Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Müller-Steiner, Genoud-Froidevaux ou Da Silva Keller, avec ou sans trait d’union. Que les couples qui n’arrivaient pas à choisir entre leur nom ou celui de leur tendre moitié se réjouissent: les noms de famille doubles seront de nouveau bientôt admis.
De son côté, la Verte Lisa Mazzone, évincée du Conseil des États aux dernières élections, crée la surprise en se présentant à la présidence du parti. Nous parlerons aussi de l’argent issu de la corruption qui profite à la Suisse et de l’empreinte carbone des Helvètes.
Bonne lecture,
Les doubles noms de famille devraient faire leur grand retour en Suisse. Mercredi, le Conseil fédéral a apporté son soutien au projet présenté par la commission des Affaires juridiques du Conseil national.
Depuis 2013, les doubles noms n’étaient plus admis en Suisse. Depuis, les couples qui se disaient «oui» devaient décider s’ils préféraient conserver chacun leur nom ou porter le même nom de famille. Les enfants recevaient alors soit le nom porté conjointement par les deux parents, soit le nom de l’un des parents.
Mercredi, le Conseil fédéral s’est dit favorable à la réintroduction du double nom de famille. Les couples, mariés ou non, devraient donc bientôt pouvoir porter à nouveau un double nom, avec ou sans trait d’union.
Il devrait également être possible de donner un nom double aux enfants, que les parents soient mariés ou pas, et même s’ils avaient décidé de conserver leur nom de famille respectif.
- Lire la dépêche ATS
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Les Suisses sous-estiment leur empreinte carbone et les personnes les plus aisées polluent le plus. Ce sont les principales conclusions d’une récente enquête.
L’empreinte carbone des personnes résidant en Suisse est plus importante que dans la plupart des autres pays industrialisés, comme le montre une enquête réalisée par l’institut Sotomo pour le compte de l’entreprise d’énergie renouvelable Helion. Certes, des pays comme la Chine font partie des plus gros émetteurs de CO2 au monde, mais les émissions par habitant y sont environ deux fois moins importantes qu’en Suisse.
Le revenu et l’âge sont déterminants en matière d’émission de CO2. Les Suisses qui touchent les plus hauts salaires et les jeunes adultes génèrent le plus d’émissions de CO2, car ces personnes prennent souvent l’avion et consomment beaucoup. À l’inverse, l’empreinte carbone des femmes âgées est la plus faible.
Il n’existe pas de différence significative entre les émissions dans les zones urbaines ou rurales. Et, en moyenne, les femmes polluent un peu moins que les hommes. L’une des principales conclusions du sondage est que la plupart des Suisses sous-estiment leur impact sur l’environnement. Seulement 10% des personnes interrogées estiment que leur comportement est plus néfaste que la moyenne, alors qu’en réalité 40% émettent davantage.
- Lire l’analyse complète de mes collègues Simon Bradley et Pauline Turuban
- Notre dossier complet sur l’empreinte carbone en Suisse
Lisa Mazzone annonce sa candidature à la présidence des Vert-e-s. Deux mois après son éviction du Conseil des États et son souhait de prendre du recul, la Genevoise espère revenir sur le devant de la scène politique.
Lisa Mazzone est la première à briguer le poste de présidente du parti écologiste suisse. Après la défaite des Vert-e-s aux élections fédérales 2023, son président Balthasar Glättli avait fait savoir qu’il ne représenterait pas, estimant qu’il fallait un nouveau départ à sa formation politique.
Au microphone de La Matinale de la radio publique RTS, la Genevoise a exprimé son souhait de continuer à agir, mais autrement et ailleurs que sous la coupole fédérale. Élue en 2015, elle a siégé quatre ans au Conseil national puis quatre années supplémentaires au Conseil des États.
«Je veux apporter une contribution dans ce moment clé où les pires scénarios semblent se réaliser en matière de climat et de biodiversité et où on sent un fort vent contraire face aux propositions et solutions à ces défis. On a besoin d’un discours d’espoir qui montre que c’est une chance pour notre société d’agir ensemble. Et ce, d’autant plus dans le contexte d’instabilité actuel marqué par la montée de l’extrême droite», a-t-elle déclaré.
- L’interviewLien externe de Lisa Mazzone au microphone de la RTS
- La dépêche ATS
Chaque année, la justice confisque des millions de francs issus d’affaires de corruption internationale. Dans la plupart des cas, cet argent n’est pas restitué et profite ainsi à la Suisse.
Entre 2018 et 2022, la Confédération a encaissé plus de 437 millions de francsprovenant de fonds confisqués dans le cadre de procédures pénales ou d’entraide judiciaire. Entre 2013 et 2017, ce montant s’est élevé à 63 millions.
Deux scénarios existent, qui permettent à la Suisse de profiter de ces fonds. Dans le premier, des personnes corrompues volent de l’argent dans les caisses de l’État et les déposent sur un compte bancaire suisse. Il se peut qu’à la fin de la procédure, l’argent revienne à la Suisse. Dans le deuxième scénario, des entreprises reconnues coupables de corruption en Suisse doivent remettre leurs bénéfices ou payer une amende à la Suisse.
Il existe des mécanismes permettant à la Suisse de restituer les fonds confisqués au pays d’origine, mais ils ne fonctionnent qu’à certaines conditions. Cette situation donne une mauvaise image de la Suisse à l’étranger. C’est pourquoi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a été mandaté par le Conseil des États d’analyser comment les bases légales pourraient être modifiées afin de faciliter la restitution de ces fonds. Le rapport devrait être remis au Conseil fédéral au cours du premier semestre 2024.
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