Aujourd’hui en Suisse
Chers et chères Suisses de l’étranger,
Je vous écris de Berne, où la pluie de cesse de tomber depuis plusieurs jours. En plus de créer de la mauvaise humeur, cela inquiète surtout les autorités et la population, car le risque d’avalanche, de crues, d’inondations et de glissements de terrain augmente. En Valais, une dizaine de routes ont déjà été coupées par des éboulements.
La capitale fédérale est également en ébullition en raison de l’élection du Conseil fédéral, qui aura lieu demain. Jamais autant de scénarios plus ou moins secrets n’auront circulé dans les couloirs du Parlement, mais tout devrait pourtant se dérouler comme prévu. Verdict demain dans cette lettre d’information.
Bonne lecture,
La ministre de la Défense Viola Amherd sera élue demain à la présidence de la Confédération. Alors qu’elle s’apprête à représenter le pays durant un an, la Haut-Valaisanne se trouve dans la tourmente, taclée par la Délégation des finances du Parlement.
«La connexion valaisanne sous surveillance», titre ce mardi la Neue Zürcher Zeitung. Le journal alémanique révèle une nouvelle affaire qui éclabousse la future présidente de la Confédération. Lors de la réorganisation de son cercle de pouvoir interne, la conseillère fédérale du Centre a essuyé un refus sensible.
Viola Amherd voulait nommer Roger Michlig au poste de deuxième secrétaire général adjoint de son département. Son homme de confiance est originaire, comme elle, du Haut-Valais. La Délégation des finances du Parlement a toutefois bloqué sa promotion, émettant des réserves sur la restructuration à la tête du département et sur le niveau de salaire plus élevé de Roger Michlig. En coulisses, on pointe du doigt le manque de qualification de l’intéressé.
Cette tentative avortée de placer un proche de longue date très haut dans la hiérarchie de son département tombe au mauvais moment pour Viola Amherd, déjà empêtrée dans plusieurs affaires embarrassantes. Elle sera toutefois élue présidente de la Confédération, mais un mauvais score pourrait illustrer une certaine mauvaise posture.
- L’article de la NZZLien externe (payant en allemand)
- Viola Amherd, une ministre entre succès et affaires embarrassantesLien externe – La Côte
- Le portraitLien externe de Viola Amherd dans 24 heures (payant)
La précarité estudiantine touche davantage les personnes d’origine étrangère en Suisse. Les aides distribuées par les pouvoirs publics augmentent certes, mais il n’y en a pas pour tout le monde.
«Je suis à un pourcentage de 20% pour l’entreprise Manor. Il faut compenser avec deux autres jobs étudiants et même d’autres jobs l’été quand j’ai des grandes vacances», témoigne Sarah Truffer, une étudiante en droit de 25 ans. Avec des parents séparés, la jeune femme ne peut pas compter sur l’aide de sa famille et se retrouve en situation de précarité.
En 2022, près de 45’000 étudiants, soit environ 7% de la population estudiantine, ont demandé une aide financière. Au total, 354 millions ont été distribués. Un montant en hausse de près de 20% sur ces dix dernières années, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique.
«Souvent, les étudiants qui ont le plus de mal sont les étudiants éloignés de la société locale, en particulier les étudiants étrangers, qu’on va retrouver beaucoup plus dans ces situations de précarité», dévoile Jean-François Stassen, le responsable scientifique de l’Observatoire de la vie étudiante de l’Université de Genève. Pour venir en aide à ces personnes, des associations leur offrent gratuitement des denrées alimentaires depuis trois ans, grâce à des dons financiers et de la récupération alimentaire.
- Le sujetLien externe de la RTS
- Jeunes Suisses de l’étranger: le casse-tête des études en Suisse – swissinfo.ch
- Les chiffresLien externe compilés par l’Office fédéral de la statistique
Plus
Un militant a été incarcéré mercredi, dans le canton de Vaud, pour avoir refusé de payer une amende liée à une action climatique. Environ 130 personnes l’ont accompagné jusqu’à la prison, où il doit purger une peine ferme de deux mois.
«C’est un acte militant», a affirmé ce trentenaire vaudois, interrogé par Keystone-ATS. «J’utilise mon corps, je l’enferme. Ce n’est pas joyeux, mais c’est un moyen de faire parler, de répéter que les émissions de CO2 continuent d’augmenter et que rien ne se passe au niveau politique», a-t-il souligné.
Selon Renovate Switzerland, dont il est l’un des cofondateurs, c’est la première fois en Suisse qu’un militant climatique entre en prison pour une action de désobéissance civile. Celui qui se fait appeler Nikoko avait filmé, en 2021 à Lausanne, une opération de collage du rapport du GIEC sur les murs de l’esplanade de la Cathédrale et du Château Saint-Maire, siège du gouvernement vaudois.
De même que les deux colleurs d’affiches, le Vaudois a été sanctionné par le Ministère public, écopant d’une amende de 1800 francs et de 200 francs de frais de procédure. Ses deux comparses ont fait recours et finalement obtenu gain de cause devant le Tribunal cantonal. Nikoko, en revanche, n’a pas fait opposition et a refusé de payer son amende. Raison pour laquelle il doit désormais passer deux mois en prison.
- Lire la dépêche de Keystone-ATS
- Le sujetLien externe de 24 heures
- Des mouvements pro-climat rebelles mais pragmatiques avant tout – swissinfo.ch
Alors que la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine s’éternise, la répression du régime russe à l’encontre des femmes et des personnes homosexuelles est de plus en plus virulente. La politologue suisse Leandra Bias explique quelle est la stratégie derrière ce phénomène.
La Cour suprême russe a récemment déclaré que le «mouvement international LGBTIQ» était extrémiste. Pour Leandra Bias, cela s’inscrit dans la stratégie du régime, qui devient de plus en plus autoritaire afin de pouvoir exercer un contrôle plus efficace à l’intérieur du pays. La Russie veut aussi s’imposer comme «la dernière puissance de défense des valeurs traditionnelles».
Les «valeurs traditionnelles» auxquelles Vladimir Poutine se réfère sans cesse sont «un terme avec une signification creuse que l’on peut remplir à volonté», analyse la politologue. «Chaque gouvernement peut ainsi y projeter ce qui l’arrange». Pour Poutine, il s’agit de s’attaquer de manière ciblée aux droits des femmes, notamment en s’en prenant au droit à l’avortement, ainsi qu’à la communauté homosexuelle.
Leandra Bias estime que la misogynie et les politiques anti-LGBTIQ favorisent l’autoritarisme et vice versa. À ses yeux, les dirigeants autoritaires ont intérêt à se montrer hostiles aux mouvements queer ou féministes pour consolider leur pouvoir. «Il a un intérêt stratégique à le faire, car il est prouvé que ces mouvements sont des moteurs et des catalyseurs de la démocratisation», précise-t-elle.
- Lire l’interviewLien externe réalisée par mon collègue Giannis Mavris
- (Re)lire notre enquêteLien externe sur les mouvements anti-avortement en Suisse
- «En Russie, critiquer est vu comme une trahison»Lien externe – swissinfo.ch
swissinfo.ch vous propose un calendrier de l’Avent des films suisses. Jusqu’à Noël, nous vous proposons quotidiennement de découvrir un film documentaire issu de notre «sélection de films suisses».
Vingt-quatre films sélectionnés par swissinfo.ch sont à découvrir sur la plateforme de streaming Play Suisse. Ils sont tous sous-titrés en français. Ces films sont des productions ou des coproductions de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), la société mère de swissinfo.ch.
Rendez-vous sur swissinfo.ch pour découvrir le film que nous avons sélectionné pour vous aujourd’hui.
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