Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
«Gouvernement fantôme». C’est le terme utilisé par les chercheuses et les chercheurs qui observent le juteux business des cabinets de conseil. Les politiques font de plus en plus souvent appel à ces sociétés pour prendre des décisions politiques. Le phénomène est mondial, mais nos collègues de la Radio Télévision Suisse italienne ont montré que la Suisse n’est pas épargnée. Leur enquête met en évidence les conflits d’intérêts qui peuvent émerger de la proximité des États avec des cabinets qui distillent leurs conseils à prix d’or.
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Les trois activistes du climat qui avaient appelé au refus des obligations militaires sont acquittés. Le Tribunal pénal fédéral n’a pas suivi les réquisitions du Ministère public de la Confédération qui les avait condamnés à des jours-amendes.
Les trois jeunes hommes, âgés de 21, 23 et 32 ans, avaient relayé un texte intitulé «L’armée, je boycotte», dans lequel ils appellent à «faire la grève militaire» par «responsabilité éthique et sociale». Pour eux, il s’agissait de «ne pas donner de l’argent et du temps à une institution qui est inutile et nuisible face aux […] crises sociales et environnementales». Sous forme de lettre ouverte, l’appel avait été diffusé sur les réseaux sociaux et envoyé au Conseil fédéral.
Condamnés par ordonnance pénale à des peines pécuniaires avec sursis, les militants avaient fait recours auprès du Tribunal pénal fédéral. Leurs avocats dénonçaient la «disproportion des moyens engagés» et une «atteinte intolérable à la liberté d’expression». Ils ont finalement obtenu gain de cause. Les frais de justice sont donc mis à la charge de la Confédération et les trois militants seront indemnisés pour leur défense.
- Lire la dépêche de Keystone-ATS
- L’articleLien externe du Temps sur l’audience publique
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Après la tempête, l’heure est déjà à la reconstruction à La Chaux-de-Fonds. Les couvreurs ont notamment entamé une course contre-la-montre pour remettre sous toit la cité horlogère.
Sur ses 7500 bâtiments, entre 4000 et 5000 ont été endommagés ou détruits par la violente tempête qui a frappé la ville des montagnes neuchâteloises lundi. Dans cette ville située à mille mètres d’altitude, les températures peuvent fortement chuter en hiver. Il faut donc parer au plus pressé pour mettre les habitant-e-s à l’abri.
«90% des sinistrés devront passer l’hiver sous bâche, parce que l’on ne peut pas reconstruire les toitures d’une ville en trois mois», explique Vincent Soguel, ferblantier couvreur à La Chaux-de-Fonds. Il explique qu’une première phase de travaux consiste à «simplement pour assurer, enlever les débris», ce qui prendra au minimum un mois. «Par la suite, il faudra revenir pour tout consolider.»
Pour faire face à la tâche titanesque, Vincent Soguel a lancé un appel à l’aide aux bénévoles et entreprises de la région. «On a reçu des centaines d’appels, à tel point qu’on ne peut pas prendre tout le monde, on n’a pas assez de matériel, de véhicules. On les a donc redirigés sur la hotline de La Chaux-de-Fonds», explique-t-il.
Le virus du conseil, c’est le titre évocateur d’une enquête réalisée par la Radio Télévision Suisse italienne (RSI). Celle-ci s’est intéressée au business peu transparent des cabinets de conseil et plus particulièrement à leur rôle durant la pandémie de Covid-19.
Au cours des dernières décennies, les sociétés de conseil ont pris de plus en plus d’importance. Elles sont actives dans pratiquement tous les secteurs de l’économie et collaborent désormais aussi avec les gouvernements du monde entier, y compris avec la Suisse. Et la pandémie a accentué la tendance.
Principale révélation: deux sociétés de conseil ont aidé l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) à choisir et à acheter les vaccins contre le Covid-19: McKinsey & Company et KPMG. La RSI a pu consulter les contrats établis, mettant au jour de potentiels conflits d’intérêts. Par exemple, l’un des experts qui a participé au groupe de travail pour l’achat du vaccin est par la suite devenu directeur de Novavax Suisse, soit l’entreprise dont la Confédération a acheté le vaccin.
Le virus du conseil a aussi contaminé les institutions européennes, puisque la Commission européenne a dépensé plus d’un milliard d’euros de 2017 à 2021, en conseils fournis par les plus grands cabinets de conseil. Ces derniers ont été impliqués dans des projets d’élargissement de l’Union européenne, dans la politique migratoire et extérieure et dans bien d’autres domaines encore.
- Lire l’enquête de la RSI
- Un articleLien externe de franceinfo sur l’affaire McKinsey
- La Chine multiplie les enquêtes contre les cabinets d’auditLien externe – Le Temps
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