Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Deux affaires fortement médiatisées le mois passé reviennent aujourd’hui au cœur de l’actualité.
La première concerne les 11 ONG palestiniennes et israéliennes, dont le financement avait été suspendu par le DFAE. Sa communication, de même que celle de son chef Ignazio Cassis, avait été fortement critiquée. C’est la vice-directrice de la Coopération helvétique qui semble en faire les frais en perdant son poste.
La deuxième concerne l’UNRWA, dont le financement avait lui aussi été menacé lors de la dernière session parlementaire. La principale agence humanitaire active à Gaza annonce l’ouverture d’une enquête contre plusieurs de ses employés suspectés d’avoir participé aux attentats du Hamas contre Israël.
Bonne lecture,
La vice-directrice de la Direction du développement et de la coopération (DDC) n’est plus en poste depuis mercredi. Selon l’enquête de la RTS, c’est le ministre Ignazio Cassis qui l’aurait remerciée après 20 ans de service.
L’Affaire des ONG palestiniennes et israéliennes, dont le financement avait été suspendu par le ministère des Affaires étrangères (DFAE), serait l’une des raisons du départ d’Andrea Studer. De son côté, le DFAE ne commente pas, mais confirme que la numéro 3 de la Coopération suisse, désormais en vacances, quittera son poste fin août.
Le chef de la diplomatie suisse estimerait avoir été mal informé de la fiabilité des soupçons concernant ces 11 ONG, selon les informations de la RTS. Pour rappel: après vérifications, la Suisse n’avait finalement cessé de financer que 3 ONG ayant effectivement violé le code de conduite de la DDC. Les milieux de défense des droits humains avaient fortement critiqué la communication du DFAE et de son patron.
Ils leur reprochaient de nuire à l’image de ces organisations sur la base d’accusations diffusées par une organisation proche du gouvernement israélien. Des collaborateurs de la DDC se sont dits «choqués» d’une mesure qu’ils considèrent comme «disproportionnée». Le député écologiste Nicolas Walder, membre de la Commission de politique extérieure du Conseil national, a quant à lui déclaré qu’il attendait des explications du ministre tessinois.
- Lire l’enquêteLien externe de la RTS
- Pour se replongerLien externe dans l’affaire des ONG
L’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) va enquêter sur plusieurs employés soupçonnés d’avoir participé aux attentats du 7 octobre en Israël. Elle l’a annoncé vendredi, rapporte l’agence Reuters.
Le Suisse Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a confirmé avoir reçu des informations des autorités israéliennes concernant «l’implication présumée» de «plusieurs» des employés de l’organisation dans l’attaque du Hamas. Leur nombre n’est pas précisé.
«Afin de préserver la capacité de l’agence à fournir une aide humanitaire, j’ai pris la décision de mettre immédiatement fin aux contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête afin d’établir la vérité sans tarder», a-t-il déclaré. Il n’a pas précisé la nature de leur participation, mais a indiqué que «tout employé de l’UNRWA impliqué dans des actes de terrorisme» serait tenu pour responsable, y compris par le biais de poursuites pénales.
L’UNRWA est la principale agence humanitaire opérant aujourd’hui dans la bande de Gaza. «Ces allégations choquantes surviennent alors que plus de deux millions de personnes à Gaza dépendent de l’aide vitale que l’agence fournit depuis le début de la guerre», a déclaré Philippe Lazzarini.
Les États-Unis, premier pays donateur à l’UNRWA, ont annoncé suspendre temporairement leurs futurs financements de celle-ci. Pour rappel, lors de sa session d’hiver le mois dernier, le Parlement suisse avait débattu d’une proposition visant à biffer la contribution suisse à l’organisation, avant de la rejeter pour adopter un compromis visant plus de contrôle.
- Lire la dépêcheLien externe de Reuters (en anglais)
- Les débatsLien externe au Parlement concernant le financement de l’UNRWA
L’idée d’une 13e rente AVS séduit une majorité des Suisses, tandis que le départ à la retraite à 66 ans peine à convaincre, selon le premier sondage de la SSR.
61% du peuple compte se prononcer en faveur de l’initiative «Mieux vivre à la retraite» lors du prochain dimanche de votations. Du côté des Suisses de l’étranger, réputés plus à gauche, cette proportion atteint même les 80%. Mais si les partis du centre et de la droite s’opposent à une 13e rente, leur électorat ne les suit pas et se montre majoritairement favorable au texte.
Reste que la «campagne va être déterminante», estime la politologue Martina Mousson. Elle s’attend à une progression du camp opposé à l’initiative. Car les intentions de vote concernant les initiatives populaires ont tendance à s’aligner progressivement sur les recommandations du Conseil fédéral et du Parlement, tous deux opposés au texte.
L’autre texte sur lequel le peuple tranchera le 3 mars ne convainc quant à lui que 41% des Suisses. Il s’agit d’une initiative visant à relever l’âge de la retraite à 66 ans avant de l’indexer sur l’espérance de vie. 53% des Suisses s’opposent à cette initiative soutenue au niveau politique uniquement par le Parti libéral radical (PLR).
- Lire l’article de ma collègue Katy Romy
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En Suisse, la part non religieuse de la population ne cesse de croître. Elle dépasse désormais le tiers des personnes vivant dans le pays, selon l’Office fédéral de la statistique.
Alors qu’ils ne représentaient que 11,4% des Suisses en l’an 2000, les «sans religion» comptaient pour 33,5% de la population en 2022, dépassant pour la première fois les catholiques. En 1970, cette proportion n’était pourtant que de 1%.
À noter que les chiffres varient selon les cantons. Ainsi, les régions urbaines comptent le plus de personnes sans confession. Une tendance qui se constate généralement aussi chez les jeunes et les hommes. Selon une enquête de 2019, deux tiers des personnes se déclarant sans appartenance religieuse en avaient une dans leur enfance. Plus d’un tiers de ces personnes estiment néanmoins avoir une «spiritualité».
En octobre dernier, ma collègue Pauline Turuban avait enquêté sur les raisons de ce déclin de la religion en Suisse, en demandant notamment aux Églises ce qu’elles pensaient de cette tendance.
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