La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse
Lisa Mazzone sur un plateau de télévision

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Suisses d’ici et d’ailleurs,

Beaucoup de politique dans cette sélection de l’actualité. On a voté dimanche dans plusieurs cantons francophones pour le second tour des élections au Conseil des États, et le bilan n’est pas plus rose pour les Vert-e-s.

On se penche aussi sur l’inclassable UDC, et sur des règles qui pourraient changer en matière de tourisme d’achat.

Excellente lecture,

Mauro Poggia dans son stamm
Mauro Poggia dans son stamm. © Keystone / Martial Trezzini

La non-réélection de Lisa Mazzone et de Raphaël Mahaim aux États confirme la lourde défaite essuyée par les Vert-e-s lors de ces législatives fédérales 2023. Le 22 octobre, le parti écologiste avait déjà perdu cinq sièges au Conseil national, la Chambre basse.

On connaît désormais toutes les têtes romandes qui siégeront au Parlement fédéral ces quatre prochaines années. Le second tour des élections au Conseil des États, la Chambre haute du Parlement, a eu lieu dimanche dans les cantons de Vaud, Genève, Fribourg et du Valais.

Dans le canton de Vaud, le PLR (droite) Pascal Broulis a remporté le second tour face au Vert Raphaël Mahaim. Il rejoint au Conseil des Etats le socialiste Pierre-Yves Maillard, avec qui il a longtemps siégé au gouvernement cantonal.

À Genève, l’ancien ministre cantonal MCG (droite régionaliste) Mauro Poggia a brisé l’hégémonie de la gauche au Conseil des États en prenant la tête, suivi du socialiste Carlo Sommaruga. Arrivée troisième et donc évincée, la Verte Lisa Mazzone a annoncé son retrait de la politique.

À Fribourg et en Valais, le statu quo a prédominé avec la réélection des candidates et candidats sortants: les sénatrices Isabelle Chassot (Centre) et Johanna Gapany (PLR) à Fribourg, et les deux centristes Beat Rieder et Marianne Maret en Valais.

  • Tous les résultats des élections fédérales sur swissinfo.ch 48888436
  • Une équipe romande au parlement enfin au complet – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)


Un second tour pour le Conseil des États aura encore lieu dimanche prochain dans cinq cantons – Zurich, Schaffhouse, Soleure, Argovie et le Tessin –, mais cela ne changera pas la donne pour les Vert-e-s. Dans le meilleur des cas, la formation comptera quatre élu-es à la Chambre haute, mais plus vraisemblablement trois, contre cinq durant la dernière législature.

Les chances des écologistes de former un groupe parlementaire à part entière sont compromises. Les Vert·e·s devront probablement se résoudre à rejoindre le groupe des socialistes au Conseil des États, leur influence au sein de la Chambre des cantons s’en trouvera réduite.

Avec trois parlementaires, les Vert-e-s ne pourront pas être dans l’intégralité des commissions, là où s’effectue une part importante du travail parlementaire. Enfin, le retrait de Lisa Mazzone constitue une perte pour le parti, lit-on dans la presse du jour: visible, respectée sous la Coupole, certains allaient jusqu’à l’imaginer, un jour, au Conseil fédéral.

  • Après avoir perdu deux fauteuils, l’avenir des Vert-e-s aux États est fragilisé – le sujet de la RTSLien externe
  • Le sujet du 12h45Lien externe de la RTS
  • L’interview de Robert Cramer, ancien conseiller aux Etats et fondateur des Vert-e-s suisses, dans la MatinaleLien externe de la RTS
  • Les écologistes ont aussi perdu des plumes au sein de la Cinquième Suisse
L ancien conseiller fédéral UDC Christoph Blocher en une du magazine allemand Spiegel
Le tribun et ancien conseiller fédéral UDC Christoph Blocher en une du magazine allemand Spiegel: les médias étrangers n’hésitent pas à qualifier l’UDC de parti d’extrême droite, contrairement à la presse helvétique. Keystone / Steffen Schmidt

L’Union démocratique du centre (UDC), elle, est sortie grande gagnante de ces élections fédérales. Sa victoire, et la campagne électorale émaillée de polémiques qui l’a précédée, ont relancé le débat sur l’orientation politique du premier parti du pays. Est-il d’extrême droite, comme la presse étrangère n’hésite pas à l’affirmer?La Confédération veut limiter le tourisme d’achat. Selon les journaux du groupe Tamedia, la ministre suisse des Finances Karin Keller-Sutter souhaiterait réduire de moitié la franchise-valeur, c’est-à-dire la valeur totale des marchandises pouvant être importées sans payer la TVA.


Les médias suisses, qui n’utilisent pas cette qualification, sont divisés sur la question. Pour y voir clair, ma collègue Katy Romy a interrogé Oscar Mazzoleni, professeur de sciences politiques à l’Université de Lausanne et auteur de plusieurs livres sur l’UDC. Il prévient qu’il n’y a «pas de réponse simple».

Si les discours anti-immigration de l’UDC s’approchent de ceux d’autres partis qualifiés d’extrême droite, la formation ne se résume pas à cela, souligne Oscar Mazzoleni. Le parti dispose d’un agenda économique très proche de la droite traditionnelle, tout en participant à différentes échelles à des exécutifs collégiaux et multipartites depuis des décennies, explique-t-il.

«Un label unique ne permet pas de comprendre la place composite que cette formation occupe dans le système politique suisse», dit-il. Pour le politologue, «l’UDC est un parti conservateur de droite, un parti nationaliste, un parti populiste, selon les situations ou les moments».

  • «L’UDC est à la fois un parti de gouvernement et un parti anti-establishment» – l’interview d’Oscar Mazzoleni
  • Pourquoi l’UDC n’est pas un parti d’extrême droite – l’éditorial du TempsLien externe
  • L’UDC, un parti d’extrême droite comme les autres – le commentaire du Matin.chLien externe
  • L’extrême droite gouverne en Suisse et on refuse de le voir – le commentaire de watson.chLien externe


Actuellement, cette franchise-valeur est fixée à 300 francs par personne; elle pourrait passer à 150 francs. Selon Tamedia, plusieurs sources ont confirmé les intentions de la ministre, et le Conseil fédéral devrait prochainement lancer une consultation à ce sujet.

Une telle mesure est réclamée de longue date par les détaillants suisses. En plus des salaires élevés et du franc fort, ils s’estiment confrontés à une concurrence fiscale déloyale: alors que leur clientèle doit s’acquitter de la TVA, les personnes faisant leurs achats à l’étranger n’y sont soumises qu’au-delà de 300 francs.

C’est l’une des raisons pour lesquelles les Suisses achètent chaque année pour plus de 8 milliards de francs à l’étranger.

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision