Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Dans le conflit au Proche-Orient, les attaques se suivent et l’horreur le dispute à la tragédie. Après le bombardement d’un hôpital de la bande de Gaza, la Suisse condamne, le monde appelle à la désescalade, la Russie (!) demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, mais les tirs de roquettes continuent et les belligérants se renvoient la faute.
Et pendant ce temps-là, dans le canton du Valais, on creuse des tranchées dans un glacier.
Bonne lecture,
La Suisse condamne la frappe meurtrière sur un hôpital de la bande de Gaza mardi. Berne exige une enquête approfondie.
«La Suisse rappelle que les hôpitaux et les civils doivent être protégés en tout temps en vertu du droit international humanitaire», a écrit mardi soir le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur la plateforme X (anciennement Twitter), rejoignant une vague de condamnations dans le monde entier.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a accusé Israël d’être à l’origine de cette frappe. Israël impute quant à lui le tir de roquette au Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien. Des centaines de victimes se trouveraient encore sous les décombres de l’hôpital, où 200 à 300 personnes seraient mortes, d’après le ministère de la Santé de la bande de Gaza.
Parallèlement, la Suisse a décidé de soutenir Israël dans l’identification des victimes décédées à la suite de l’attentat terroriste du Hamas. Pour ce faire, cinq spécialistes de la police scientifique et de médecine légale suisses ont atterri mardi sur le sol de l’État hébreu.
- Lire la dépêche ATS
- Le résumé de la situationLien externe par RTS
- Le communiquéLien externe du DFAE
- Le tweetLien externe du DFAE
Des associations de protection de la nature demandent l’arrêt des travaux sur le glacier qui doit accueillir une piste de la Coupe du monde de ski à Zermatt.
En vue des descentes de la Coupe du monde de ski alpin prévues du 11 au 19 novembre, des travaux de construction sont en cours sur le glacier du Théodule pour aménager une piste de ski. Le WWF, Pro Natura et Mountain Wilderness Schweiz veulent faire la lumière sur des soupçons de travaux illicites.
En effet, l’organisation de la Coupe du monde a refusé de dévoiler le tracé précis de la piste. Or, selon des relevés GPS effectués par le quotidien 20 minutes, le tracé pourrait déborder de la partie affectée à la piste. Les organisations de protection de la nature ont donc mandaté Avocat-e-s pour le climat de saisir les autorités compétentes du canton du Valais, où se trouve le glacier, d’une requête urgente d’interruption immédiate des travaux.
Alors que ces dernières décennies, les glaciers ont perdu près de 30% de leur surface, le bien-fondé de tels projets est remis en question. L’organisation de descentes de ski aussi tôt dans la saison est également fortement questionnée. Des enjeux économiques seraient à l’origine de ces décisions: pour attirer les touristes à Zermatt pour toute la saison, il faut commencer de bonne heure.
- Lire l’articleLien externe de la RTS
- Fonte des glaciers: est-il possible d’anticiper les inondations?
- Une nouvelle fonte record des glaciers menace en Suisse
- Glaciers dans les Alpes hier et aujourd’hui
Le candidat UDC Andreas Glarner a fabriqué une fausse vidéo mettant en scène l’une de ses adversaires. Après le tollé politique déclenché et une action en justice de la victime, il a dû retirer sa vidéo de X.
«Je m’appelle Sibel Arslan des Verts et je veux que tous les criminels turcs soient expulsés. S’il vous plaît, votez pour l’UDC aux fédérales et mettez deux fois le nom d’Andreas Glarner sur votre liste», peut-on entendre dans la vidéo publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter) par Andreas Glarner. Or la conseillère nationale verte n’a jamais tenu ces propos. La vidéo a été fabriquée par intelligence artificielle.
Selon l’auteur de la vidéo, qui se représente lors des élections fédérales de dimanche, le film est peut-être problématique, mais certainement pas malhonnête ou illégal, puisqu’il était clairement identifié comme artificiel. Un avis que ne partage pas le tribunal civil de Bâle-Ville, qui lui a ordonné de retirer ses images après une plainte de Sibel Arslan.
Mardi soir, les principaux partis politiques ont réagi en condamnant de telles vidéos. Ils ne toléreront pas ces pratiques entre parlementaires et estiment que «cela rompt la confiance de la population suisse dans les déclarations des hommes et femmes politiques, des partis et de la démocratie dans son ensemble.»
- Consulter les détails de l’histoireLien externe sur RTS
- Où en est la Suisse en matière de réglementation de l’intelligence artificielle?
- Élections fédérales: l’intelligence artificielle n’est pas de bon conseil
Plus
Le canton de Fribourg publie deux volumes sur les procès en sorcellerie. Ils mettent en lumière les mécanismes de ces derniers, mais surtout, ils bousculent quelques idées reçues.
Contrairement à la croyance populaire, la très grande majorité des procès en sorcellerie n’ont pas eu lieu au Moyen-Âge, mais sous l’Ancien Régime. C’est ce que montre l’étude par deux collaborateurs des Archives de l’État de Fribourg de documents relatifs à 360 procès pour sorcellerie, instruits de 1493 à 1741 par le tribunal de la ville de Fribourg.
En outre, si c’est l’Inquisition qui a commencé à pourchasser des personnes pour sorcellerie, les autorités laïques ont rapidement pris le relais. Elles ont largement été aidées de la population, qui croyait au diable et à la magie. «L’accusation en sorcellerie était un exutoire pour expliquer les malheurs», indique Lionel Dorthe, coauteur.
Tout le monde pouvait être touché; aussi les hommes, concernés par un tiers des accusations. La mort n’était pas non plus forcément au bout du procès. Dans près de la moitié des cas, la sentence se soldait par un bannissement. Elle était aussi parfois «adoucie». Pour éviter que la personne condamnée ne meure par l’action des flammes, elle était par exemple d’abord étranglée.
- Le vrai visage des sorcières (et sorciers)
- La chasse oubliée des loups-garous en Suisse
- Cloches, mauvais esprits et créatures farfelues
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative