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Aujourd’hui en Suisse

Chères Suissesses, chers Suisses de l’étranger,

Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez il y a cinq ans jour pour jour? Le 16 mars 2020, le confinement était décrété en Suisse et les contrôles étaient rétablis aux frontières.

Pour ma part je me souviens parfaitement de cette journée: je télétravaillais pour la première fois et tentais tant bien que mal, avec mon mari, de concilier travail et garde des enfants.

Et vous, que faisiez-vous ce jour-là?

Bonne lecture,

Drapeaux suisse et européen
Les mesures de compensation prévues dans les accords bilatéraux entre l’UE et la Suisse pourraient également concerner la diaspora suisse au sein de l’Union. Keystone / Peter Klaunzer

Les accords bilatéraux en cours de négociation entre la Suisse et l’UE pourraient inclure des mesures de compensation qui concerneraient aussi les Suisses de l’étranger. Ces mesures restent une grande inconnue, écrit aujourd’hui la NZZ. Elles représenteraient cependant un avantage pour la Suisse, selon un expert.

La Suisse adopte déjà une grande partie du droit européen. Avec les nouveaux accords bilatéraux révisés, elle y serait même tenue – non pas automatiquement, mais selon des règles contraignantes et dans un délai défini, précise la NZZ. Or, un mécanisme soulève des questions: l’UE pourrait imposer des mesures de compensation si la Suisse refusait d’adopter une norme européenne à laquelle elle est censée se conformer. Dans un tel cas, un tribunal arbitral indépendant devrait juger de la proportionnalité de ces mesures.

Thomas Cottier, professeur émérite de droit européen et de droit économique international, estime que ce nouveau mécanisme représente un atout majeur pour la Suisse. «Il rétablit un équilibre des forces bien que l’UE soit le partenaire le plus puissant», explique-t-il dans la NZZ. La Suisse disposerait ainsi d’un moyen juridique pour contester les mesures de compensation imposées par Bruxelles. Cela lui offrirait plus de marge de manœuvre et de protection juridique face à l’UE, en particulier contre des décisions politiques touchant les universités suisses ou les entreprises du secteur des technologies médicales.

Le principal sujet de discorde reste l’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP), en particulier au vu de la forte immigration de ces dernières années en Suisse. C’est dans ce domaine que des mesures de compensation pourraient être mises en place. Si la Suisse décidait de restreindre temporairement la libre circulation, l’UE pourrait en retour suspendre certains droits des Suisses de l’étranger, explique Thomas Cottier. Il serait envisageable, par exemple, que les Suisses vivant dans l’UE soient exclus temporairement de certaines prestations sociales de leur pays de résidence.

La libre circulation des personnes repose sur une coordination entre la Suisse et les États membres de l’UE en matière de sécurité sociale. «Une telle mesure toucherait environ un demi-million de Suisses établis à l’étranger», souligne Thomas Cottier dans la NZZ. Cela exercerait une pression politique considérable en Suisse, d’autant que la diaspora helvétique dispose d’un puissant lobby.

Traditionnellement, la Suisse privilégie la résolution politique des conflits plutôt que le recours juridique. Comparée à d’autres États, elle est encore peu expérimentée en matière d’arbitrage international, estime Thomas Cottier. Selon lui, la Suisse devrait adopter une approche plus proactive.

Deux retraités en France
Passer sa retraite au bord de la mer est un rêve pour de nombreux Suisses. KEYSTONE/Ulrich Baumgarten/Süddeutsche Zeitung Photo

Toujours à propos de vous, chers Suisses de l’étranger. Le Tages-Anzeiger publie aujourd’hui une étude sur la retraite à l’étranger, selon laquelle s’expatrier à un âge avancé est plus souvent synonyme de solitude que de bonheur. Êtes-vous d’accord avec ce constat? Quelle est votre expérience?

L’idée de passer sa retraite à l’étranger est séduisante pour beaucoup de Suisses: le soleil, la plage et la promesse d’une vie plus légère, à quoi s’ajoute le fait qu’on vit souvent mieux avec une rente à l’étranger qu’en Suisse. Environ 187’000 Suisses passent ainsi leurs vieux jours loin de leur pays d’origine. Pourtant, une étude néerlandaise révèle que retraite à l’étranger ne rime pas toujours avec bonheur et épanouissement.

L’absence de cercle social et familial ne doit pas être sous-estimée. Beaucoup de personnes expatriées se sentent en réalité isolées, ce qui peut aussi augmenter le risque de problèmes de santé. L’intégration dans un nouveau pays n’est pas toujours évidente. Vivre un rêve dans un paradis tropical à la retraite n’est donc pas garanti, comme le montrent d’ailleurs aussi de nombreuses émissions sur l’expatriation.

L’étude, qui a interrogé près de 5000 personnes retraitées vivant à l’étranger et 1300 personnes restées en Suisse, met en lumière une difficulté fréquente: celle d’établir de nouvelles amitiés alors que les liens avec la famille et les amis restés au pays s’effritent.

Même si les retraités qui s’expatrient disposent généralement de davantage de ressources financières et partent souvent en couple, l’intégration sociale reste un défi. Ces deux facteurs (l’argent et l’entourage) sont pourtant considérés comme des remparts essentiels contre la solitude à un âge avancé, rappelle le Tages-Anzeiger.

prison
Le Suisse décédé en détention en Iran en janvier avait été arrêté par les autorités iraniennes à l’automne 2024 pour espionnage. (Image d’illustration) KEYSTONE/Alessandro della Valle

Mort mystérieuse d’un Suisse en Iran: le Conseil fédéral a été sommé de s’expliquer aujourd’hui au Parlement sur une possible implication dans des tensions diplomatiques.

Le conseiller national zurichois Fabian Molina (PS) a interpellé le Conseil fédéral avec une série de questions sur cette affaire troublante. Il veut notamment savoir si le Ministère public de la Confédération a procédé à une autopsie du corps, pourquoi l’Iran a refusé la protection consulaire au défunt et, point particulièrement sensible, s’il existe un lien avec l’affaire Abedini/Sala. Le dossier est diplomatiquement explosif.

Retour sur les faits: en janvier 2025, un Suisse de 64 ans est retrouvé mort dans une prison iranienne, officiellement par suicide. Les autorités iraniennes l’accusaient d’espionnage. Il aurait été arrêté en octobre 2024 après être entré en Iran comme touriste et avoir photographié des installations militaires. Depuis l’annonce de son décès, des spéculations circulent: le Suisse aurait-il été un «otage» en échange de l’agent iranien Mohamed Abedini, installé à Lausanne?

L’Aargauer Zeitung a enquêté sur cette affaire complexe. En décembre 2024, Mohamed Abedini est arrêté en Italie, soupçonné d’avoir tenté d’acquérir de la technologie liée aux drones pour le compte de l’Iran. Peu après, l’Iran arrête en représailles la journaliste italienne Cecilia Sala. Le 8 janvier 2025, Mohamed Abedini est libéré en Italie et Cecilia Sala relâchée à Téhéran. Le 9 janvier, le Suisse détenu en Iran est retrouvé mort.

Mais le mystère ne s’arrête pas là, souligne l’Aargauer Zeitung. L’identité même du défunt intrigue: bien qu’il soit censé avoir vécu en Namibie, la communauté suisse locale ne semble pas le connaître. Son séjour en Iran reste tout aussi opaque: «Était-il vraiment un simple touriste passionné de photographie ou un agent opérant sous couverture? Et si oui, pour quel pays?»

Kreuzlingen
Le 17 mars 2020, après la fermeture des frontières allemandes, les habitants de Kreuzlingen ne pouvaient plus voir leurs amis à Constance qu’à travers une clôture. Keystone / Ennio Leanza

Il y a cinq ans jour pour jour, le Conseil fédéral a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays en raison de la pandémie de Covid-19. Je m’en souviens parfaitement, même si tout ce que nous avons vécu à l’époque semble aujourd’hui presque irréel. Et heureusement.

Une phrase restera gravée dans l’histoire: «Maintenant, un sursaut doit traverser notre pays», a déclaré la présidente de la Confédération de l’époque, Simonetta Sommaruga, le soir du 16 mars 2020. Après une longue séance, quatre membres du Conseil fédéral se sont adressés aux médias pour annoncer la mise en place de la «situation extraordinaire». La Suisse est alors entrée dans ce que l’on a appelé, un peu familièrement, le confinement.

«Restez chez vous», insistait le conseiller fédéral et ministre de la Santé de l’époque, Alain Berset. Restaurants, magasins, marchés et infrastructures de loisirs ont fermé leurs portes. Les frontières avec tous les pays voisins ont été placées sous contrôle. Les écoles ont basculé vers l’enseignement en ligne. La vie publique s’est presque totalement arrêtée.

Ce qui reste en mémoire? Les achats frénétiques de papier toilette, les applaudissements aux balcons pour soutenir le personnel soignant, les rues désertes, les courses faites pour les voisins âgés, des semaines – non, des mois – de télétravail et, bien sûr, les trop nombreuses victimes.

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