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Une boîte aux lettres remplie d argent

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Chères lectrices, chers lecteurs,

La Suisse ne fait pas partie des meilleurs élèves en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, mais la situation pourrait changer. Alors que le gouvernement s’apprête à lancer une consultation sur le sujet, une ONG plaide pour des mesures strictes.

À l’autre bout de la terre, en Nouvelle-Zélande, la Suisse veut renforcer ses liens avec l’île pacifique de Niué et l’invite à s’engager au sein de l’ONU. Mais pour les petits États insulaires qui souhaitent s’installer à Genève, la mission n’est pas simple.

Bonne lecture,

Une boîte aux lettres remplie d argent
© Keystone / Ti-press / Gabriele Putzu

Le Conseil fédéral doit ouvrir cet été une procédure de consultation autour de la lutte contre le blanchiment d’argent. Une ONG suisse annonce mercredi ses revendications.


Transparency International Suisse, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption, plaide pour que la Suisse se dote d’un registre central répertoriant l’identité des bénéficiaires réels des trusts, fondations et autres entités opaques du pays. Ces structures peuvent servir aux criminels cherchant à dissimuler leurs avoirs acquis illégalement, car les personnes qui les contrôlent n’apparaissent pas forcément comme leurs propriétaires légaux.

Le Conseil fédéral mettra bientôt en consultation un projet visant à adapter le cadre légal suisse aux standards internationaux de lutte contre le blanchiment. L’organisme intergouvernemental Groupe d’action financière (GAFI), dont la Suisse est membre, recommande la création de tels registres, ce que l’Union européenne a par exemple fait. Il revient aux autorités helvétiques d’adapter la législation nationale aux normes anti-blanchiment du GAFI.

L’ONG estime que les lacunes de la loi actuelle favorisent la corruption et le blanchiment d’argent, et compliquent la mise en œuvre de sanctions économiques. «125 pays disposent d’un registre central ou prévoient d’en créer, et 110 de ces juridictions envisagent un accès public. Si la Suisse choisit un modèle moins efficace que celui adopté par d’autres places financières et économiques fortes, notre pays continuera à attirer les criminels et à prêter le flanc aux critiques internationales», souligne au Temps le directeur de l’ONG.

Male, capitale des Maldives
Keystone/Tobias Friedrich

Le Conseil des droits de l’homme, principal organe onusien de défense des droits humains basé à Genève, reste inaccessible pour de nombreux petits États insulaires.


Plus d’un tiers de ces pays (soit 16 sur 39) ne disposent pas d’une mission diplomatique à Genève, dont le coût de la vie représente un réel obstacle. Or sans représentation permanente, il est presque impossible pour ces pays de participer activement aux trois sessions annuelles du conseil, qui d’ailleurs ne cessent de se rallonger.

Dans ce contexte, l’idéal onusien d’«un pays, une voix» reste éloigné. «Cela signifie que certains points de vue sont probablement sous-représentés, et c’est dommage», déplore le directeur d’une ONG genevoise. Malgré tout, certains pays pionniers, notamment les Maldives et les Îles Marshall, ont réussi, au fil des ans, à inscrire à l’ordre du jour des thèmes qui n’étaient jusqu’ici peu voire pas débattus au sein de l’institution sise à Genève.

Parmi eux: le changement climatique, qui menace l’existence même de certains de ces pays insulaires. Le sujet est devenu incontournable au conseil avec la reconnaissance du droit à un environnement sain et durable et la nomination d’un expert chargé d’analyser l’impact du réchauffement climatique sur les droits humains des personnes qui subissent ses conséquences.

Ignazio Cassis lors de sa tournée
Keystone / Bagus Indahono

Petits États insulaires toujours, la Suisse et Niué, minuscule île du Pacifique avec une population de moins de 2000 personnes, vont établir des relations diplomatiques.


Le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis,a signé mercredi une déclaration d’intention en ce sens, après avoir rencontré son homologue Mona Ainu’u dans le cadre de sa tournée Asie-Pacifique. Ce rapprochement permet à Berne de montrer son influence en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

La sécurité climatique est l’une des priorités portées par la Confédération pour son mandat au sein de l’organe onusien basé à New York. Ignazio Cassis avait indiqué lundi vouloir amener l’État autonome non membre des Nations unies à profiter de l’organisation pour affronter le changement climatique.

Mais Niué se trouve surtout au milieu d’un jeu d’influence entre la Chine et les États-Unis. «Les tensions se déplacent de plus en plus vers l’Océanie, que la Suisse a longtemps négligée», commente un expert à Genève. L’influence helvétique reste limitée dans la région, car la Suisse n’y a qu’une ambassade (Nouvelle-Zélande) et ses visites diplomatiques y sont rares.

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