Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
Alors que la Suisse suffoque sous son dôme de chaleur pour le sixième jour consécutif, le changement climatique est cité comme la préoccupation majeure d’une population par ailleurs plutôt heureuse dans la vie. C’est là l’un des enseignements de notre grand sondage sur les Suisses, à deux mois des élections fédérales.
Dans cette sélection du jour, on revient aussi sur le business des récoltes de signatures, la très bonne santé de l’immobilier de luxe et les disparités cantonales en matière de compétitivité.
Excellente lecture,
La population suisse est heureuse dans l’ensemble, mais avec des nuances. Un vaste sondage sur les préoccupations des Helvètes, dont les résultats ont été publiés aujourd’hui, dresse un portrait du pays riche en enseignements, au-delà des clichés.
Quand on leur demande si elles sont satisfaites de leur vie, la majorité des quelque 58’000 personnes interrogées répondent oui. Néanmoins, les Suisses ne vivent pas dans une bulle coupée du monde, et le sondage réalisé par gfs.bern pour la SSR (la maison-mère de swissinfo.ch) met aussi en lumière leurs inquiétudes, relatives notamment au climat, à la guerre en Ukraine ou, dans une moindre mesure, au coût de la vie.
Le changement climatique est la thématique la plus préoccupante pour les personnes sondées. Mais si une majorité aspire à une action rapide et se dit prête à certaines concessions au nom de la préservation du climat, il apparaît que peu de Suisses accepteraient de changer radicalement leur mode de vie.
Et qu’en est-il spécifiquement des Suisses de l’étranger? De manière générale, la population de la Cinquième Suisse se déclare moins anxieuse, plus calme et moins déprimée que les Suisses de l’intérieur. En outre, les personnes expatriées indiquent moins souvent être préoccupées par la conciliation de leur vie professionnelle et privée, leur travail ou encore leur apparence.
- Les résultats du sondage décryptés en graphiques par la RTS
- Le débat filmé Let’s Talk sur les résultats du sondage, animé par ma collègue Katy Romy
- Zoom sur les préoccupations particulières des Suisses de l’étranger
- L’interview du politicien Marc Bühlmann dans la Matinale de la RTSLien externe
Plus
Il sera toujours possible de payer les personnes qui récoltent des signatures pour des initiatives ou des référendums au niveau fédéral. Le Conseil fédéral a refusé aujourd’hui d’approuver une modification de la loi sur les droits politiques du canton de Neuchâtel.
Le canton aurait voulu interdire sur son territoire toute collecte rémunérée de signatures, qu’il s’agisse d’objets communaux, cantonaux ou fédéraux. Il a adopté en 2021 une révision de sa législation en ce sens, à laquelle la Confédération devait donner son aval.
Sans grande surprise, le gouvernement a décidé de ne pas l’approuver pour ce qui est des objets fédéraux. Le Conseil d’État neuchâtelois avait déjà émis des réserves sur la compatibilité du texte avec le droit fédéral. En revanche, la décision du Conseil fédéral ne concerne pas les objets communaux et cantonaux.
La réforme neuchâteloise, initiée par la gauche, fait suite à diverses irrégularités constatées lors de récoltes de signatures. À Neuchâtel, mais aussi dans d’autres cantons comme le Valais, plusieurs cas de personnes payées utilisant des arguments fallacieux pour récolter des signatures ont été rapportés ces dernières années.
- Le communiquéLien externe du Conseil fédéral
- Payer pour récolter des signatures sera toujours possible – la dépêche ATS sur RTSinfo.chLien externe
- La récolte rémunérée de signatures, un business peu contrôlé et qui rapporte – l’enquête de la RTSLien externe (novembre 2022)
- Les députés neuchâtelois veulent amender la récolte rémunéréeLien externe de signatures (juin 2021)
En matière d’achats immobiliers, la France reste une destination de choix pour les Suisses. Selon une étude de la FNAIM, la faîtière française de l’immobilier, 7% des personnes étrangères non résidentes qui ont acheté en France l’année dernière étaient suisses.
Les Suisses sont ainsi la 5e nationalité la plus représentée, derrière les Belges (19%), les Britanniques (17%), les Allemands (11%) et les Néerlandais (10%). Logiquement, la proportion d’acheteurs et acheteuses suisses en France est la plus élevée dans les départements proches de la frontière franco-suisse. Les prix moins élevés outre-Jura contribuent pour beaucoup à l’expliquer.
Dans le domaine immobilier toujours, l’hyperluxe ne connaît pas la crise à Genève. Plusieurs acquisitions immobilières supérieures à 30 millions de francs ont récemment été enregistrées dans le canton, rapporte Le Temps.
Entre 2020 et 2022, Genève aurait recensé près de 300 transactions supérieures à 5 millions de francs, un record. Le journal relève que les cadres actifs dans certains secteurs économiques, notamment le négoce de matières premières, ont profité des récentes turbulences mondiales. D’après un expert cité dans l’article, la stabilité suisse explique l’engouement pour ces biens très onéreux.
- Les conclusions de l’étude de la FNAIM dans les journaux romands de TamediaLien externe (sur abonnement)
- À Genève, les ventes de villas d’ultraluxe se poursuivent à un rythme élevé – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- La Suisse plus attractive que jamais pour les riches étrangers – notre article sur l’attractivité de l’immobilier de luxe suisse
Si l’on se penche sur la compétitivité, les cantons romands sont à la traîne. D’après l’indicateur de compétitivité publié ce mercredi par UBS, Zoug reste le canton le plus compétitif de Suisse, devant Bâle-Ville et Zurich. Ce trio de tête n’a pas changé depuis la dernière édition en 2021.
Premier représentant de la partie francophone du pays, le canton de Vaud ne pointe qu’à la 7e place, juste devant Genève. Ils sont les deux seuls cantons latins dans le top 10, loin devant Fribourg (15e), le Tessin (21e) et Neuchâtel (22e), alors que le Valais et le Jura ferment la marche.
La plupart des changements intervenus depuis 2021 sont dus à l’évolution des coûts et du marché de l’emploi. La disponibilité des logements est également un critère majeur.
La concurrence fiscale entre les cantons a, en revanche, moins de poids aujourd’hui, depuis l’acceptation de l’imposition minimale des bénéfices des entreprises prévue par l’OCDE. «Les cantons dont l’impôt sur les bénéfices était autrefois bas deviennent ainsi moins attractifs pour les entreprises concernées en tant que lieu d’implantation», explique l’auteure de l’étude.
- L’étude d’UBSLien externe
- La dépêche ATS
- Feu vert à la nouvelle taxation des multinationales – notre article sur l’acceptation de l’imposition minimale des entreprises
- Réforme fiscale mondiale: la Suisse devra s’adapter pour continuer d’attirer les multinationales – notre article de novembre 2021
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