Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
«Success story» à la façon suisse: je vous propose de découvrir Claude Luisier, un affineur fromager de Leytron, en Valais. Mais, surtout, une star improbable, qui, du haut de ses 68 ans, a su conquérir un large public sur les réseaux sociaux (plus d’un million de personnes sur TikTok) grâce à sa passion contagieuse pour le fromage, artisanal bien sûr.
Bonne lecture,
Avant d’en venir au fromage, nous continuons notre présentation des partis politiques en lice pour les élections législatives du 22 octobre avec, aujourd’hui, le parti de la droite libérale, le PLR (Les libéraux-radicaux).
Le PLR – qui dispose de 16,7% des sièges entre les deux chambres du Parlement – s’engage pour les Suisses de l’étranger via sa section internationale. Celle-ci existe depuis plus de 30 ans et compte quelque 200 membres dans plus de 30 pays. «Avec notre section internationale, nous sensibilisons les parlementaires aux thèmes qui concernent les Suisses de l’étranger», explique sa présidente.
À l’approche des élections fédérales, le PLR international plaide pour une politique traitant les Suisses de l’étrangercomme des citoyens et citoyennes à part entière. Un objectif qui passe par le vote électronique (pour rappel, des premiers tests ont été lancés au printemps) et la création d’une e-identité, considérée comme «prioritaire». La section internationale du parti préconise également des relations solides entre la Suisse et l’UE, mais souligne que les «deux parties doivent faire des concessions pour avancer». Les accès aux assurances maladie et aux comptes bancaires suisses sont deux autres thèmes phares.
Au niveau national, le PLR veut avant tout: renforcer l’économie helvétique et préserver ses emplois, assurer l’avenir de la prévoyance vieillesse, et promouvoir une Suisse sûre. Le parti, qui a stagné voire reculé lors des élections cantonales cette année, espère néanmoins ravir la place de deuxième parti suisse au Parti socialiste cet automne.
Et si les Suisses de l’étranger ont aujourd’hui le droit de voter et d’élire, cela n’a pas toujours été le cas. Retour sur ce qui fut (reste encore?) un long combat.
«L’historique de ces droits a été en fait une affaire d’exclusion davantage que d’inclusion», souligne d’emblée le politologue Claude Longchamp, qui rappelle que la Suisse a été la dernière démocratie en Europe à accorder le droit de vote aux femmes, en 1971.
Pour la Cinquième Suisse, la première date clé est celle de 1966 et l’adoption d’un article constitutionnel donnant à la Confédération l’autorisation de «renforcer les liens qui unissent les Suisses de l’étranger entre eux et avec la patrie». Mais il faut attendre 1976 pour qu’une première loi régissant ses droits politiques soit entérinée.
Sauf qu’il fallait alors que les Suisses de l’étranger se rendent au pays pour voter, une obligation qui ne fut levée qu’en 1992. Aujourd’hui, ils et elles doivent encore s’enregistrer spécifiquement pour exercer pleinement leurs droits, ce qui n’est pas le cas pour leurs compatriotes vivant en Suisse. C’est pourquoi le taux de participation de la Cinquième Suisse reste généralement faible lors de votations ou d’élections.
Affineur de fromage valaisan et influenceur suivi par des millions de personnes, Claude Luisier – profil atypique de 68 ans – était aujourd’hui à l’honneur de l’émission de radio matinale de la RTS.
«Au départ, c’était effectivement un acte commercial pour mieux vendre nos fromages», raconte celui qui est depuis quelques mois une véritable star des réseaux sociaux, notamment sur TikTok. À tel point qu’il compte remettre ses caves à son fils pour se consacrer à son rôle d’influenceur.
«Petit à petit, ça a été de plus en plus de la communication pour sauvegarder ce patrimoine […] car l’affinage est une tradition qui se perd», explique-t-il. Claude Luisier n’est d’ailleurs pas tendre envers les producteurs de fromage industriels: «Si vous avez besoin de produits laitiers, buvez du lait plutôt que de manger quelque chose d’aussi insipide», lance-t-il.
Sur les réseaux sociaux, le public de l’artisan fromager de Leytron se compose principalement de jeunes. «Peut-être qu’ils se rendent compte qu’il y a ici quelque chose à sauvegarder. Il y a en tout cas un intérêt pour l’histoire que je raconte, pour les produits que je défends», déclare-t-il. Même s’il «peine à comprendre» le fait d’obtenir un million de vues «pour couper un fromage à raclette».
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