Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La politique étrangère ne prend que peu de place dans la campagne en vue des élections du 22 octobre. Aujourd’hui, nous essaierons de comprendre pourquoi. Et surtout, je vous en parlerai avec la visite à New York du président de la Confédération. La question de l’asile – elle aussi liée à la politique étrangère – sera aussi au menu de cette lettre d’information.
Bonne lecture,
Vous l’aurez certainement remarqué si vous vous intéressez aux élections fédérales, la politique étrangère n’est que rarement mentionnée dans les campagnes électorales en Suisse.
Pourquoi? Le manque de débat public, les opinions divergentes au sein des partis, la complexité des dossiers, et leur côté abstrait ou éloigné du quotidien de la population expliquent, selon les cinq spécialistes que nous avons interrogés, la mise en sourdine de ces thèmes à l’approche des élections.
Ce ne sont en tout cas pas les problématiques qui manquent. Des négociations avec l’Union européenne, à l’action suisse au Conseil de sécurité en passant par la politique de neutralité dans un contexte de guerre en Ukraine: le prochain gouvernement – qui sera élu par le Parlement après son propre renouvellement le 22 octobre – aura du pain sur la planche.
- Lire notre article (Giannis Mavris)
- Consulter notre dossier sur les élections fédérales
Le président de la Confédération, Alain Berset, est à New York. Il a participé lundi au Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, tenu dans le cadre de l’Assemblée générale, et a plaidé pour «un système multilatéral fort».
À la mi-chemin, la perspective d’atteindre les ODD – un lot de 17 objectifs pour 2030 que la communauté internationale s’est fixé en 2017, parmi eux, éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde – semble plus éloignée que jamais.
«Les progrès de plus de 50% des cibles des objectifs de développement durable sont faibles et insuffisants; pour 30%, ils stagnent ou reculent», avertissait récemment le secrétaire général de l’ONU, comme le rappelle Le Temps dans son analyse.
Des progrès ont pourtant été accomplis lors des premières années, notamment dans le domaine de la santé. Mais le Covid, la guerre en Ukraine et l’explosion des coûts de l’énergie ont freiné cette dynamique. Le changement climatique, dont «les conséquences renforcent les inégalités, affectent l’équilibre mondial, menacent la stabilité», a déclaré Alain Berset lundi, est aussi pointé du doigt.
- Lire la dépêche de l’ATS
- Lire l’articleLien externe du Temps (abonnement)
Depuis mi-juillet, la Suisse accorde plus facilement l’asile aux Afghanes en raison des discriminations dont elles souffrent dans leur pays. Un changement qui inquiète la droite.
Depuis la prise de pouvoir des talibans en 2021, la répression à l’encontre des femmes afghanes s’est sévèrement accentuée, au point de constituer un «apartheid de genre», selon le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Afghanistan.
De son côté, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) estime que les Afghanes sont notamment victimes de «persécutions pour motif religieux» et leur accorde donc – sans que cela soit un automatisme – le statut de réfugié. Contrairement à l’admission provisoire qu’elles recevaient jusqu’ici, celui-ci leur permet par exemple de trouver du travail et de voyager plus facilement.
Le changement, sensible en période de campagne électorale, suscite l’inquiétude de l’UDC et du PLR. Le premier craint une surcharge du système de sécurité sociale alors que le deuxième y voit le danger de «créer un appel d’air». Du côté du gouvernement, la ministre en charge de la migration, Elisabeth Baume-Schneider, affirme que seul un petit nombre de femmes est concerné.
- Lire l’articleLien externe de la RTS
- Fatima Haidari, une journaliste afghane en exil (swissinfo)
- Pourquoi l’asile en Suisse reste inaccessible aux réfugiés afghans (swissinfo)
Actuellement en session à Berne, le Parlement a décidé mardi de valider un crédit de 2,59 milliards de francs destiné au déminage de l’ancien dépôt de munitions de Mitholz.
Pour rappel: le dépôt situé dans un petit village de l’Oberland bernois avait explosé en 1947, détruisant des dizaines de maisons et faisant neuf morts. Le risque a ensuite longtemps été considéré comme nul jusqu’à ce que le ministère de la Défense demande en 2018 l’évacuation du village en raison du danger posé par les quelque 3500 tonnes d’explosifs et de munitions restants, dont on ne connaît ni l’emplacement ni l’état.
Le déminage coûtera donc 2,59 milliards de francs à la Confédération. Le crédit sera versé sur 25 ans, avec une première tranche de 1,09 milliard pour les opérations de préparation, 740 millions pour le déminage et la remise en état, et 760 millions pour couvrir le renchérissement et les risques.
Quant aux habitants et habitantes du village, seuls ceux d’une vingtaine de maisons devront être évacués d’ici fin 2030. En 2020, mes collègues avaient réalisé un reportage auprès de la population de Mitholz, dont une bonne partie n’était pas née lors de l’explosion, pour comprendre leur inquiétude. Vous pouvez le relire en suivant le lien ci-dessous.
- Lire l’articleLien externe de la RTS
- Lire notre reportage à Mitholz (Benjamin von Wyl et Thomas Kern)
Et pour finir, mes collègues spécialistes des problématiques qui concernent les Suisses de l’étranger vous invitent à participer à leur prochaine séance de rédaction, qui aura lieu ce jeudi. Voici leur message:
Chères Suissesses et chers Suisses de l’étranger,
Chaque semaine, nous nous réunissons pour une séance de rédaction. Et nous aimerions vous inviter à participer à l’une d’entre elles!
Participez à la discussion, venez avec vos idées et vos critiques. Nous voudrions savoir ce qui vous intéresse, sur quels sujets vous voudriez en savoir plus et sur lesquels nous devrions écrire selon vous.
Intéressé-e? Notre prochaine séance de rédaction ouverte au public aura lieu jeudi 21 septembre à 14h00 (heure suisse). Écrivez un courriel à l’adresse swissabroad@swissinfo.ch pour vous inscrire. Nous vous enverrons ensuite toutes les instructions nécessaires pour participer en ligne.
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