Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
La place financière suisse risque à nouveau d’être montrée du doigt pour ses liens douteux avec de l’argent russe. Une enquête réalisée par un collectif de journalistes révèle que deux clients proches de Vladimir Poutine possèdent ou possédaient des dizaines de millions dans des banques helvétiques.
Bonne lecture,
À la suite d’une fuite de données, un collectif de journalistes a mis en lumière les liens entre la place financière suisse et l’argent de proches du pouvoir russe.
Tout a commencé en janvier 2023, lorsque la société de gestion de fortune zurichoise Finaport a été victime d’un piratage. Les données volées ont été publiées sur le darknet et analysées par un collectif de journalistes, dont la RTS. Cette fuite de données permet de révéler les pratiques de la place financière suisse et de détailler la manière dont la clientèle fortunée russe a continué d’être servie et conseillée après l’annexion de la Crimée en 2014 et l’invasion de l’Ukraine en 2022.
Alexander Ponomarenko est le patron de Mosvodokanal, une entreprise étatique basée à Moscou spécialisée dans le traitement des eaux usées. Elle soutient l’effort de guerre en continuant de verser une partie de leur salaire aux employés qui souhaiteraient partir combattre en Ukraine. À fin 2022, sa partenaire de longue date et ses enfants détenaient 46 millions de dollars gérés par Finaport.
Jusqu’à fin 2021, Leonid Reiman figurait également sur la liste des clients de l’entreprise suisse. Ancien ministre des Télécommunications du président Vladimir Poutine de 1999 à 2008 et conseiller personnel de l’ancien président Dmitri Medvedev entre 2008 et 2010, il a déposé plusieurs dizaines de millions de francs en Suisse. Alors qu’il avait été condamné en 2006 pour détournement de fonds et blanchiment d’argent, Finaport l’a accepté comme client.
Selon les journaux du groupe Tamedia, Leonid Reiman a notamment pu ouvrir des comptes auprès de la banque privée Julius Bär. La banque zurichoise aurait conservé ce proche de Poutine comme client jusqu’en 2021 au moins. Ni Leonid Reiman ni Julius Bär n’ont réagi à ces accusations.
- Lire le résumé de l’enquête de la RTSLien externe
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Un rapport du laboratoire d’idées Avenir Suisse montre l’importance de l’immigration pour l’innovation en Suisse.
Plusieurs études s’accordent déjà sur l’importance et la nécessité des travailleuses et travailleurs étrangers pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Avenir Suisse vient désormais de compléter le tableau, en publiant une étude qui montre que l’immigration est également prépondérante pour l’innovation.
Le rapport montre que les personnes étrangères sont surreprésentées dans tous les indicateurs en matière d’innovation. Elles sont à l’origine de 4 entreprises nouvellement créées sur 10 en 2022 et de la moitié des start-ups. Elles représentent aussi 52% du personnel de la recherche, 51% des enseignantes et enseignants d’université ou encore 37% du personnel employé dans des secteurs considérés comme très productifs (pharmaceutique, assurances, finance).
La politique migratoire restrictive de la Suisse pourrait toutefois représenter un frein à l’attractivité du pays. C’est pourquoi Avenir Suisse préconise de simplifier l’accès au marché du travail pour la main-d’œuvre hautement qualifiée issue de pays tiers. Une mesure est actuellement discutée au Parlement.
- Lire l’articleLien externe du Temps (sur abonnement)
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Ces derniers mois, le loup fait de nouveau parler de lui. Après la confirmation mercredi de la présence d’une meute dans le Parc national suisse aux Grisons, on apprend jeudi que son plus grand ennemi serait… la route.
Depuis le début des évaluations en 1998, 128 loups ont perdu la vie, indique l’Office fédéral de l’environnement. 54 ont été abattus légalement, 11 ont été braconnés et 38 ont été tués sur la route.
La Suisse compte actuellement environ 250 loups et 26 meutes. Pour la première depuis un siècle, un groupe s’est établi dans le Parc national suisse, en Engadine (Grisons). Le Parc se réjouit que «[sa] biodiversité soit élargie à une nouvelle espèce importante».
En juin de cette année, le Conseil fédéral avait adopté une révision partielle de l’ordonnance sur la chasse, permettant un abattage facilité du loup. Son but est de répondre aux défis auxquels sont confrontés les cantons de montagne et de protéger l’économie alpestre.
- Consulter les détails de la dépêche d’agence
- Une meute de loupsLien externe dans le Parc national suisse (RTS)
- Les loups pourront être abattus plus facilement
En 2023, l’importation de fromages étrangers va pour la première fois dépasser le volume d’exportation de fromages fabriqués en Suisse. Et de plus en plus de fermes productrices de lait jettent l’éponge – une menace pour le savoir-faire helvétique.
Plusieurs facteurs expliquent ce changement de paradigme. Pour Switzerland Cheese Marketing, l’organisation faîtière de la branche fromagère, «la différence en volume entre les importations et les exportations s’amenuise depuis la libéralisation des marchés en 2007. Les fromages importés sont des produits bien meilleur marché que les produits helvétiques.»
Par ricochet, la baisse des volumes de fromage vendus pousse toujours plus d’exploitations laitières à mettre la clef sous la porte. Le prix de actuel du lait ne permet en effet pas de couvrir les coûts de production. Nombre de fermes ne survivent que grâce aux subventions versées par l’État.
Pour sa part, la grande distribution, qui concentre la majeure partie des ventes, garde le silence sur sa manière de calculer la part qui lui revient. Coop assure en tout cas «traiter ses fournisseurs de manière équitable». De son côté, Boris Beuret, président de la faîtière des producteurs de lait (Swissmilk), en appelle au choix individuel des consommatrices et consommateurs pour redresser le cap.
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