Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs de partout,
Dans une dizaine de jours, l’hôtel suisse Bürgenstock accueillera les grands de ce monde pour la conférence sur la paix en Ukraine. swissinfo.ch revient aujourd’hui sur le CV impressionnant de ce complexe hôtelier de luxe qui, en 150 ans d’existence, a été le théâtre d’événements politiques majeurs et a attiré la crème de la jet-set internationale.
Je vous parle aussi du rejet du fonds de 15 milliards pour la sécurité en Europe, du scandale politique qui secoue Genève et de la pluie, mais pas du beau temps.
Excellente lecture.
Le complexe hôtelier Bürgenstock accueillera la conférence sur la paix en Ukraine les 15 et 16 juin. Grâce à sa situation, gage de sécurité et de discrétion, il possède une longue histoire de rencontres politiques de premier plan et a attiré de nombreuses stars.
Le Bürgenstock surplombe de 450 mètres le lac des Quatre-Cantons. Le choix de ce lieu mythique pour organiser le sommet sur l’Ukraine n’est pas un hasard. Il est «bien situé et facile à sécuriser», avait expliqué en avril l’ambassadeur Gabriel Lüchinger, responsable de la préparation du sommet.
Le Bürgenstock est le fruit du premier âge d’or du tourisme suisse. Construit en 1873, il est le premier maillon d’une chaîne internationale d’hôtels de luxe. Dans la deuxième moitié du 20e siècle, il est devenu une destination prisée de la jet-set internationale. Les stars du cinéma Sofia Loren et Sean Connery y ont notamment séjourné; Audrey Hepburn s’y est même mariée.
La station de luxe a également accueilli des événements politiques d’envergure mondiale. Le chancelier allemand Konrad Adenauer, le Premier ministre israélien David Ben Gourion, le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru et sa fille Indira Gandhi, le président syrien Hafez al-Asad, le futur président américain Jimmy Carter et bien d’autres y ont séjourné.
Cette année, le président américain Joe Biden ne fera toutefois pas le déplacement, a-t-on appris lundi. C’est la vice-présidente américaine Kamala Harris qui se rendra le 15 juin à Lucerne.
- Conférence sur l’Ukraine: la diplomatie dans un décor chargé d’histoire – swissinfo.ch
- Le Bürgenstock, ce nid d’aigle qui reçoit les grands de ce monde depuis 150 ans – RTSLien externe
- Joe Biden ne participera pas au sommet sur l’Ukraine en Suisse – Le TempsLien externe
- Il doit protéger le sommet le plus délicat jamais organisé en Suisse – TamediaLien externe (sur abonnement)
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Le crédit spécial de 15 milliards de francs pour l’armée suisse et l’Ukraine est balayé. La Chambre haute du Parlement a refusé lundi la création d’un fonds par le biais duquel l’armée aurait dû recevoir 10 milliards supplémentaires jusqu’en 2030 et l’Ukraine 5 milliards pour reconstruire et remettre en état ses infrastructures.
La motion avait été déposée par la commission de sécurité du Conseil des États. Outre le soutien à l’Ukraine, cette solution avait pour but de renforcer les capacités de défense de l’armée pour faire face à la menace de la guerre, a rappelé la centriste Marianne Binder-Keller au nom de la commission. Le frein à l’endettement aurait été contourné temporairement, compte tenu des «circonstances extraordinaires».
«Qu’est-ce qui est extraordinaire, si ce n’est une guerre en Europe?», a plaidé la centriste Andrea Gmür-Schönenberger. Un avis que n’a pas partagé la majorité du Conseil des États. «(Ces) dépenses sont planifiables et ne peuvent donc pas être traitées comme des dépenses extraordinaires. Ce texte est contraire à la Constitution», a insisté le libéral-radical Josef Dittli.
La motion, qui avait été déposée grâce à une alliance de centre-gauche, n’a pourtant pas fait l’unanimité au sein des élus du Centre et du PS. Le Conseil fédéral était également contre.
- Le Conseil des États refuse le crédit de 15 milliards pour l’armée et l’Ukraine – RTSLien externe
- Le deal à 15 milliards pour l’armée suisse et l’Ukraine est refusé! – TamediaLien externe
- Pourquoi Berne a eu peur de donner 15 milliards à l’Ukraine et à l’armée – watson.chLien externe
L’ancienne ministre cantonale genevoise Fabienne Fischer a utilisé des ressources publiques pour sa campagne électorale de 2023. C’est la conclusion de la commission de contrôle de gestion du parlement cantonal, rendue publique ce mardi.
Trois personnes employées au sein du département de la ministre écologiste ont réalisé des actions pour sa campagne, alors que ce n’était pas leur mission. «L’ancienne conseillère d’État s’est servie au lieu de servir la population», a dénoncé la présidente de la sous-commission de contrôle de gestion, mardi devant la presse.
L’enquête révèle aussi un «cas clair de népotisme». L’ancienne conseillère d’État a engagé une amie à un poste de fonctionnaire sans publier d’annonce pour le poste. Enfin, Fabienne Fischer a attribué un mandat de 130’000 francs à un projet porté par son ancien chef de campagne, qui est aussi son compagnon.
La commission confirme ainsi quasiment toutes les accusations dans cette affaire, qui secoue la politique genevoise depuis l’été dernier. En mai 2023, le député MCG Daniel Sormanni avait porté plainte contre Fabienne Fischer. Ses soupçons avaient par la suite été confirmés par une requête en transparence. L’enquête pénale est toujours en cours.
- Rapport accablant pour l’ancienne conseillère d’État genevoise Fabienne Fischer – RTSLien externe
- Daniel Sormanni, un souverainiste pugnace à Berne – swissinfo.ch
- «L’affaire Fischer» – Léman BleuLien externe
Après le gel du mois d’avril, c’est désormais le mauvais temps essuyé en mai qui inquiète le monde agricole. En Suisse, comme en France, les sols sont détrempés par endroits, faisant craindre des pertes.
«Le sol est comme une éponge. Et cette éponge est désormais pleine, a relevé Claude Baehler, président d’une association vaudoise représentant les métiers de la terre, mardi dans la Matinale de la RTS. La dernière semaine, nous avons eu des précipitations presque équivalentes à celles d’un mois. Cela donne un excédent d’eau dramatique, particulièrement dans les zones plates.»
Certaines plantations, totalement immergées, ne survivront pas, tandis que d’autres cultures attendent le soleil pour enfin croître. «La pomme de terre, illustre Claude Baehler, supporte deux jours d’inondation, après quoi elle meurt.» L’humidité a également favorisé le développement de maladies, en particulier fongiques, et la prolifération des limaces.
Difficile pour l’instant de chiffrer les dégâts, selon l’agriculteur vaudois. Tout dépendra de l’évolution de la météo ces prochaines semaines. Mais «ce qui est sûr, c’est que le contenu helvétique de nos assiettes sera légèrement restreint par ces événements». Avec le changement climatique, le monde agricole réalise qu’il ne faut plus seulement s’adapter aux sécheresses, mais aussi aux précipitations excessives.
- Les sols gorgés d’eau après les pluies de mai inquiètent les professionnels de la terre – RTSLien externe
- En mai, il a plu quasiment tous les jours – watson.chLien externe
- Pourquoi le temps est-il aussi instable en ce mois de mai? – BlickLien externe
- Printemps pourri: une goutte de pluie dans un océan de réchauffement – Le TempsLien externe (sur abonnement)
- Les inondations urbaines deviennent une priorité pour la Suisse – swissinfo.ch
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