Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les tensions que génère la guerre au Proche-Orient se sont notamment matérialisées en France la semaine dernière par une vague de fausses alertes à la bombe dans les aéroports du pays. Selon le gouvernement français, une adresse e-mail en Suisse était à l’origine d’une majorité d’entre elles. Cela soulève la question de savoir si la Suisse a pu servir de base arrière aux cybercriminels.
Le bilan de l’utilisation du vote électronique d’une partie de la Cinquième Suisse, et le dernier rebond dans l’affaire de la Coupe du monde de ski à Zermatt nous intéressent aujourd’hui aussi.
Bonne lecture,
La Suisse a-t-elle servi de base arrière pour les lanceurs de fausses alertes à la bombe ayant paralysé récemment plusieurs aéroports en France? Tamedia s’est penché sur la question.
Ces alertes, qui ont notamment provoqué l’évacuation deux jours de suite de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, avaient «quasiment toujours» pour source une adresse e-mail basée en Suisse, selon le ministre français des Transports. Et de préciser que l’Union européenne «vient de renforcer son arsenal juridique» pour sanctionner les plateformes qui les hébergent, un tacle implicite à l’encontre de la Suisse.
Contacté par Tamedia, l’Office fédéral de la police indique qu’il revient aux autorités françaises d’engager «d’éventuelles poursuites pénales». Il ajoute qu’il procède «à des vérifications sur des adresses électroniques dont le fournisseur d’accès est basé en Suisse, sur demandes de polices étrangères notamment, et dans des cas vitaux». Selon l’ATS, Paris n’avait lundi pas fait de telle demande.
L’avocat Nicolas Capt estime que «la Suisse n’est pas un havre de non-punissabilité» et que l’entraide pénale avec l’étranger fonctionne. Pour un cybercriminel, agir depuis l’étranger reste toutefois un avantage, car cela «ralentit et complexifie les investigations», souligne-t-il.
«Notre législation n’est pas permissive au point de faire de la Suisse un refuge pour les cybercriminels», déclare Stéphane Koch, expert en cybersécurité. Concernant les fausses alertes en France: «Il ne faut pas éliminer la possibilité d’une opération sous faux drapeau, ce qui est réalisable en passant par un ordinateur ‘suisse’ piraté ou en utilisant un VPN depuis un autre pays.»
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- L’aéroport de Bâle-Mulhouse à nouveau évacué vendredi (ATS via swissinfo)
Les Suisses de l’étranger inscrits aux registres électoraux des cantons de Bâle-Ville, Saint-Gall et Thurgovie, étaient les seuls à pouvoir voter par voie électronique pour les élections fédérales. Les réactions sont positives.
Dans ces trois cantons, une moyenne de 60% de l’électorat concerné a opté pour le vote électronique. Ainsi, 1431 Suisses de l’étranger l’ont utilisé à Bâle-Ville, 1498 à Saint-Gall, et 541 à Thurgovie. Des chiffres toutefois inférieurs à ceux enregistrés lors des votations de juin 2023, lorsque l’e-voting y avait été utilisé pour la première fois.
«Le taux de participation des Suisses de l’étranger aux élections fédérales est toujours plus bas qu’aux votations», analyse Ariane Rustichelli, la directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger. Selon elle, le fait que la diaspora ne connaît pas les candidats et candidates et que la campagne se joue en Suisse explique ce constat.
Et si les réactions aux essais de vote électronique sont plutôt positives, il reste souvent difficile pour les membres de la diaspora de faire usage de leur droit de vote. Dans certains pays, les documents de vote arrivent parfois après les votations. À l’inverse, l’envoi d’un bulletin depuis l’étranger par la poste peut lui aussi s’avérer chronophage, incertain et coûteux.
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- Notre analyse du vote de la Cinquième Suisse
Nouveau rebond dans l’affaire de la Coupe du monde de ski à Zermatt, qui, depuis que des images chocs de pelleteuses creusant un glacier à 3000 mètres d’altitude ont fait le tour de monde, captive la presse suisse.
La Commission cantonale des constructions (CCC) valaisanne a annoncé mardi qu’une partie de la piste se trouve bel et bien hors de la zone autorisée et que son utilisation est interdite. Deux tronçons d’«une surface très faible» sont concernés.
La CCC ne prononce donc pas d’interdiction générale d’utiliser toute la piste. Les courses de Coupe du monde de ski, prévues les week-ends des 11-12 et 18-19 novembre, ne semblent pour l’heure pas menacées. Le besoin d’ordonner une potentielle remise en état des lieux ou une éventuelle amende sera analysé ultérieurement, indique la CCC.
Pour rappel: une vidéo de 20 minutes révélant l’ampleur des travaux effectués sur le glacier du Théodule pour y préparer une piste de ski avait choqué le public, alors que leur fonte s’accélère. Suspectant ces travaux d’être hors zone, les ONG WWF, Pro Natura et Mountain Wilderness Schweiz, représentées par l’association Avocat.es pour le climat, avaient demandé leur mise en pause. Un arrêt partiel obtenu la semaine passée.
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- Le même sujetLien externe par la RTS
- À Zermatt, on charcute le glacier pour des courses de skiLien externe (20 minutes, 15 octobre)
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