Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes de partout,
Chaque année fin septembre, c’est une annonce autant redoutée qu’attendue en Suisse: celle du montant des primes d’assurance maladie pour l’année à venir.
Les autorités avaient prévenu que la hausse pour 2024 serait conséquente et c’est confirmé, puisqu’elles viennent de communiquer la plus forte augmentation en dix ans.
Un coup dur pour des ménages déjà frappés par l’inflation, et un système que tout le monde veut réformer, sans trouver de solution miracle.
Excellente lecture,
C’est la hausse la plus importante depuis dix ans: le Conseil fédéral a annoncé ce mardi une augmentation moyenne des primes maladie de 8,7% pour 2024, ce qui correspond à une hausse moyenne de 28,70 francs par mois. La prime moyenne mensuelle atteindra ainsi 359,50 francs l’an prochain.
Cette hausse résulte d’une augmentation des coûts de la santé plus importante que prévu, liée à différents facteurs parmi lesquels l’augmentation des consultations médicales et des prestations ambulatoires en milieu hospitalier, ou encore la hausse des prix des médicaments.
Tous les cantons sont concernés. En Suisse romande, le canton de Vaud affiche la hausse la plus forte (+9,9%), pour un total de 400,80 francs en moyenne pour une personne adulte. C’est à Genève que la prime moyenne est la plus élevée du pays, à 454,40 francs après une augmentation de 9,1%. C’est une «très mauvaise nouvelle pour les ménages qui souffrent déjà de la hausse des prix», a convenu le ministre de la Santé Alain Berset lors de l’annonce.
En comparaison internationale, une part importante du financement du système de santé suisse repose sur les ménages. Interrogé par ma collègue Katy Romy, l’économiste Carlo De Pietro souligne que son avantage est de permettre à tout le monde d’avoir le même accès aux soins. Mais il pointe la difficulté de financer ce système «luxueux», en faisant passer à la caisse riches et pauvres à parts égales.
- Les ménages suisses croulent sous les frais de santé – l’analyse de ma collègue Katy Romy
- L’interview du conseiller fédéral Guy Parmelin dans la Matinale de la RTSLien externe
- Le suivi des annonces liées aux primes maladie sur RTSinfo.chLien externe
- Pas de vacances et les parents ne vont pas chez le médecin – les primes maladie pèsent sur les budgets modestes, écrit 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
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La grande réforme de l’énergie, visant à mettre en œuvre la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération, a été bouclée par le Parlement suisse. Le Conseil national (la Chambre basse) a rejoint ce mardi la Chambre haute (le Conseil des Etats) sur les derniers points du projet.
Le Parlement a fixé des objectifs de production d’énergies renouvelables plus ambitieux que le Conseil fédéral. L’approvisionnement en électricité, notamment en hiver, devrait ainsi être assuré. Concrètement, les grandes installations hydrauliques, photovoltaïques, éoliennes et de pompage-turbinage pourront être plus facilement construites et primeront sur la protection du paysage.
Concernant l’énergie solaire sur les toitures, les Chambres se sont mises d’accord sur une obligation pour les bâtiments d’une surface supérieure à 300 m2. En revanche, il n’y aura finalement pas d’obligation d’installer des panneaux solaires sur les parkings. La réforme contient une palette d’autres mesures, notamment la mise sur pied d’une réserve d’énergie stratégique.
Parmi les autres décisions prises en cette dernière semaine de session parlementaire, le Parlement a par ailleurs donné son feu vert à la vente de 25 chars Leopard 2 à l’Allemagne. Berlin a promis de ne pas les envoyer à Kiev, par égard pour la neutralité, mais les utilisera pour refaire ses propres stocks, ou ceux d’autres armées occidentales.
- Le Parlement s’accorde sur la grande réforme de l’énergie – l’article de RTSinfo.chLien externe
- Encore deux tiers des ménages se chauffent au gaz ou au mazout, indique l’OFSLien externe
- Voici à quoi devrait ressembler une Suisse décarbonée en 2050
- Le suivi au jour le jour de la session des Chambres sur RTSinfo.chLien externe
- Berne accepte de remettre 25 chars de combat à l’Allemagne pour aider indirectement l’Ukraine – l’article du TempsLien externe
Les grandes banques suisses jouent un rôle important dans le financement des entreprises du secteur des énergies fossiles. Une enquête d’un consortium international de médias, publiée ce mardi, révèle comment UBS et Credit Suisse ont permis à des multinationales pétrolières et gazières, telles que Sinopec, Gazprom ou encore Petrobras, de toucher des milliards.
L’enquête, à laquelle a participé le groupe de médias suisse Tamedia, s’est concentrée sur les emprunts, également appelés obligations ou «bonds». Peu connus du public, ces emprunts représenteraient aujourd’hui environ la moitié du financement de ces entreprises, contre un quart il y a dix ans. Comme il s’agit d’un financement indirect, contrairement aux crédits, la responsabilité est plus diffuse.
Plus de 1600 obligations de ce type pour des entreprises fossiles ont été mises sur le marché depuis l’Accord de Paris sur le climat, montre l’enquête. Leur volume total s’élève à 1011 milliards de francs et la place financière suisse est un acteur important. Avec un total de 263 milliards, Credit Suisse et UBS se placent même au 15e rang mondial.
Les deux grandes banques suisses se sont pourtant engagées à réduire à zéro net les émissions de CO2 de leurs opérations commerciales d’ici 2050. Mais depuis, elles ont continué à exploiter leurs activités d’emprunts fossiles, avec des durées d’engagement s’étalant, pour certaines, sur plusieurs décennies.
- L’enquête à lire sur 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
- Énergies fossiles: les banques toujours en proie aux critiques en 2022
- Des fonds «verts» de banques suisses financent des cimentiers et pétroliers – l’article de la RTS
Le fabricant suisse de chocolats Läderach est dans la tourmente. La semaine dernière, un documentaire de la SRF (télévision publique alémanique) a révélé des abus sur des élèves de l’école privée évangélique fondée en 1995 à Kaltbrunn (canton de Saint-Gall) par Jürg Läderach, ex-patron du groupe.
Les élèves de l’école étaient systématiquement battus. Dans le documentaire, d’anciens élèves témoignent de coups de ceinture et de violence psychique. Un rapport d’enquête externe mandaté par l’école il y a deux ans a confirmé une «théologie de la peur», une «culture de la manipulation, de la menace» ainsi que des pratiques d’interrogatoires et des confessions sous pression.
Ces révélations commencent à entraîner des répercussions pour le chocolatier. Le Zurich Film Festival (ZFF) a ainsi annoncé samedi la fin de son partenariat avec la marque. Selon le Tages-Anzeiger, la Fête fédérale de lutte est aussi en train de réfléchir à la question. Le canton de Saint-Gall pourrait mener sa propre enquête sur la base des recherches de la SRF, indique le journal.
De son côté, la génération actuelle à la tête de Läderach dit «avoir contribué à ce que le passé soit traité sans pitié». L’un des fils de Jürg, Johannes Läderach, qui dirige la chocolaterie depuis 2018, a déclaré aux médias en ligne de Tamedia avoir lui-même fréquenté cette école et a confirmé le climat de peur. S’il n’a pas été frappé, le fait de ne pas avoir pu empêcher les abus lui pèse, a-t-il assuré.
- L’école évangélique de Jürg Läderach pointée du doigt pour des cas de violence – l’article à lire sur RTSinfo.chLien externe
- Les révélations concernant Läderach ont des conséquences pour le chocolatier – le sujet de la RTSLien externe et le documentaire de la SRF
- Les accusations d’abus rendent l’avenir de Läderach incertain – la dépêche ATS sur le site du TempsLien externe
- De nos archives: Läderach, le chocolat frais qui veut conquérir le monde
- L’interview de Johannes Läderach à TamediaLien externe (sur abonnement)
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