Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Sidération. Le mot est sur toutes les lèvres après le retour du conflit au Proche-Orient ce week-end. Alors que les affrontements entre Israël et le Hamas se poursuivent, le gouvernement suisse est une nouvelle fois pressé de désigner le Hamas comme organisation terroriste. Au moment où nous écrivons ces lignes, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis s’exprime devant les médias à Berne sur la situation actuelle en Israël.
Bonne lecture,
L’attaque déclenchée par le Hamas contre Israël samedi matin a surpris tout le monde. Les Suisses en Israël aussi sont sous le choc. Environ 28’000 Helvètes résident de manière permanente en Israël et quelques milliers y seraient encore, selon les informations données à SRF par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Les représentations suisses en Israël sont restées ouvertes ce week-end pour répondre aux demandes des citoyennes et des citoyens suisses, a indiqué le DFAE, qui a également renforcé ses équipes et suit la situation de près. «Le DFAE ne prévoit actuellement aucun vol spécial», a toutefois expliqué David Grichting, directeur de la Direction consulaire du DFAE.
Le DFAE formule trois recommandations à l’intention de la communauté suisse présente en Israël: elle doit suivre attentivement les conseils des autorités locales, lire les conseils aux voyageurs et les dernières informations du DFAE et rester en contact avec les voyagistes. Par ailleurs, le département déconseille tout voyage en Israël qui ne présente pas un caractère urgent.
Binational suisse et israélien, Martin Sessler réside dans un kibboutz, à quelques kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza. «L’armée nous a demandé de quitter notre foyer, comme les autres villages de la région, j’imagine pour pouvoir mener librement une opération militaire contre la bande de Gaza. Nous allons devoir évacuer d’ici ce soir, trouver une chambre dans un hôtel près de la mer Morte», a-t-il témoigné dimanche soir à la RTS.
- Les recommandationsLien externe du DFAE à lire sur SRF
- Lire le témoignageLien externe de Martin Sessler sur RTS
- L’interviewLien externe du secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites dans Blick
- La Suisse pressée de désigner le Hamas comme organisation terroriste sur RTSinfo.chLien externe
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Les Suisses pourraient envisager de ne pas réélire un ou une ministre en place, selon un sondage réalisé par le groupe de presse Tamedia. L’enquête nous apprend aussi que le ministre la Santé sur le départ Alain Berset et la ministre de la Défense Viola Amherd sont les «chouchous» du collège gouvernemental.
En Suisse, les ministres en place sont en principe réélu-es par le Parlement. Seules deux exceptions à la règle dans l’histoire récente de la Confédération: Ruth Mezler qui n’avait pas été réélue en 2003 et Christophe Blocher en 2007. S’il revenait au peuple d’élire les conseillers fédéraux, il serait prêt à recommencer: 47% des Suisses seraient prêts à déboulonner un ou une ministre en place, selon le sondage.
La composition actuelle du Conseil fédéral – 2 UDC, 2 socialistes, 2 PLR et un Centre – ne convainc plus que 26% des personnes interrogées. Toutefois, les alternatives font défaut. Aucune des autres options testées par le sondage ne recueille un score plus important. Le remplacement d’un ou une PLR par un ou une Vert-e ne séduit par exemple qu’un Suisse sur cinq.
Le conseiller fédéral démissionnaire socialiste Alain Berset et la ministre du Centre Viola Amherd bénéficient de la meilleure cote de popularité. Albert Rösti, qui n’a pas encore une année de fonction, occupe la troisième position. La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter est quatrième. Les trois dernières places sont occupées dans l’ordre par Guy Parmelin, Ignazio Cassis et Élisabeth Baume-Schneider.
- Lire l’article de 24 heuresLien externe sur le sondage (abonnement) et dans 20 minutesLien externe
- Notre interview avec Alain Berset le jour de l’annonce de sa démission
Il n’y a guère de pays européens où la polarisation politique est aussi forte qu’en Suisse, constatent les journaux alémaniques du groupe Tamedia. À moins de deux semaines des élections fédérales, les quotidiens ont rassemblé les données les plus importantes à ce sujet.
La polarisation en Suisse a augmenté au cours des 25 dernières années. Les électrices et les électeurs se positionnent de plus en plus à gauche et à droite de l’échiquier politique, selon l’étude électorale Selects de l’Université de Lausanne. La part de celles et ceux qui se situent au centre a diminué de moitié entre 1995 et 2019.
De plus, les partis suisses sont très à droite et à gauche en comparaison européenne, montre une étude de l’Université de Zurich. Cela est lié au système de la démocratie directe, qui oblige les partis à travailler ensemble au sein du gouvernement, explique l’économiste politique Ivo Scherrer. Les partis ne peuvent ainsi pas mettre en œuvre leurs positions extrêmes. «Le système politique suisse tolère donc une polarisation politique relativement élevée», estime Ivo Scherrer.
La Suisse n’est certes pas encore aussi divisée que la société américaine. Ivo Scherrer met toutefois en garde: la capacité de compromis est de plus en plus affectée, et le pays dérive vers un état d’irritabilité constante, ce qui rend plus difficile la poursuite d’une politique constructive.
- Lire l’articleLien externe dans le Bund (en allemand sur abonnement)
- La polarisation s’accentue au sein des législatifs du pays – l’articleLien externe de 24 heures (sur abonnement)
- Un article de swissinfo.ch sur la polarisation (décembre 2017)
Face à l’apparition de nouveaux parasites, les autorités suisses sont de plus en plus souvent contraintes de délivrer des autorisations d’urgence pour des pesticides d’ordinaire non autorisés.
L’agriculture suisse a dû affronter de nouveaux défis ces dernières années: des choux de Bruxelles assaillis par des mouches blanches, des abricots et des prunes ravagés par des drosophiles ou encore des carottes attaquées par des pucerons. Parallèlement, 208 substances ont été retirées de la liste suisse des pesticides autorisés depuis 2005, car elles ont été jugées nocives pour la santé humaine ou l’environnement.
Pour faire face à ces nouveaux fléaux, l’Office fédéral suisse de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires a ainsi dû accorder de plus en plus de permis d’urgence pour l’utilisation temporaire de pesticides qui ne figurent pas sur la liste des substances autorisées.
En Suisse, les pesticides qui reçoivent une homologation d’urgence ne font pas partie de la catégorie à haut risque. Toutefois, au sein de l’Union européenne, 14 des 24 quatre pesticides interdits ont reçu 236 autorisations d’urgence au total. Ce procédé est inquiétant pour la santé des consommateurs et des consommatrices, puisque la Suisse importe une grande quantité de fruits, de légumes ou de céréales de l’UE.
- Lire l’article de mon collègue Anand Chandrasekhar
- Un article sur la relation entre la Suisse et les pesticides sur swissinfo.ch (mai 2021)
- Un épisode de l’émission Temps PrésentLien externe consacré aux pesticides (septembre 2021)
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