d’affaires avait annoncé le début de sa carrière politique. «Pour le bien du pays, quelqu’un doit avoir le courage d’aller sur le terrain sans faire prévaloir les intérêts de la politique. Et il n’y a pas mieux qu’un entrepreneur établi», avait-il alors déclaré. Trois ans plus tard, il fondait «Forza Italia».

Manif asile
Manif asile Keystone / Fabrice Coffrini

24 vols spéciaux pour renvoyer 115 personnes déboutées du droit d’asile en 2022, soit en moyenne moins de cinq personnes par avion. Révélés par la NZZ am Sonntag – qui cite même le cas d’un avion entier pour un seul requérant débouté -, ces chiffres ont soulevé une tempête de critiques dans les milieux politiques, tous partis confondus.


Cette sous-utilisation des capacités peut être causée par des annulations à court terme, explique le Secrétariat d’État aux migrations (SEM). Des dispenses médicales, une intervention du Tribunal administratif fédéral ou un requérant qui disparaît soudainement dans la nature bouleversent parfois les plans en dernière minute. Les coûts n’en sont que plus élevés. Le renvoi d’un requérant par vol spécial coûte en moyenne 13’000 francs, sans compter les frais pour la sécurité et l’accompagnement. À noter tout de même que les vols spéciaux constituent l’exception. La plupart des renvois se font par des vols de ligne.

Dans le monde politique, ces vols spéciaux scandalisent. Le camp bourgeois fustige des frais bien trop élevés et des «privilèges» accordés aux requérants déboutés. Ce sont «quasiment des jets privés avec un traitement VIP», estime un député PLR. «On ne peut pas vouloir restreindre l’usage de l’avion, voire l’interdire, à sa propre population, et fournir en parallèle des jets privés à des requérants d’asile», renchérit une élue UDC.

À gauche aussi, les critiques fusent. «C’est une aberration budgétaire et écologique», note une députée verte. Pour elle, il serait possible de «tolérer un peu plus longtemps» les personnes déboutées, et la Suisse devrait en faire davantage pour encourager les départs volontaires. Et de rappeler que les renvois forcés et les vols spéciaux sont souvent des drames humains.

Sécheresse
© Keystone / Salvatore Di Nolfi

Les «guerres de l’eau», on a toujours pensé que cela ne concernait pas la Suisse, tant cette précieuse ressource est abondante chez nous. Pendant des années, la consommation n’était même pas surveillée. Mais désormais, les sécheresses fréquentes et la forte demande augmentent les tensions et les appels à réguler l’utilisation de notre eau.


«Château d’eau de l’Europe», la petite Suisse abrite 6% des réserves d’eau douce du continent. Elle est également riche en eaux souterraines: 150 milliards de mètres cubes y coulent à travers les roches et les sédiments, contre 100 milliards en France et moins de 49 milliards en Allemagne, par exemple.

Mais même ici, les longues périodes de sécheresse dues au changement climatique, l’urbanisation et la pollution mettent l’approvisionnement en eau sous pression. Certaines régions du Jura et des Alpes n’ont pas accès à des réserves d’eau souterraines, mais dépendent de l’eau stockée dans les manteaux neigeux, les glaciers et les sources. Elles seront les plus durement touchées. Dans les Alpes, les communautés agricoles souffrent déjà, surtout en été.

Plus

Discussion
Modéré par: Giannis Mavris

Protéger le climat par la loi: faut-il plus ou moins de règles?

Une protection efficace du climat peut-elle être gérée par l’État? Ou un modèle libéral, basé sur la responsabilité individuelle, est-il plus approprié?

46 Commentaires
Voir la discussion


Dentiste
© Keystone / Laurent Gillieron

En Suisse, près d’une personne sur quatre renonce à des soins dentaires faute de moyens, comme le révèle une étude globale sur la santé d’une fondation américaine. C’est qu’ici, la facture du dentiste n’est pas prise en charge par l’assurance maladie et ni la profession ni la population ne semblent vouloir changer cet état de fait.


Pour la Société suisse des dentistes, la santé buccale est affaire de responsabilité personnelle et chacun-e peut éviter la majorité des problèmes avec une bonne hygiène. Un avis qui semble refléter celui d’une majorité du peuple. Des votes sur une assurance cantonale des soins dentaires ont déjà eu lieu dans les cantons romands de Vaud, Neuchâtel et Genève, mais ces propositions ont jusqu’à présent toutes été balayées.

Des solutions alternatives existent pourtant: à Genève, la Clinique universitaire de médecine dentaire propose à sa patientèle des rabais de 70% sur les soins effectués par des étudiantes et étudiants, sous la supervision d’un-e dentiste diplômé-e. Quelque 10’000 personnes par année y sont suivies, dont une partie par les quelque 60 étudiants et étudiantes en formation prégrade. Chaque étudiant-e traite plusieurs dizaines de personnes durant son cursus.

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision