Aujourd’hui en Suisse
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Deux semaines après l’aveu d’une bourde à 4 milliards de francs dans le calcul des projections financières de l’AVS, les Vert-e-s portent l’affaire devant la justice fédérale. Le parti écologiste réclame l’annulation de la votation sur le relèvement de l’âge de la retraite des femmes, acceptée de justesse en septembre 2022.
Il est aussi question dans cette sélection du jour de clivage ville / campagne et d’automobile.
Excellente lecture,
Après l’erreur de calcul dans les projections financières de l’AVS, les Vert-e-s veulent l’annulation de la votation AVS21. Le parti estime que la hausse de l’âge de la retraite des femmes ne se justifie plus et a déposé un recours au Tribunal fédéral (TF).
Un recours contre le vote avait déjà été déposé dans les cantons de Genève et de Zurich. «Comme attendu», le Conseil d’État genevois a déclaré le recours irrecevable, car il s’agit d’une votation fédérale qui dépasse sa compétence, notent les écologistes dans un communiqué diffusé ce mardi. C’est pourquoi le parti porte l’affaire devant le TF.
«Nous attendons une décision rapide du TF afin qu’il clarifie au plus vite la situation des femmes avant l’entrée en vigueur de l’élévation de l’âge de leur retraite, fixée au 1er janvier 2025. Mais aussi pour qu’il restaure la confiance de la population en notre démocratie», souligne la présidente du parti Lisa Mazzone.
L’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) avait révélé il y a deux semaines s’être trompé dans les prévisions financières de l’AVS, avec des dépenses inférieures de 4 milliards à ce qui était prévu pour 2033. La documentation liée à la votation contenait des chiffres erronés.
- La dépêche ATS
- «Pour maintenir la confiance dans la démocratie, il faut tirer les leçons des erreurs de calcul» – swissinfo.ch
- AVS: l’erreur qui vaut 4 milliards – Le sujet de l’émission Mise au PointLien externe
- Dialogue: Erreur de calcul de l’AVS: faut-il revoter sur l’âge de la retraite des femmes?
L’initiative sur la biodiversité, qui veut obliger les pouvoirs publics à consacrer plus d’espace et de moyens à la nature, sera soumise au vote le 22 septembre. Vivement combattue par les milieux agricoles, elle met à nouveau en lumière le fossé entre villes et campagne.
Ma collègue Katy Romy s’est entretenue avec Blaise Hofmann pour décrypter la relation complexe entre les deux mondes. L’écrivain vigneron est l’auteur de «Faire Paysan», un livre né du malaise qu’il avait ressenti en 2021 lors de la campagne autour des initiatives anti-pesticides, entachée d’actes de vandalisme, d’insultes et de menaces de mort.
«Les citadins ne comprennent pas la réalité des agriculteurs et vice versa», constate-t-il dans l’entretien. Selon lui, le fait qu’il n’y ait «plus que 2% de la population qui travaille dans l’agriculture» a rompu le lien. «On constate même cet éloignement dans le langage». Les paysans parleront par exemple de terroir quand les citadins diront «circuit court», illustre-t-il.
Les efforts fournis par le monde agricole pour rendre les exploitations plus durables ne sont par ailleurs pas assez remarqués en ville, estime Blaise Hoffman. «Les agriculteurs pourraient davantage communiquer, vulgariser, et les citadins devraient être plus curieux, ne pas seulement aller à la campagne pour pratiquer le sport et être tranquilles.»
- «Les citadins ne voient pas les efforts de l’agriculture en matière d’écologie» – swissinfo.ch
- Quelles sont les conséquences de la canicule marine sur la biodiversité? – RTSLien externe
- Notre dossier sur les votations du 22 septembre
- Pourquoi le fossé villes-campagnes est moins profond en Suisse qu’ailleurs (juillet 2021) – swissinfo.ch
- Malgré un net succès dans les urnes, l’agriculture suisse reste sous pression (septembre 2022) – swissinfo.ch
Plus
La mobilité électrique est considérée comme un pilier de la décarbonation du système de transports. Mais les nouvelles immatriculations de voitures électriques reculent, éloignant la Suisse de ses objectifs climatiques.
La conversion de la clientèle suisse à la mobilité électrique marque le pas. Le nombre de mises en circulation de voitures de tourisme électriques a baissé de 7% au premier semestre 2024 par rapport à la même période l’année précédente, rapporte SRF. Et la croissance n’a été que de 2% pour les voitures hybrides «plug-in».
De multiples raisons peuvent expliquer la réticence des Suisses à passer aux véhicules électriques. Ces derniers restent en moyenne plus chers à l’achat que leurs homologues thermiques et ne font plus l’objet d’avantages fiscaux. Le manque de bornes de recharge à domicile est un autre frein souvent évoqué.
La «Feuille de route pour la mobilité électrique 2025» prévoyait que 50% des véhicules nouvellement immatriculés en Suisse soient électriques d’ici l’année prochaine. L’objectif ne sera vraisemblablement pas atteint. Actuellement, la part des véhicules rechargeables nouvellement immatriculés est de 26%.
- Les voitures électriques ne décollent pas encore en Suisse – SRF
- Auto-Suisse veut contrer la baisse de la demande dans l’électrique – ATS
- Les ventes de voitures électriques franchissent le «point de bascule» (janvier 2022) – swissinfo.ch
En Suisse, certains automobilistes de nationalité étrangère paient leur prime d’assurance nettement plus cher. C’est ce que révèle une nouvelle enquête publiée ce mardi par le site Comparis, qui a passé au peigne fin plus de 85’000 contrats.
L’enquête montre que les ressortissants d’Europe de l’Est – notamment les Kosovars et les Macédoniens du Nord – font face aux surtarifications les plus importantes, parmi 9 nationalités. L’écart avec des automobilistes suisses peut aller jusqu’à 74% pour les plus jeunes.
Pour les assureurs, la probabilité d’un sinistre dépendrait en partie de la nationalité, même si d’autres critères entrent en ligne de compte comme l’âge, le lieu de résidence, le sexe, le modèle du véhicule et l’expérience au volant.
En Suisse, cette différenciation basée sur la nationalité est légale car fondée sur des statistiques, pas sur des préjugés, se défend le Conseil fédéral. Elle est en revanche interdite dans l’Union européenne, où elle est contraire à la Charte des droits fondamentaux qui prohibe les discriminations.
- Assurance auto: les étrangers paient nettement plus cher que les Suisses! – BlickLien externe
- Assurances auto en Suisse: Les primes peuvent exploser selon la nationalité – TamediaLien externe (sur abonnement)
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