Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Si l’Union européenne se félicite de la signature de son partenariat stratégique avec la Tunisie, qui règle notamment la lutte contre l’immigration clandestine, les critiques sont nombreuses. Les ONG craignent une augmentation des mauvais traitements envers les migrant-es d’Afrique subsaharienne. Dans une interview accordée à swissinfo.ch, l’ancien ministre tunisien Mehdi Mabrouk estime qu’il ne s’agit pas d’une solution, mais d’un simple moyen de lutter contre des symptômes.
Bonne lecture,
L’accord migratoire entre l’Union européenne et la Tunisie ne résoudra rien, déplore le sociologue et ancien ministre tunisien Mehdi Mabrouk. L’Union européenne (UE) s’est engagée à fournir une aide au développement à la Tunisie, à condition que cette dernière lutte davantage contre la traversée illégale de la Méditerranée.
«Malheureusement, cette proposition adopte une approche réductionniste et sécuritaire, qui vise uniquement à freiner les flux migratoires, à les gérer d’une manière sévère, voire musclée», critique Mehidi Mabrouk. Il considère que l’UE instrumentalise la crise économique en Tunisie pour que cette dernière fasse de la sous-traitance.
Mehdi Mabrouk appelle l’Europe à être plus généreuse. «Nous demandons à l’UE qu’elle accueille, qu’elle recrute de la main-d’œuvre, qu’elle soit ou non qualifiée», dit-il. À ses yeux, pour qu’il soit intéressant pour la Tunisie, le partenariat devrait prévoir un système d’échange et de mobilité qui permettrait aux jeunes de voyager, d’avoir un droit de séjour en Europe et de pouvoir y travailler.
Mehdi Mabrouk est également sévère avec le discours anti-migratoire du président tunisien Kaïs Saïed. «Il a exprimé ses idées sur la migration dans son fameux discours du 21 février 2023 — un discours qui a été dénoncé comme haineux, raciste et xénophobe», rappelle-t-il. Des propos qui ont incité les forces de l’ordre à agir de manière plus brutale avec les personnes migrantes.
- Lire l’interview de Mehdi Mabrouk par ma collègue Larissa Tschudi
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«Une loi et tout va bien, cela ne sera pas possible», avertit Angela Müller, spécialiste de l’intelligence artificielle (IA). Pour garder l’IA sous contrôle, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe sont justement en train d’élaborer des lois, qui concerneront aussi la Suisse.
En matière de réglementation de l’IA, c’est l’Union européenne qui est la plus avancée. Le Parlement européen s’est mis d’accord sur une première version de ce que l’on appelle l’AI Act (loi sur l’IA), le 14 juin. De son côté, le Conseil de l’Europe est également en train de développer un instrument juridique.
Et la Suisse? Pour l’instant, la Confédération attend et observe. «Nous regardons si ce que l’UE est en train de mettre en place fonctionne», indique Thomas Schneider, vice-directeur de l’Office fédéral de la communication (OFCOM). Les règles adoptées à Bruxelles concerneront toutefois aussi les pays non membres de l’UE, lorsque leurs entreprises feront du commerce avec les 27.
Une chose est certaine: il n’y aura pas de loi unique sur l’IA. Comme cette technologie est destinée à être utilisée dans des applications très diverses, il faut des garde-fous différents. «Un système d’IA utilisé pour un service de musique en streaming n’a pas les mêmes conséquences que le même algorithme proposé au corps médical pour une opération du cœur», souligne Thomas Schneider.
- Lire l’article de mon collègue Christian Raaflaub
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- Qu’attendre du sommet «AI for Good» de l’UIT? – swissinfo.ch
Dès aujourd’hui et jusqu’à dimanche, des milliers d’anarchistes en provenance du monde entier vont converger vers Saint-Imier, dans le Jura bernois. La petite commune suisse de 5200 habitant-es est considérée comme le berceau de l’anarchisme.
Le rassemblement célèbre l’anniversaire du Congrès de Saint-Imier qui a vu la fondation de l’Internationale antiautoritaire en 1872, événement qui donna naissance au mouvement anarchiste. Les participant-es peuvent suivre des conférences et des ateliers. Un salon du livre et une radio anarchiste ont aussi été mis sur pied.
«Ce qui nous rassemble est la vision antiautoritaire», souligne le comité d’organisation. Il a aussi précisé que «l’anarchie n’est pas le chaos et l’absence d’ordre, mais un mouvement qui prône une organisation personnelle et sociale antiautoritaire».
Les premiers groupes de jeunes anarchistes sont arrivés mercredi matin à Saint-Imier. Vêtus pour la plupart d’habits noirs, ces touristes d’un genre particulier ont attiré l’attention des locaux. Il s’agit surtout pour les activistes d’échanger des idées, de faire connaître des luttes et de resserrer les liens entre sympathisants du mouvement et de convaincre d’autres à le rejoindre.
- Lire la dépêche de Keystone-ATS
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