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Des munitions fabriquées en Suisse

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Le quotidien zurichois Neue Zürcher Zeitung publiait jeudi une enquête suggérant que des munitions suisses ont été livrées à l’Ukraine par le biais d’une entreprise polonaise, une réexportation qu’interdit la loi suisse. La Confédération dit mener l’enquête.

Je vous propose aussi notre interview exclusive avec le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens et une autre enquête, sur le labyrinthe administratif des rénovations du tunnel du Grand-Saint-Bernard dans lequel les autorités suisses et italiennes semblent s’être perdues.

Bonne lecture,

Des munitions fabriquées en Suisse
Keystone / Alessandro Della Valle

Une entreprise polonaise, UMO SP, aurait livré en Ukraine plus de 600’000 munitions fabriquées en Suisse, selon la NZZ qui s’appuie sur le site américain Defense One.

La loi sur le matériel de guerre interdit l’exportation et la réexportation vers des pays en guerre d’armes suisses. Dans ce cas, 145’000 munitions pour tireurs d’élite et 500’000 pour fusils d’assaut fabriquées par l’entreprise Swiss P, ancienne fabrique de munitions de Thoune, devenue par la suite Ruag Ammotec.

Les entreprises privées comme UMO SP ne doivent toutefois pas signer de déclaration de réexportation, ce qui complique le cas. Contacté, le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) – organe responsable du contrôle des exportations – indique «mener une enquête sur cette affaire», mais ne «faire aucun commentaire tant qu’elle suit son cours». L’entreprise polonaise assure de son côté que tous ses contrats internationaux «sont réalisés avec soin, conformément aux procédures de certification et aux règles de conformité».

Philippe Lazzarini à Genève
© Keystone / Salvatore Di Nolfi

Avec 13’000 employés palestiniens à Gaza, l’UNRWA est la principale agence humanitaire dans l’enclave palestinienne. Son chef, le Suisse Philippe Lazzarini, était à Genève jeudi pour discuter avec les États membres de l’ONU. Il nous a accordé une interview.

«Il faut agir maintenant. Le carburant est aujourd’hui synonyme de vie; il permet la production d’eau, le fonctionnement des hôpitaux, la fabrication de pain», martèle Philippe Lazzarini. Lundi, il mettait en garde qu’en l’absence de livraisons de carburant à Gaza, les opérations humanitaires prendraient fin dans la bande.

Plus de 800’000 personnes sont actuellement réfugiées dans les abris des écoles de l’UNRWA à Gaza. «Notre capacité d’accueil est complètement saturée. Et même nos installations ont subi des tirs de roquettes ou de missiles», regrette le haut responsable, qui souligne que l’aide humanitaire qui transite via l’Égypte par le terminal de Rafah arrive «au compte-gouttes».

Depuis le 7 octobre, 103 travailleurs humanitaires ont été tués dans la bande de Gaza, un nombre sans précédent pour l’ONU. «Il n’y a pas de sécurité à Gaza. Il n’y a aucun lieu sûr», affirme Philippe Lazzarini, qui ajoute que c’est le seul endroit au monde ou celles et ceux qui fuient la guerre «n’ont nulle part où aller».

L entrée du tunnel du Grand-Saint-Bernard
© Keystone / Jean-christophe Bott

Le tunnel routier du Grand-Saint-Bernard, qui relie le Valais à la Vallée d’Aoste, en Italie, doit faire l’objet de rénovations. Mais le dossier est au cœur d’un imbroglio transfrontalier si dense que le futur de la construction est menacé. L’enquête de tvsvizzera.


Le président de la Confédération, Alain Berset, l’a confirmé le mois dernier lors d’une rencontre avec la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni: il y a «une grande préoccupation concernant le tunnel».

L’ouvrage, que 849’570 véhicules ont emprunté l’an dernier, est géré par une société détenue à parts égales par deux entreprises elles-mêmes détenues majoritairement par des actionnaires publics suisses et italiens. Problème, l’Italie n’a pas payé sa part de travaux effectués à la suite de dégâts datant de 2017.

Plus grave, la concession pour la gestion de l’infrastructure doit être renouvelée dans une dizaine d’années, mais le dossier est bloqué à Rome depuis plusieurs années. Ce court terme rend impossible l’obtention des crédits nécessaires aux futurs travaux. «Si la situation n’est pas débloquée, les conditions de sécurité ne seront plus réunies et nous serons contraints de fermer le tunnel», s’inquiète-t-on du côté suisse.

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