Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
Pour la première fois, une étude articule un chiffre sur l’ampleur des abus sexuels commis au sein de l’Église catholique en Suisse. Un millier de situations d’abus commis depuis les années 1950 ont été documentées, et il ne s’agit que de celles dont on trouve une trace écrite. On fait le point sur ces révélations dans cette sélection de l’actualité.
Au deuxième jour de sa session d’automne, le Parlement a aussi célébré ce mardi en grande pompe l’anniversaire du texte fondateur de la Suisse moderne, la Constitution fédérale. On vous parle enfin d’un autre – triste - anniversaire, celui du crime qui a bouleversé l’institution pénitentiaire genevoise.
Excellente lecture,
Le département d’histoire de l’Université de Zurich a présenté ce mardi les conclusions de la première étude indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique en Suisse. Un travail mandaté par trois organes catholiques, dont la Conférence des évêques suisses.
L’équipe de recherche a pu documenter 1002 cas d’abus sexuels connus de l’institution depuis le milieu du 20e siècle. Au moins 921 victimes ont été recensées, dont les trois quarts étaient mineures. Dans les cas étudiés, près de 60% des victimes étaient de sexe masculin et environ 40% de sexe féminin. Ces abus ont été commis par 510 personnes, presque uniquement des hommes.
Les chercheuses et chercheurs ont trouvé des preuves d’un large éventail de cas de figure, allant jusqu’aux abus les plus graves ayant duré des années. Si la majorité ont été commis dans le cadre des diverses activités de l’église, les domaines de la formation et de l’aide sociale sont aussi concernés. Environ 30% des cas se sont ainsi déroulés dans des foyers ou des écoles catholiques.
Et il ne s’agirait que de «la pointe de l’iceberg», selon les deux historiennes qui ont dirigé l’étude. De nombreuses archives susceptibles de contenir d’autres cas n’ont en effet pas encore été étudiées. De plus, certains documents ont été détruits et il est très probable que seule une petite partie des cas ait été signalée.
- La dépêche ATS
- Le sujet du 12h45 de la RTSLien externe
- Le rapport completLien externe (en allemand)
- La Conférence des évêques suisses a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire suite à des accusations de dissimulation d’abus sexuelsLien externe, a révélé la presse dimanche
La dernière session parlementaire de la législature a débuté lundi, pour trois semaines. Hier, les élu-es ont notamment voté sur l’obligation d’installer des panneaux photovoltaïques sur certains bâtiments, afin de sécuriser l’approvisionnement en électricité de la Suisse.
Il sera à l’avenir obligatoire d’installer des panneaux solaires sur les nouveaux bâtiments d’une surface supérieure à 300 m2. Le Conseil national (Chambre basse) a aussi accepté un compromis concernant les parkings. Dès 2030, les nouveaux parkings de plus de 500 m2, et les parkings existants de plus de 1000 m2, devront disposer de toits pouvant produire de l’énergie solaire.
Ce mardi, les Chambres se sont mises d’accord sur la contribution des cantons à la réduction des primes maladie pour les ménages modestes. Les cantons devront débourser au moins 3,5 à 7,5% des coûts cantonaux de l’assurance obligatoire des soins pour les subsides aux foyers dans le besoin.
Les parlementaires sont aussi entrés en matière sur un projet du Conseil fédéral visant à faciliter le séjour en Suisse des personnes diplômées originaires d’États tiers. Ce projet vise à pallier la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en Suisse. Si la majorité des deux Chambres sont d’accord sur le fond, le Conseil des États l’a rejeté sur la forme.
- Le suivi de la session sur RTSinfo.chLien externe
- Le sujet du 12h45 de la RTSLien externe sur la réduction des primes maladie
- Toutes les décisions sur le site du ParlementLien externe
- Les enjeux de la session d’automne pour la Cinquième Suisse – l’article de mon collègue Balz Rigendinger
La Constitution fédérale de 1848, acte de naissance de la Suisse moderne, fête aujourd’hui son 175e anniversaire. Les autorités fédérales et cantonales l’ont célébrée ce mardi lors d’une cérémonie au Parlement. À cette occasion, l’exemplaire original est exceptionnellement sorti des Archives fédérales.
L’Assemblée fédérale actuelle fonctionne en grande partie comme il y a 175 ans. Avec un système bicaméral selon le modèle nord-américain, les pères de la Constitution ont trouvé un compromis qui s’est révélé être un véritable coup de génie, a déclaré le président du Conseil national, le centriste Martin Candinas.
Son homologue du Conseil des États, la centriste Brigitte Häberli-Koller, a toutefois tempéré: «à nos yeux, cette Constitution était tout sauf parfaite». Elle a rappelé que le nouvel État est resté durant plus de 120 ans une «République masculine».
Dans son discours, le président de la Confédération Alain Berset a de son côté salué un «acte fort». Pour le Fribourgeois, la Constitution rappelle les grands principes d’une démocratie libérale: dignité humaine, liberté, foi dans l’avenir, volonté constante de progresser et «conviction inébranlable que l’État de droit (…) compte parmi les plus grandes avancées de l’humanité».
- Le sujet de la RTSLien externe
- L’article de mon collègue Olivier Pauchard sur la place de la religion dans la Constitution
- «La Constitution établit les fondements sur lesquels la démocratie peut évoluer en paix»
Le 12 septembre 2013, l’assassinat d’Adeline M. choquait la paisible Suisse. La sociothérapeute genevoise de 34 ans, mère d’une petite fille de 8 mois, était égorgée par un détenu qu’elle accompagnait seule en sortie. Le prisonnier, Fabrice A., avait été condamné à 20 ans de réclusion pour deux viols avec cruauté.
Ce drame a mis en lumière des manquements en série dans l’encadrement des prisonniers dangereux. À l’époque, le président du Conseil d’État Charles Beer a reconnu que l’Etat avait «failli». La presse romande revient aujourd’hui sur ce triste dixième anniversaire et donne la parole à des spécialistes, qui analysent la marque profonde que ce crime a laissée sur l’institution pénitentiaire.
«Avant Adeline, on vivait dans une bienveillance empreinte de naïveté». Ce «constat implacable» est celui du professeur de psychiatrie genevois Panteleimon Giannakopoulos. Le directeur médical de Curabilis, la prison-hôpital pour détenus dangereux ouverte en 2014, estime que «la Suisse romande avait des années de retard, autant dans les structures que dans le contenu des soins». Selon lui, les pratiques ont évolué en dix ans.
Dans un récent rapport, la Commission nationale de prévention de la torture a écrit que les cantons latins avaient tendance à surestimer les risques. La nouvelle directrice du Service de l’application des peines et mesures, Zeinab Aouamri, le concède: «Genève, canton encore habité par ce drame, est probablement plus vigilant […] lorsqu’il s’agit de prendre une décision» (de sortie).
- Retour sur le «séisme institutionnelLien externe» qui a suivi l’assassinat, dans le Temps (sur abonnement)
- «Adeline et le spectre envahissant de la récidive» – l’éditorialLien externe de la journaliste judiciaire Fati Mansour
- L’interview de Panteleimon GiannakopoulosLien externe dans les journaux romands du groupe Tamedia (sur abonnement)
- Et son résumé par l’agence Keystone-ATS
- L’interview de Zeinab AouamriLien externe dans le Temps (sur abonnement)
- La revue de presse faite à l’époque par swissinfo.ch
La Chaîne du Bonheur lance un appel aux dons après le tremblement de terre au Maroc. La fondation humanitaire de la SSR (la maison-mère de swissinfo.ch) a ouvert un compte et appelle à la solidarité de la population en Suisse.
«Nous devons activer la solidarité suisse afin de venir en aide aux milliers de personnes qui ont tout perdu dans cette catastrophe», déclare la directrice de l’organisation, Miren Bengoa, dans un communiqué. La fondation est en lien avec ses ONG partenaires suisses présentes sur place pour évaluer les besoins et examiner les possibilités d’aide d’urgence.
Le dernier bilan provisoire s’élève à presque 2900 victimes et près de 2600 personnes blessées. Les dons pour cette collecte peuvent être faits sur www.bonheur.chLien externe
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative