Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
À un mois des élections fédérales, nous nous intéressons au profil des Suisses de l’étranger qui espèrent décrocher un siège cet automne au Conseil national à Berne. Et si un seul représentant de la Cinquième Suisse a – à ce jour – réussi à se faire élire, cela ne décourage pas les candidates et candidats actuels, de Medellín à Canberra.
Le sort des bunkers suisses, l’intérêt des partis politiques pour les personnes issues de la migration et le premier rapport d’une experte indépendante de l’ONU sur la Russie complètent cette sélection du jour.
Bonne lecture,
Qui sont ces Suisses de l’étranger qui se présentent aux élections fédérales du 22 octobre? Mes collègues ont cherché à le savoir et vous proposent aujourd’hui le portrait de certaines de ces personnes: de la Colombie à l’Australie.
Au total, 43 membres de la Cinquième Suisse (parmi quelque 5900 candidats et candidates) espèrent obtenir un siège cet automne au Conseil national – un nombre stable puisqu’ils et elles étaient 44 à se présenter aux dernières élections de 2019.
Ces potentiels futurs représentants et représentantes du peuple suisse vivent dans 18 pays, répartis sur six continents (même si les trois quarts sont en Europe), pour un âge moyen de 52 ans. Et s’il reste difficile pour les Suisses de l’étranger de se faire élire (seul le socialiste Tim Guldimann y est parvenu en 2015), cela ne les empêche pas d’y croire.
C’est par exemple le cas d’Emmanuel Bichet, qui se présente sur la liste du parti Le Centre Gauche-PCS Suisse. Diplomate à Canberra en Australie, il est le candidat le plus éloigné de la Suisse. «Nous prévoyons de revenir en Suisse à l’été 2024. Je ferais donc tout au plus le trajet depuis l’Australie pour deux sessions», tempère-t-il. Son but: s’engager en faveur des personnes pauvres en Suisse.
Leonor Chevalier, enseignante retraitée établie à Medellín en Colombie, candidate sur la liste de l’UDC internationale, fait partie du tiers féminin des Suisses de l’étranger visant un siège à Berne. Ses priorités: préserver la culture suisse et trouver des solutions aux problèmes de la Cinquième Suisse.
- Lire notre article (Melanie Eichenberger et Kai Reusser)
- Consulter notre dossier sur les élections fédérales de 2023
- Pourquoi votez-vous depuis l’étranger? (swissinfo)
L’armée suisse ne vendra plus ses vieux bunkers à des privés. Son chef l’a annoncé lundi dans la presse alémanique.
«Nous devons faire avec ce que nous avons», indique le chef de l’armée Thomas Süssli, qui passe actuellement en revue toutes ses infrastructures. Cela inclut utiliser des bunkers déclassés, même si leur position est connue du public. «Ces installations peuvent toujours avoir une utilité militaire si nous en possédons beaucoup dans une région donnée», explique-t-il.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie de l’armée présentée en août et axée sur la défense dans le contexte de la guerre en Ukraine. «Nous décentralisons de plus en plus», indique Thomas Süssli, le but étant d’éviter que l’armée puisse être mise hors d’état de nuire en quelques bombardements.
- Lire l’articleLien externe du Blick
- Lire l’interviewLien externe de Thomas Süssli dans le Tages-Anzeiger (en allemand, abonnement)
- La Suisse et ses lignes Maginot (swissinfo)
- Le réduit national, une nécessité pour Guisan (swissinfo)
La diaspora kosovare de Suisse est dans le viseur des campagnes pour les élections fédérales d’octobre. Celle-ci ne figurait pas jusqu’ici sur la carte des stratèges électoraux.
Avec une communauté forte de 250’000 personnes, dont plus de 33’000 disposent de la double nationalité, les voix de la diaspora kosovare pourraient être décisives pour emporter certains sièges cet automne.
C’est pourquoi les partis se bousculent, pour la première fois cette année, pour gagner les suffrages de ces personnes. C’est le cas du Parti socialiste qui compte le plus grand nombre de candidats et candidates issus de l’immigration kosovare. Le deuxième parti de Suisse jouit en outre du soutien officiel du parti gouvernemental du Kosovo, populaire auprès de la diaspora kosovare de Suisse.
À droite aussi, cette communauté est désormais convoitée. L’UDC (droite conservatrice), qui en 2011 faisait campagne avec le slogan «Les Kosovars éventrent les Suisses», se positionne aujourd’hui comme défenseur des intérêts des Kosovars de Suisse via son engagement «en faveur de la classe moyenne et de l’artisanat».
Sur le même thème, le Blick enquête plus largement sur l’engouement des partis politiques pour les personnes issues de la migration et juge peu probable une réelle meilleure représentation de celles-ci au Parlement cet automne.
- Lire notre article (Adelina Gashi)
- Lire l’articleLien externe du Blick
Et pour finir, à Genève, c’est la publication lundi du premier compte rendu de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Russie qui retient notre attention.
Sans surprise, la situation des droits humains en Russie «s’est significativement dégradée» depuis le début de la guerre en Ukraine, indique la Bulgare Mariana Katzarova. Cette experte indépendante avait été mandatée par le Conseil des droits de l’homme en octobre 2022.
Pour rappel, c’est la première fois qu’un membre permanent du Conseil de sécurité est visé par une telle enquête. Dans son premier rapport, qu’elle doit présenter jeudi aux 47 membres du Conseil des droits de l’homme, l’experte dénonce de «graves restrictions» aux libertés, l’augmentation des condamnations «politiquement motivées» et la mise en place de récentes législations visant à «museler» la société civile et les opposants.
La Russie avait été suspendue du Conseil des droits de l’homme en avril 2022, mais continue de participer en tant qu’État observateur à ses sessions. L’organe onusien basé à Genève avait également décidé en mars 2022 d’enquêter sur les violations présumées des droits humains par la Russie en Ukraine. Ses membres doivent décider prochainement de prolonger ou non le mandat de la rapporteuse spéciale.
- Lire la dépêche de l’ATS (swissinfo)
- La Russie boutée hors du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, et après? (swissinfo)
- La Russie a commis un «large éventail» de crimes de guerre, selon la Commission d’enquête de l’ONU (swissinfo)
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