Aujourd’hui en Suisse
Chère communauté,
Les citoyens et citoyennes suisses se prononceront le 9 juin en votation sur deux initiatives visant à limiter les dépenses de santé des ménages. Mais pourquoi et dans quelle mesure ces coûts ont-ils augmenté? Avec quel impact social? Notre éclairage, alimenté par des analyses de spécialistes et des chiffres, est à lire aujourd’hui sur swissinfo.ch.
Les efforts de la Suisse en matière de lutte contre la corruption, la suite des débats au Parlement et les espoirs économiques suscités par l’intelligence artificielle sont également au menu.
Excellente lecture,
Les coûts du système de santé ont augmenté de manière quasi inexorable ces trois dernières décennies en Suisse. Pour plusieurs spécialistes interrogés par ma collègue Katy Romy, qui appellent à un rééquilibrage, ces dépenses seront bientôt insupportables pour les ménages modestes.
Depuis l’introduction de l’assurance maladie obligatoire en 1996, les coûts ont plus que doublé pour atteindre 91,5 milliards de francs en 2022; ils devraient frôler la barre des 100 milliards en 2025. La croissance a jusqu’ici permis d’absorber la hausse: actuellement, les dépenses de santé représentent un peu moins de 12% du PIB, une part élevée, mais jugée encore supportable.
Des économistes de la santé soulignent que le problème réside plutôt dans le mode de financement du système helvétique, en particulier sur le fait qu’il repose en grande partie sur les individus, par le biais de cotisations (les primes) non proportionnelles au revenu.
C’est une exception en comparaison internationale, qui pénalise particulièrement les ménages modestes et les familles avec enfants. Ces catégories consacrent en moyenne 14% de leur revenu aux primes, contre 9% en 2007. Du côté des milieux libéraux, on relève toutefois que la part des frais de santé financés par l’impôt, et donc par les ménages les plus riches, a elle aussi progressé.
- Les coûts de la santé pèsent de plus en plus sur les ménages suisses – swissinfo.ch
- Les primes maladie, une particularité suisse qui enflamme le débat – RTSinfo.chLien externe
- Le débat «Let’s talk» sur le système de santé
- Notre dossier sur les votations fédérales du 9 juin prochain
Plus
La Suisse a réalisé des progrès dans la lutte contre la corruption. C’est ce que conclut le Groupe d’États contre la corruption du Conseil de l’Europe (GRECO) dans un ajout à son rapport de conformitéLien externe, publié ce mardi. Le GRECO salue en particulier les nouvelles règles fédérales sur la transparence du financement de la vie politique.
La nouvelle législation oblige les partis politiques à déclarer les dons reçus à partir de 15’000 francs. Avec ces nouvelles dispositions, qui ont été appliquées pour la première fois lors des élections fédérales d’octobre dernier, la Suisse applique désormais 3 des 6 recommandations en matière de transparence édictées par le GRECO en 2011, pointe le Département fédéral de justice et police (DFJP) dans un communiqué.
Une des trois recommandations restantes est «partiellement appliquée», selon le GRECO, qui regrette que les dépenses des partis et des campagnes politiques échappent à de telles obligations de déclaration.
Les deux dernières ne sont pas appliquées. L’une d’elles porte sur l’implication de tiers, notamment les cantons, dans la recherche d’un financement plus transparent de la vie politique; l’autre est de garantir un contrôle indépendant de la comptabilité des campagnes et des partis politiques.
- La lutte contre la corruption progresse en Suisse – ATS
- «Seule une minorité de candidats cherche à contourner les règles de transparence» – swissinfo.ch (août 2023)
- Financement de la politique: la Suisse cède la lanterne rouge de la transparence à la Biélorussie – swissinfo.ch (février 2022)
Le Conseil national a décidé lundi de maintenir l’asile facilité pour les Afghanes. Cette mesure tient compte des conditions de vie désastreuses des femmes depuis la prise de pouvoir des talibans. Une motion de l’UDC (droite conservatrice) qui réclamait un retour en arrière a été refusée, à une voix près.
Depuis l’an dernier, les femmes et les filles originaires d’Afghanistan qui vivent déjà légalement en Suisse à la faveur d’une admission provisoire peuvent obtenir le statut de réfugiées, en déposant une nouvelle demande d’asile. La disposition sera maintenue. Une autre motion, acceptée, prévoit que leurs demandes continueront d’être traitées au cas par cas par les autorités migratoires.
Lundi toujours, la Chambre basse du Parlement a adopté un projet du Conseil fédéral visant à mieux lutter contre les mariages de mineur-es conclus à l’étranger. Bien qu’interdits en Suisse, ces mariages y sont reconnus dès lors que les personnes sont majeures lors de l’annonce aux autorités. Ces mariages ne peuvent actuellement être annulés que jusqu’aux 18 ans des personnes concernées; ce délai devrait être repoussé à 25 ans, pour améliorer leurs droits.
Ce mardi, le National était occupé par des considérations budgétaires. Les parlementaires ont approuvé les comptes (déficitaires) de la Confédération pour 2023, ainsi que des crédits supplémentaires pour 2024, notamment pour l’asile et l’Euro de football féminin.
- Le suivi de la session parlementaire sur RTSinfo.chLien externe
- A une voix près, le Conseil national maintient l’assouplissement de l’asile en faveur des Afghanes – Le TempsLien externe (sur abonnement)
- Les assurances sociales au cœur des débats sous la Coupole fédérale – swissinfo.ch
L’intelligence artificielle (IA) générative devrait produire une valeur ajoutée supplémentaire de 92 milliards de francs pour la Suisse d’ici 2030. Ce chiffre est articulé dans une étude du cabinet de conseil Accenture publiée mardi.
Plus de 9 cadres en Suisse sur 10 estiment que l’IA générative sera un moteur important de croissance pour leur entreprise, bien davantage que la réduction de leurs coûts. Mais parallèlement, près de la moitié des entreprises disent ne pas se sentir encore prêtes à gérer cette perturbation technologique.
Les salariés et salariées sont pour leur part déjà très ouverts à la technologie, 85% des personnes interrogées affirmant déjà utiliser l’IA dans leur travail.
Cependant, leur attitude à l’égard de la sécurité de l’emploi, de la qualité du travail et du bien-être général au travail reste encore prudente: 48% craignent de perdre leur emploi à cause de l’IA.
- L’IA devrait générer des milliards pour les entreprises suisses – ATS
- La Suisse en tête des pays européens pour l’adoption de l’IA en entreprise – Monde économiqueLien externe
- Dialogue: L’intelligence artificielle est-elle une chance ou un danger?
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