Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
Vous le savez, la législature touche à sa fin et le bilan en ce qui concerne la prise en compte des besoins de la Cinquième Suisse est assez maigre. Quelques parlementaires tentent toutefois un dernier appel du pied à la diaspora.
Outre les élections fédérales, je vous parle dans cette sélection de l’avenir du partenariat entre les biotechs Moderna et Lonza, et de celui de l’Église catholique face au scandale des abus sexuels.
Excellente lecture,
En ces derniers jours de l’ultime session parlementaire de la législature, la Cinquième Suisse est enfin à l’ordre du jour. swissinfo.ch dresse un tour d’horizon des interventions concernant les Suisses de l’étranger récemment déposées à Berne.
Vote électronique et exercice des droits politiques en général, création d’une circonscription propre, couverture sociale…: après quatre ans durant lesquels les problématiques de la diaspora helvétique sont largement restées sous le radar à Berne, les parlementaires tentent de se rattraper dans la dernière ligne droite, analyse mon collègue Balz Rigendinger.
227’000 Suisses de l’étranger sont en âge de voter cette année. Le sprint final pour remporter les faveurs de ce puissant électorat a commencé en mai de cette année, à peine six mois avant les élections fédérales du 22 octobre. C’est à partir de ce moment que l’engagement des parlementaires en faveur de la diaspora a sensiblement augmenté.
Reste qu’entre 2019 et 2023, le peu d’interventions politiques concernant les Suisses de l’étranger ont eu encore moins d’impacts notables. Beaucoup de ces interventions seront traitées lors de la prochaine législature, qui débutera avec un agenda bien rempli.
- Dernière ligne droite pour obtenir les faveurs des Suisses de l’étranger – l’article de mon collègue Balz Rigendinger
- Votations: dans quelle mesure les Suisses de l’étranger divergent des votes nationaux
- Les enjeux de la session d’automne pour la Cinquième Suisse
- Le bilan de la législature par le Président de l’Organisation des Suisses de l’étranger, Filippo Lombardi
Le nombre de candidats et candidates aux élections au Conseil national atteint d’ailleurs un nouveau record cette année. Pas moins de 5909 personnes postulent à un siège dans les 20 cantons à scrutin proportionnel, soit 27% de plus qu’en 2019, selon des données publiées ce lundi par l’Office fédéral de la statistique (OFS).
La part féminine de candidatures reste plutôt stable. Elle s’établit à 41% cette année, un record néanmoins assez proche des 40,3% d’il y a quatre ans. À titre de comparaison, on dénombrait un peu moins d’un tiers de candidatures féminines en 1991.
Plus étonnant: à 43,6 ans, la moyenne d’âge des prétendants et prétendantes est la plus élevée depuis 1991 au moins. Elle s’établissait à 41,75 ans en 2019 et 40,59 en 2015. Si près de 30% des personnes qui se présentent ont moins de trente ans, on compte aussi une dizaine d’octogénaires. La plus jeune candidate aura 18 ans le jour même de l’élection, tandis que le doyen a 88 ans.
Les candidatures sont les plus nombreuses au Centre et chez les Vert’libéraux (PVL). Ces partis représentent à eux deux près d’un tiers de toutes les postulations (respectivement 1099 et 839). Du côté des partis majoritaires de la législature en cours, l’UDC (droite conservatrice) présente 630 candidatures, contre 603 pour le PLR (droite libérale) et 703 pour le Parti socialiste.
- Le communiquéLien externe de l’OFS
- Qui sont ces Suisses de l’étranger qui briguent une place au Conseil national? – l’article de ma collègue Melanie Eichenberger
- Tous nos contenus d’aide au vote en vue des Fédérales
La semaine dernière, Moderna a annoncé mettre fin à la production d’ARNm pour son vaccin contre le Covid-19 sur le site de Lonza à Viège, en Valais. Les entreprises pharmaceutiques américaine et suisse sont liées par un «partenariat stratégique» de dix ans depuis mai 2020.
Moderna a émergé pendant la pandémie en étant une des premières à mettre sur le marché un vaccin contre le Covid. Au plus fort de la pandémie, six lignes de production avaient été mises en service à Viège et Lonza avait même de la peine à recruter pour tenir la cadence.
La situation semble aujourd’hui radicalement différente. Moderna justifie sa décision par une diminution de la demande et des besoins d’économie. Depuis la fin de la crise sanitaire, les gens se vaccinent moins; or, le vaccin anti-Covid est à ce jour le seul produit de Moderna, qui est tombée dans les chiffres rouges, une première depuis l’homologation de son vaccin fin 2020.
Le PDG de la biotech de Boston, Stéphane Bancel, se veut toutefois confiant dans l’avenir du groupe. Dans un entretien publié ce lundi dans le Temps, il assure que le partenariat avec Lonza se poursuit. Moderna prépare en effet d’autres vaccins ou traitements. «Nous discuterons de possibles collaborations [avec Lonza] au fur et à mesure que notre portefeuille d’ARN messagers se concrétisera», assure-t-il.
- L’interview de Stéphane Bancel dans le TempsLien externe et l’analyse des difficultés de champions de la pandémieLien externe (sur abonnement)
- La dépêche sur RTSinfo.chLien externe
- Moderna met fin à la production de son vaccin sur le site de Lonza à Viège – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
Le scandale des abus sexuels pousse l’Église catholique suisse à se repenser. Dans la presse dominicale, l’évêque de Bâle Felix Gmür, qui préside la Conférence des évêques suisses, s’est notamment dit favorable à l’abolition du célibat des prêtres.
Il y a deux semaines, un rapport a pour la première fois révélé l’ampleur des abus sexuels commis dans l’Église en Suisse. Une équipe de recherche a documenté un millier de cas, qui ne représenteraient «que la pointe de l’iceberg», et montré comment l’Église a cherché à les étouffer. Depuis, l’institution fait son examen de conscience.
Dans un entretien accordé à la NZZ am Sonntag, l’évêque de Bâle reconnaît des erreurs et assure vouloir de profondes réformes. Il faut une nouvelle morale sexuelle et une meilleure répartition, moins décentralisée, du pouvoir au sein de l’Église, déclare-t-il au journal alémanique.
«Le temps est venu d’abolir l’obligation du célibat, estime Felix Gmür, qui ajoute que l’exclusion des femmes de l’ordination sacerdotale devrait également tomber. «La subordination des femmes dans l’Église catholique est pour moi incompréhensible», dit l’évêque.
- Célibat, secret, ordination des femmes: le scandale des abus sexuels force l’Église suisse à se repenser – l’article du TempsLien externe
- Hommes mariés et femmes bientôt ordonnés prêtres? – l’article de 24 HeuresLien externe
- Abusé étant enfant, Daniel Pittet décide de «pardonner» et de servir l’Église – le sujet du 19h30 de la RTSLien externe
- Après les révélations, l’Église catholique fait déjà face à des demandes de sortie de l’institution – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Dialogue: l’Église catholique va-t-elle vraiment s’occuper des cas d’abus sexuels en son sein?
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