Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
Dans la rue, au bureau comme à l’usine, sur les routes comme dans les préaux, cela n’aura échappé à personne: c’est la rentrée. L’occasion de questionner le concept d’école inclusive, mais aussi de se pencher sur les apparentements de listes pour les élections fédérales, de partir en reportage au Botswana et d’ouvrir une page peu connue et peu glorieuse de l’histoire de la Suisse de l’immédiat après-guerre.
Bonne lecture.
Alors que les élèves reprennent le chemin des classes dans toute la Suisse, l’école inclusive se heurte ici et là à des résistances. Invité hier du 19h30 de la RTS, Christophe Darbellay, patron de l’école valaisanne a expliqué sa vision «humaniste, mais sans naïveté» de l’inclusion, à l’heure où certains cantons romands revoient à la baisse leurs objectifs en la matière.
«On essaie d’intégrer lorsque c’est possible, mais on ne peut pas le faire dans tous les cas», a admis celui qui est aussi président de la Conférence intercantonale de l’instruction publique. Christophe Darbellay observe une «inflexion nouvelle dans le discours». Selon lui, «on est allé très loin dans l’individualisation de l’enseignement, et il faudra peut-être revoir un certain nombre de priorités».
En Valais, par exemple, les enfants aux besoins très particuliers, en situation de handicap représentent 1 à 1,5% des cas. Ils et elles sont généralement scolarisés dans des classes normales, mais suivi-e-s par un ou une enseignant-e spécialisé-e. Pas toujours facile à mettre en place. Pour Christophe Darbellay, l’inclusion n’est donc «pas une fin en soi, mais un objectif».
- Christophe Darbellay: «L’école inclusive n’est pas une fin en soi, mais un objectif»Lien externe – RTS Info
- L’école en Suisse, entre inclusion et exclusion – Luca Beti, swissinfo.ch, juillet 2023
À deux mois des élections fédérales, on avait rarement autant parlé du jeu des alliances entre les partis, qui prennent la forme d’apparentements de listes. Certaines unions suscitent la controverse, dans un système qui fait des gagnants, mais aussi des perdants. Pas évident de bien choisir son partenaire.
Le système électoral suisse permet à deux partis d’apparenter leurs listes pour l’élection à la Chambre basse du Parlement, qui se joue à la proportionnelle. L’idée de base est de donner une chance aux petits partis. Les voix obtenues par les deux formations sont mises dans un pot commun, et au moment du décompte, les sièges décrochés par le groupe sont répartis entre les partis en fonction des suffrages obtenus.
Cette année, l’UDC (droite conservatrice) du canton de Soleure a conclu une alliance qui sent le soufre, avec un mouvement coronasceptique, dont le leader a été vu défilant avec l’extrême droite en Autriche. C’est que dans le système fédéraliste suisse, chaque canton constitue une circonscription et les sections y font ce qu’elles veulent. Ailleurs, l’UDC tend à s’allier plutôt avec la droite classique (PLR), bien que sa politique d’apparentements ne lui ait pas toujours réussi.
- Avant les élections, la valse des apparentements – Katy Romy
- Élections fédérales: comment remplir son bulletin de vote sans prise de tête – Olivier Pauchard
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En 1945, accusée d’avoir fait durer la Guerre en maintenant des contacts économiques avec l’Allemagne nazie, la Suisse tente de redorer son blason, avec une opération qui part d’une bonne intention, mais s’avérera un flop. C’est ce que raconte un documentaire de la série «Le Prix de la Paix» de SRF, sur la période finalement peu connue de l’immédiat après-guerre en Suisse, avec ses espoirs et ses désillusions.
Accueillir 200 enfants juifs rescapés de Buchenwald: l’idée était généreuse. Mais rien ne s’est passé comme prévu. En réalité, très peu d’enfants ont survécu à l’horreur des camps, et au final, ce ne sont que 370 ados et jeunes adultes qui débarquent en juillet 45 dans le cadre idyllique du Zugerberg, en Suisse centrale.
Idyllique? Pas vraiment, la maison est en piteux état, les accompagnantes et accompagnants sont mal préparés, et les préjugés antisémites ne sont pas morts. L’opération n’aura pas l’effet escompté, même si de belles solidarités se nouent et que pour certains de ces jeunes gens, ce passage en Suisse marque le début d’une nouvelle vie.
- Les enfants de Buchenwald ou l’opération de communication ratée de la Suisse – SRF (sous-titré en français)
- Le Prix de la PaixLien externe – la page de la série
- Point Fort SWI – L’antisémitisme en Suisse
On ne parle pas souvent du Botswana. Ce pays est pourtant l’un des plus prospères d’Afrique, grâce à un commerce des diamants bien géré, et il a su construire une démocratie exemplaire. Au printemps de cette année, un échange de visites d’État a permis de tisser des liens avec la Suisse. Car les deux pays ont plus en commun qu’il n’y paraît.
Les bénéfices du commerce des diamants représentent aujourd’hui environ la moitié des recettes publiques du Botswana. Un commerce qui n’a rien à voir avec celui des «diamants du sang» dans d’autres parties de l’Afrique, où règnent conditions de travail inhumaines, corruption et destruction de l’environnement.
Aujourd’hui, la plus ancienne démocratie d’Afrique est un des États les plus stables du continent. Les 65 sièges de l’Assemblée nationale sont repourvus tous les cinq ans par une élection populaire directe, dominée depuis 1965 par le parti conservateur. Et il existe en plus une «maison des chefs», qui représente les différentes tribus et régions du pays, mais aussi les nombreuses assemblées populaires de démocratie directe.
- Botswana: la démocratie radicale du désert – reportage de Bruno Kaufmann
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