Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
À Berne, la hausse des primes d’assurance maladie ne cesse d’animer les débats. Au cours de la session parlementaire qui s’ouvre lundi, différentes solutions pour stopper la tendance vont être discutées par les élu-es. Mais le ministre de la Santé Alain Berset avertit déjà aujourd’hui, dans les journaux du groupe Tamedia, que les coûts de la santé vont encore augmenter drastiquement l’an prochain.
En tant que Suisses de l’étranger, vous ne payez certes pas les frais de l’assurance maladie en Suisse, mais ce thème vous concerne aussi, en particulier si vous comptez un jour revenir vous faire soigner dans votre pays d’origine. Je vous dirai pourquoi dans cette sélection de l’actualité.
Bonne lecture,
On s’y attendait, mais le ministre de la Santé Alain Berset l’a confirmé ce vendredi: la hausse des coûts de la santé va continuer l’année prochaine. Avec l’assurance maladie, «ça va partout dans la mauvaise direction», estime-t-il dans un entretien diffusé par les journaux alémaniques du groupe Tamedia.
La hausse des primes d’assurance maladie est la première préoccupation des Suisses, et la tendance n’est pas près de s’inverser. Les caisses maladie estiment que les coûts pour 2024 seront plus élevés que par le passé, souligne Alain Berset. Elles ont parlé d’une hausse des primes de 8 à 9% pour l’année 2024, mais le ministre refuse d’articuler des chiffres précis. Il faudra attendre l’annonce du montant définitif de la hausse par l’Office fédéral de la santé publique, prévue le 27 septembre.
Le conseiller fédéral critique les cantons et les groupes d’intérêts actifs dans le domaine de la santé, qui «s’entraident pour empêcher les réformes visant à réduire les coûts». «Cela nous place dans une situation où il est très difficile de trouver des majorités pour les réformes. Ce n’est pas tenable», déplore-t-il.
«L’assurance maladie obligatoire est un pilier central de notre cohésion sociale. Si nous la supprimions, nous aurions une médecine à deux vitesses», souligne également Alain Berset, interrogé sur la proposition de supprimer l’assurance maladie obligatoire, émanant de la ministre zurichoise de la Santé Nathalie Rickli.
- La dépêche de Keystone-ATS
- Les solutions proposées par les partis
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- L’interviewLien externe d’Alain Berset dans le Bund (en allemand)
La question des assurances maladie préoccupe aussi les Suisses de l’étranger. Le Conseil fédéral ne veut toutefois pas autoriser la diaspora à rester volontairement affiliée à l’assurance de base suisse, comme le proposait la députée du Centre Elisabeth Schneider-Schneiter.
Le gouvernement ne voit pas la nécessité de présenter un rapport sur un éventuel maintien volontaire à l’assurance de base en Suisse pour les personnes expatriées. Il vient de publier sa position sur le sujet. Il précise que l’assurance maladie est basée sur le principe du domicile: «En règle générale, des primes sont payées là où des prestations médicales sont fournies».
«Le Conseil fédéral ne s’est pas penché sur les véritables problèmes», estime Elisabeth Scheider-Schneiter, déçue. Avec son postulat, elle souhaitait proposer une solution au problème des Suisses de l’étranger malades qui rentrent se faire soigner au pays et coûtent cher. «Ces personnes s’inscrivent à l’assurance de base pour six mois et se font opérer ici à grands frais», explique-t-elle.
Les personnes émigrées doivent parfois se battre pour trouver des solutions. Adrian Piazza, un lecteur, a quitté la Thaïlande en juin pour une opération dans son canton d’origine. Il n’a toutefois pas encore reçu de sa commune l’attestation de domicile dont il aurait besoin pour s’affilier correctement à une caisse maladie suisse.
- Lire l’article de mon collègue Balz Rigendinger
- La Suisse veut mieux gérer ses retraités à l’étranger – swissinfo.ch
- L’article d’Émilie Ridard sur les retraités qui s’expatrient pour échapper à la précarité
Alors que le nombre de personnes réfugiées arrivant en Europe atteint de nouveaux records, l’Allemagne accuse la Suisse de faciliter le transit de ces demandeurs et demandeuses d’asile. C’est dans ce contexte tendu que le président du Conseil national Martin Candinas était en visite à Berlin ce vendredi.
«Les passages illégaux de la frontière entre la Suisse et l’Allemagne n’ont jamais été aussi élevés depuis 2016», s’est plaint le Ministère de la justice de la région frontalière du Bade-Wurtemberg, dans un communiqué officiel. Ils ont effectivement augmenté de 200% depuis 2022, ce qui représente plus 6000 personnes arrivées en Allemagne illégalement.
«Nos villes et nos communes ont atteint leurs capacités d’accueil. Ça ne peut plus continuer!», a insisté Thomas Strobel, le ministre conservateur (CDU) de l’Intérieur du Bade-Wurtemberg. À l’assemblée fédérale, Friedrich Merz, le leader de la CDU, a accusé la Suisse de ne pas respecter le règlement de Dublin et a menacé de réintroduire les contrôles aux frontières.
La ministre fédérale de l’Intérieur Nacy Faeser refuse toutefois de mettre en place des contrôles permanents aux frontières, considérés comme inefficaces par les spécialistes. Elle critique l’expérience de la Bavière, qui a mis en place cinq points de contrôle à la frontière avec l’Autriche. «Ils bouleversent surtout le quotidien des frontaliers. Le personnel soignant, les artisans et de nombreux pendulaires des deux pays sont concernés», affirme-t-elle.
«La Suisse respecte le règlement de Dublin», a assuré Matin Candinas au journal 24 Heures, en refusant de commenter cette crise. Au cours de sa rencontre avec la vice-présidente du Bundestag, Yvonne Magwas, le président du Conseil national ne compte pas aborder le sujet, sauf si la politicienne allemande le souhaite.
- Lire l’articleLien externe de 24 Heures (payant)
- Le sujetLien externe de la RTS
- L’article de mon collègue Balz Ringendinger sur les tensions entre la Suisse et l’Allemagne
Une découverte exceptionnelle pour conclure cette lettre d’information. Une pirogue en chêne du Premier âge du Fer, vieille de quelque 2500 ans, a été découverte dans le lac de Neuchâtel, dans un état de «conservation remarquable».
«Il s’agit d’une découverte archéologique d’une importance considérable pour notre compréhension de la préhistoire de la région. Son analyse radiocarbone la date entre 750 et 520 av. J.-C., époque où les rives des lacs n’hébergeaient plus de villages. C’est une des très rares embarcations de cette époque en Suisse, préservée quasi dans son intégralité», a expliqué Nicole Pousaz, archéologue du canton de Neuchâtel.
L’embarcation de plus de 12 mètres, fabriquée en un seul morceau de bois, reposait à 3,5 mètres sur un banc de sable de la rive nord du lac. La localisation et la découverte de la pirogue avaient déjà été faites en 2021, avec un dirigeable qui effectuait de la prospection archéologique autour du lac. Sa sortie de l’eau a cependant eu lieu vendredi dernier et a nécessité plusieurs mois de préparation pour ne pas abîmer l’objet.
«Ce genre de pirogue, spécialement grande, était surtout utilisée pour le transport de marchandises et de personnes ou pour faire de la pêche», a encore expliqué l’archéologue Jean-Daniel Renaud. L’embarcation sera soigneusement transportée vers un environnement spécialement aménagé pour son étude approfondie.
- Le sujet de la RTS
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