Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
Que fait la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU? Quel est le poids d’un petit pays neutre (même si la Russie considère qu’il ne l’est plus) dans l’organe où s’affrontent les intérêts géostratégiques des grands de ce monde? Après six mois à New York, la cheffe de la mission suisse Pascale Baeriswyl a répondu à nos confrères de la RTS. C’est simple, la Suisse fait ce qu’elle peut.
Je vous parle également d’une méthode innovante pour scanner la biodiversité d’une zone en prélevant de l’ADN avec des drones et des inquiétudes d’une experte par rapport à la sécheresse, qui sévit même en Suisse.
Bonne lecture,
Après six mois au Conseil de sécurité de l’ONU, la cheffe de la mission suisse à New York Pascale Baeriswyl dresse un bilan positif, mais prudent. Et ceci malgré le récent échec du maintien d’un couloir humanitaire en Syrie, qui s’est heurté au veto de la Russie, laquelle a salué sur Twitter un «échec épique de la Suisse».
Pascale Baeriswyl refuse toutefois cette qualification, «quand quatorze membres sur quinze sont prêts à accepter un compromis». La diplomate précise aussi que c’était la quatrième fois depuis le début de l’année que le dossier syrien était abordé. «Les précédentes fois, on a trouvé des solutions, j’espère que l’on pourra modestement contribuer à en trouver une autre», affirme-t-elle.
Deux fois par jour, 52 semaines par an, le Conseil de sécurité se penche sur des conflits un peu partout dans un monde agité de fortes turbulences. La Suisse y fait donc ce qu’elle peut, en veillant avant tout à ce que le droit international humanitaire soit respecté. «Nous avons déjà réussi à amener des contributions, par exemple sur la sécurité climatique», affirme Pascale Baeriswyl.
- Pascale Baeriswyl: bilan «prudemment positif» après six mois au Conseil de sécurité – Pietro Bugnon, Miroslav Mares, RTS
- Point Fort SWI – L’ONU est-elle bientôt caduque?
Avec des drones, on peut collecter des échantillons d’ADN et répertorier toutes les espèces vivantes présentes dans une zone – sans même les avoir vues. En amont d’un concours international d’innovation doté de 10 millions de dollars, une équipe de l’École polytechnique fédérale de Zurich a testé la technique dans la serre tropicale du zoo de la ville.
Tout être vivant laisse des traces de son ADN dans l’environnement. Evidemment, puisqu’on en trouve dans chaque cellule de l’organisme. Une éprouvette d’eau ou une bande collante passée entre les branches d’un arbre peut donc livrer plus d’informations qu’une armée de biologistes campant dans la jungle pendant des jours.
Pour collecter ces informations, les chercheurs zurichois utilisent des drones, qui font descendre une sonde dans l’épaisse jungle de la serre. A terme, la méthode pourrait révolutionner notre compréhension de la biodiversité, car la science sait qu’il y a bien plus d’espèces vivantes que les deux millions actuellement répertoriés.
- Drones et ADN environnemental, la dernière frontière de la recherche sur la biodiversité – par mes collègues Zeno Zoccatelli (texte) et Michele Andina (vidéo)
A l’heure où l’eau devient de plus en plus une ressource précieuse, il peut sembler aberrant d’arroser son jardin ou de remplir sa piscine avec de l’eau potable. Pour la cheffe de la section Eaux et Sols du canton de Neuchâtel Isabelle Butty, il est nécessaire de repenser tout notre système de gestion de l’or bleu. Elle était l’invitée de la Matinale de RTS La Première.
En Suisse, le niveau des lacs, des rivières et des nappes phréatiques ne fait que diminuer, poussant certaines communes romandes à annoncer des mesures de restriction. Cet été caniculaire fait suite à un début d’année marqué par un déficit en précipitations, alors que l’année 2022 était déjà largement déficitaire. Le pays est donc actuellement en état de sécheresse.
A l’avenir, les interdictions d’arrosage par les communes ne suffiront plus. Il faudra aller plus loin, en repensant l’entier de nos systèmes de gestion de l’eau, insiste Isabelle Butty. Pour l’hydrogéologue, utiliser de l’eau potable pour se laver, pour tirer la chasse aux toilettes, pour remplir sa piscine ou pour arroser les cultures peut paraître aberrant par les temps qui courent. Et dans ce domaine, tout reste à faire.
- Isabelle Butty: «Il faut repenser notre gestion de l’eau de boisson»Lien externe – RTS Info
- Manque d’eau: pourquoi l’or bleu de la Suisse est sous pression – par ma collègue Sara Ibrahim, juin 2023. Premier épisode de notre série d’été sur l’eau et la sécheresse en Suisse
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