Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses du monde,
swissinfo.ch vous propose aujourd’hui un éclairage rare sur la réalité, largement méconnue, des femmes du Népal. La forte émigration, principalement d’hommes jeunes partant travailler dans les pays du Golfe, impacte négativement la démographie du pays. Et les premières à en faire les frais sont les femmes, qui doivent tout assumer et jouer le rôle de ciment sociétal, en l’absence des hommes.
Dans l’actualité, il est aussi question d’une première candidature verte au Conseil fédéral, d’une exclusion historique pour la principale raffinerie d’or de Suisse et de tourisme d’achat.
Excellente lecture,
La Coupe du monde de football 2022 au Qatar a jeté une lumière crue sur le sort peu enviable des travailleurs migrants dans le Golfe. Le prix payé par leurs épouses restées au pays, en revanche, est largement ignoré.
Mon collègue Anand Chandrasekhar est parti à la rencontre de ces femmes au Népal, lors d’un reportage réalisé dans le cadre du programme suisse d’échanges journalistiques «En Quête d’Ailleurs». Il explique comment les épouses de travailleurs migrants s’épuisent à tout assumer de front, seules. Près d’un quart des foyers népalais comptent un membre vivant à l’étranger.
Ces migrations affectent toute la démographie du pays, mais leur principal impact négatif est la gigantesque augmentation de la charge de travail reposant sur les femmes, résume une experte citée dans l’article. Selon l’Organisation internationale du travail, les Népalaises assument 85% des tâches quotidiennes non rémunérées, nettement plus que la moyenne dans la zone sud-asiatique.
En outre, beaucoup d’entre elles ne voient jamais leur mari revenir. Entre 2021 et 2022, près de 1400 travailleurs migrants népalais ont perdu la vie. Ces décès sont la plupart du temps attribués à des «causes naturelles» par leurs employeurs, peu pressés d’indemniser les veuves. Mais cela ne dissuade aucunement la jeune génération d’envisager son avenir à l’étranger.
- Au Népal, les femmes de travailleurs migrants assument tout et le reste – le reportage d’Anand Chandrasekhar
- Ainsi que son article consacré à un programme suisse d’aide aux migrants népalais
- La page de présentation du programme d’échange de journalistes En Quête d’AilleursLien externe
Nous vous l’annoncions dans notre lettre d’information hier, les Vert-e-s se lancent à la conquête d’un siège au Conseil fédéral, en dépit de leur net recul lors des élections du 22 octobre. Le parti tient désormais son premier volontaire pour relever ce qui s’annonce comme un défi: le député fribourgeois Gerhard Andrey, 47 ans, a annoncé sa candidature ce mardi à Fribourg.
«Il faut offrir un vrai choix», a lancé Gerhard Andrey devant les médias. Contrairement à ce que disent beaucoup d’analystes, il n’est pas question de «mission impossible» pour ravir un siège au PLR, a affirmé le conseiller national. «Il faut y aller, il faut essayer, c’est une élection.»
Parfaitement bilingue, Gerhard Andrey siège à la commission des finances et à la commission de la politique de sécurité du National. «Au sein du gouvernement, je veux m’engager pour une nature intacte, un vivre-ensemble solidaire et une économie circulaire comme bases d’une bonne vie pour notre génération et les générations futures», a-t-il expliqué pour justifier sa candidature.
L’élection au gouvernement national aura lieu le 13 décembre. Les candidatures écologistes peuvent être déposées jusqu’au vendredi 3 novembre. Le groupe décidera le 10 novembre laquelle il soumettra au Parlement. Plusieurs figures du parti, comme la sénatrice genevoise Lisa Mazzone ou le président du parti Balthasar Glättli, ont déjà renoncé à se présenter.
- La dépêche ATS
- Le sujet du 12h45 de la RTSLien externe
- L’interview de Lisa Mazzone dans Le TempsLien externe (sur abonnement)
- Dialogue: Avec 11 sièges en moins au National, les partis verts ont-ils dépassé leur zénith?
- Un Parlement plus à droite pour réaliser la transition énergétique – notre analyse post-élections
C’est un petit tremblement de terre dans l’industrie aurifère helvétique. L’Association suisse des fabricants et commerçants de métaux précieux (ASFCMP) a exclu son membre principal, le premier raffineur d’or du monde Valcambi, en fin de semaine dernière pour cause de «différends irréconciliables», selon les termes de l’ASFCMP.
Des tensions à propos de l’origine de l’or n’ont fait que croître entre l’ASFCMP et Valcambi ces dernières années. Selon plusieurs publications de presse et d’ONG, la raffinerie tessinoise se fournirait auprès d’un groupe controversé à Dubaï, associé à de l’or issu de zones de conflits, et ce contrairement à ses engagements publics.
De son côté, Valcambi critique l’approche de l’ASFCMP consistant à exclure d’office certains pays d’origine. «Ce qu’il faut, c’est une gestion adéquate des risques, la mise en œuvre d’une diligence raisonnable renforcée avec des outils sophistiqués de celle-ci», affirme l’entreprise tessinoise.
«C’est une décision historique», commente dans Le Temps Marc Ummel, enquêteur pour l’ONG Swissaid. Le spécialiste estime toutefois que «cela ne règle absolument pas la question de l’or sale qui peut arriver en Suisse» et plaide pour un renforcement de la législation helvétique en la matière.
- L’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- La dépêche ATS
- Les secrets inavouables de la plus grande raffinerie d’or de Suisse – l’enquête de la RTS
- La Suisse reçoit l’or illégal du Brésil
- L’ONU se penche sur les importations d’or en Suisse
Hantise des commerces helvétiques, le tourisme d’achat est de moins en moins avantageux. Avec la forte inflation dans les pays voisins, l’écart de prix s’amenuise et il n’est plus forcément intéressant économiquement pour les personnes résidant en Suisse d’aller faire leurs courses de l’autre côté de la frontière, constate Le Temps dans une enquête.
L’inflation sur les produits alimentaires a été quatre fois plus importante en France qu’en Suisse sur les huit dernières années. Le Temps a relevé les prix de plus de 80 articles dans deux supermarchés se trouvant à Genève et à Ségny, en France. Verdict: son panier type coûte 31 francs de plus en Suisse qu’en France. Lors d’un exercice similaire réalisé en 2016, les achats effectués en Suisse coûtaient deux fois plus cher.
Pour certains produits, le déplacement ne vaut tout bonnement plus la peine, si l’on ajoute le prix du carburant. Certains aliments comme les fruits, les légumes, les féculents et les arachides sont vendus au même prix, voire moins chers en Suisse que dans l’Ain. Mais d’autres, notamment la viande et des produits laitiers, restent deux fois plus chers en Suisse malgré l’inflation.
Cela n’a pas empêché le tourisme d’achat des Suisses de reprendre, à la suite du renforcement du franc ces derniers mois. En août, la Fédération suisse du commerce de détail a déploré une augmentation de 10,2% des achats à l’étranger.
- L’enquête du TempsLien externe (sur abonnement)
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